Asa, Marbert Rocel, The Strange Death of Liberal England, Ewan Peason, Deadset, Sara Berg, The Bravery, The Missing Season, Ultralibéral, Jessica Pavone, Clark, Time, Chapter, La pompe moderne
Asa – [asha]
Asa, c’est un peu l’exemple même, et sans doute bien involontaire, du type de chanteuse qui plait aux urbains agés de 25 / 30 ans, précédemment fans avérés d’Ayo, Tracy Chapman ou même de Lauryn Hill et Erika Badu. Née à Paris, Asa passe sa jeunesse au Nigéria, un pays métissant christianisme et islam, Afrique et influence américaine. La musique qu’Asa pratique est métissée comme celle que son auteur écoute ainsi que son parcours de vie entre continents et école de musique nigériane. Et musicalement, le mélange entre soul et reggae mâtiné d’influences World et d’arrangements bien balancés ou balançant, est forcément efficace. Certes ce n’est déjà plus forcément innovant mais, à l’instar d’un Jehro par exemple, ça donne évidemment envie de ralentir le pas, voire de tourner les talons et se déclarer en vacances. (3.0) Denis Verloes
Naîve – sortie octobre 2007 – Le site officiel – L’espace Myspace
Deadset – keys Open doors
A l’heure où les Justice, Trentemoller et autre Boyz Noize règnent sur la planète dance-floor, un album comme celui de Deadset ferait presque office de relique, tant celui-ci renferme en lui quelque chose de profondément traditionnel dans sa manière de fonctionner. Assez minimaliste et répétitive, la techno de Deadset parvient rarement à décoller et, malgré quelques idées et des gimmicks sympathiquo-ludique, elle fait un peu pâle figure à côté de l’artillerie lourde déployée chez les Vitalic, Teenage Bad girl et compagnie. (2.0) Benoît Richard
Front room/Nocturne – novembre 2007 www.myspace.com/wearedeadset
Sara berg – When I was a young child I used to feel pleasure from playing with others
Si Sara Berg est une fille des années 70, elle a sans doute écouté durant les années 80 pas mal de pop synthétique pour que cette influence ressorte d’une manière si évidente dans sa musique. Une musique qui rappelle autant les premiers Eurythmics, que A-ha et tous ces groupes en pantalon à pince qui se trémoussaient les orteils debout, devant claviers… Tout une époque ! Plein de bonnes intentions, la jeune femme tente de donner corps à un album sympathique mais qui a malgré tout un peu de mal de tenir la longueur. (3.0) Benoît Richard
Gaymonkey/Nocturne – novembre 2007 www.myspace.com/saraberg
Marbert Rocel – Speed Emotions
Réputée pour sa musique électronique minimale, qu’elle soit techno ou house, l’Allemagne abrite également des producteurs capables de faire danser avec un peu de chaleur et de groove… et ceux-là on ne les trouvera pas sur le label Kompakt mais bien sur Compost, autre fleuron de le culture électro teutonne. Dans un registre qui rappelle un peu ce que faisait à ses grandes heures Herbert, Marbert Rocel, groupe composé de Marcel Aue (producteur, DJ et arrangeur), Robert Krause (producteur, DJ et graphiste) et Antje Seifath (chant), compose une musique électronique sensuelle, élégante et raffinée, mélangeant avec goût downtempo, house, jazz, electronica et expérimentations sonores où les samples et autres fields recordings jouent une part importante dans la construction et dans la personnalité des morceaux. Bref, »Speed Emotions » est un album frais, plein de surprises, bricolé par des orfèvres et qui vaut largement le détour. (4.0) Benoît Richard
Compost/Nocturne – novembre 2007 www.marbertrocel.com
Ewan Peason – Piece work
Sil fallait décerner un prix du meilleur remixeur de l’année, sûr qu’Ewan Peason aurait décroché le prix plusieurs fois au cours de cette dernière décennie. En effet, comment ne pas être admiratif devant la impresionnante collection de remixes compilés ici et tout signés du producteur anglais le plus en vue des dernières années. Connu également sous les pseudos de Maas et World of Apples, ce résident berlinois a remixé tout ce qui pouvait l’être entre 2001 et 2007. Au programme Seelenluft, Chemical Brothers, Plyagroup, Goldfrapp, Franz Ferdinand, The Rapture, Pet Shop Boys, Royksopp, Moby Depeche Mode et plein d’autres, pour se rendre compte de l’étendue du registre de ce garçon, bouffant à tous les râteliers pourvu que la musique soit bonne. Bref, de quoi largement étancher sa soif de musique électronique à danser, et de quoi aussi se rendre compte comment celle-ci a pu évoluer au cours de ces dernières années. (4.0) Benoît Richard
!k7/Pias – novembre 2007 www.myspace.com/ewanpearson
The Strange Death of Liberal England – Forward March!
Premier mini-album de The Strange Death of Liberal England (formation originaire de Portsmouth) »Forward March! » nous ramène (croit-on) d’emblée à la fin des années 90 au temps de la brit pop, des premiers Radiohead, de Muse, Geneva… quand les guitares à fond la caisse rimaient avec romantisme, lyrisme… voir pompiérisme pour certains. Mais très vite on se rend compte que c’est finalement du côté de Clap Your Hands Say Yeah, Animal Collective ou de Arcade Fire qu’il faudra chercher des similitudes avec le musique de TSDOLE. Les choeurs en avant, le groupe distille des chansons brutes, soutenues par les guitares, le piano, avec tout plein de lyrisme comme savent aussi les faire… Arcade Fire. Et c’est là que le bas blesse, trop de similitudes avec les montréalais gâche un peu le plaisir. Et même si le groupe a des ressources et des idées, on ne peut s’empêche de penser qu’il a eu à un moment donné clonage de cellules (musicales) entre les deux groupes. On attendra donc le second album pour porter un jugement définitif quant aux possibilités réelles de TSDOLE. (3.0) Benoît Richard
Fantastic Plastic Records/PIAS – octobre 2007 www.tsdole.co.uk
The Bravery – The sun and the moon
Difficile de dire quoi que ce soit de vraiment désagréable, à l’encontre de The Bravery. Cet album installe les New yorkais dans ce qu’ils semblent faire le mieux; soit une power pop mélant rock sombre et désillusions postpunk, énergisées (parce que bon sinon difficile d’assumer le gel de la crête et le khôl sous les yeux). Le tout fait songer à la fois aux Cure, un Interpol plus réjoui ou des rejetons de Bloc Party; avec un lissage de production et de l’identité, qui font de The Bravery, des poulains idéaux pour une major ou pour la BO du film de l’été. Il y a forcément un lot de titres calibrés pour devenir des hits. Ca manque un peu de piment ou de surprise, mais comme un bon Big Mac, une fois qu’on mange en connaissance de cause, c’est franchement agréable en bouche, même si c’est aussi rapidement oublié.(3,5) DenisVerloes
Island / Universal – sortie mai 2007 – Le site officiel – L’espace Myspace
The Missing Season – The Secret map’
Sur le label de Tazio & Boy -My Little Cab Records- The Missing Season fait une apparition remarquée et remarquable avec un premier album folk et divin où l’on croise les ombres de Will Oldham ou encore celles du duo Simon & Garfunkel. Duo aussi, The Missing Season, depuis sa Bretagne natale, régalé son auditoire avec des chansons inspirées, entre voix et guitares, dans des orchestrations très chouettes avec harmonica et banjo en guest. Après Chapi Chapo & les petites musiques de pluie, Tazio and Boy, et maintenant The Missing Season, 2007 restera une belle année pour ce petit label belge dont on espère encore plein de belles surprises à l’avenir. (3.0) Benoît Richard
my little cab records – sept. 2007 www.myspace.com/missingseason
Ultralibéral – L’âge d’or, encore
Ultralibéral est un duo d’improvisation composé de Marc Jolibois et de Sébastien Llinares aka Won. A eux deux ils mettent au monde une musique electro-acoustique, expérimentale, construite autour d’enregistrements de sons divers (voix d’enfants, bruits de la maison, sons de radio, orage ») et d’une guitare classique, le tout passé à la moulinette laptop. Basé sur l’improvisation, la musique du duo rappelle un peu ce que fait Gogooo, avec ce côté balade sonore et musicale qui traverse l’album du début à la fin. De ce mélange harmonieux, entre sons du réel et notes de guitare, reste cette impression de paysage sonore très beau, ici plutôt tourné vers les intérieurs, la maison que vers la nature. Malgré tout l’ensemble reste très musical, très lumineux et peut largement s’apprécier au-delà de l’aspect expérience sonore. (4.0) Benoît Richard
Nowaki – sept. 2007 – www.nowaki-music.org www.myspace.com/nowakiwon
Jessica Pavone – Walking, sleeping, breathing
Jessica Pavone est une altiste et une compositrice new-yorkaise. Elle se produit notamment en duo avec la guitariste Mary Halvorson, avec le sextet d’Anthony Braxton, et participe à de nombreux projets issus de la scène de Brooklyn »Walking, sleeping, breathing » est une série de trois pièces indéterminées pour alto d’une durée d’environ 7 minutes chacune. A caractère expérimental, ce court album met en avant, dans chaque pièce, une façon particulière d’appréhender l’instrument. Après le pincement sur le premier mouvement, on découvre un travail sur le frottement dans le second, qui s’accentue encore sur le troisième avec un aspect plus chaotique encore. Et au fil des titres on se rend compte que Jessica Pavone semble vouloir utiliser les possibilités de son instrument au maximum, le pousser dans ses derniers retranchements. Oui, là on peut véritablement d’expérience sonore. (2.5) Benoît Richard
Nowaki – juillet 2007 – www.nowaki-music.org www.jessicapavone.com
Clark – Throttle Promoter
le label Warp veut lui aussi sa part de gâteau sur la scène techno actuelle (Boyz Noize, Vitalic« ) dominée par un gros son et surtout… un gros son. Mais comme Warp reste Warp et que le label anglais ne veut jamais faire comme tout le monde, Clark se voudra donc un mélange de techno et d’IDM, genre qui a fait à une époque le succès du label anglais (Aphex Twin, Plaid« ). Evidemment moins pop et plus abstrait que les albums de Justice et compagnie, ce ep de Clark n’en reste pas moins très efficace »en attendant l’album prévu pour le 28 Janvier prochain et qui s’annonce déjà comme un des évènement techno de la rentrée 2008. (3.0) Benoît Richard
Warp – déc. 2007 www.warprecords.com
Time – The fantastic Reality
Découvert avec un premier album, »litterture » (Chris Steele) Time, jeune rappeur américain de 22 ans, apparu ensuite sur le projet Calm, revient avec un second lp toujours placé sous le signe du hip hop indé, un peu comme celui que font les blanc-becs du label Anticon. Avec son rap sec, lo-fi, le garçon imprime un peu plus sa marque sur le genre avec un mélange de beats electro cheap et de samples divers allant de la bossa aux musiques de films, en passant par le jazz. Si le côté lo-fi de la production semble être encore une fois un petit handicap par moment, en revanche l’énergie du garçon fait plaisir à voir. Et si il n’y a rien de bien neuf par rapport au premier lp, on attendra malgré tout avec impatience le jour où le garçon passera à la vitesse supérieur et mettra quelques chevaux supplémentaires dans son moteur pour un album enfin digne de ses capacités. (3.0) Benoît Richard
Dirty Laboratory/Import – 2007 www.myspace.com/timeawareness
Chapter – Two (The Biographer)
Duo composé par Thierry Van Ossel et Alexander Craker, Chapter, déjà auteur d’un premier album »One (Prologue) » revient logiquement avec »Two (The Biographer) » dans un subtil mélange de pop/rock et de folk servi par la voix grave et rocailleuse de Alexander Craker qui rappelle par moment celle de Chris Rea (mais si, souvenez-vous »On the beach !). Passé le clin d’oeil, on retirera de ce disque mélancolique, taillé et poli dans le meilleur bois, une musique suave et délicate à la fois, emplie de jolies mélodies où chaque morceau évoque une vie, un personnage imaginaire… dont on pourra d’ailleurs découvrir la biographie à un travers un très beau livret. Contrasté, changeant, l’album s’écoute avec un réel bonheur et, malgré une certaine forme de classicisme qui ressort de l’ensemble, laisse un très belle impression finale. (4.0) Benoît Richard
Saîko Records – novembre 2007 www.myspace.com/musicbychapter
La Pompe Moderne – Plus Dur, Meilleur, Plus Rapide, Plus Fort
D.’abord appelé The Brassens, La Pompe Moderne est une formation originaire de Sète (forcément !) qui a pour particularité de reprendre des morceaux venus d’horizons très différents dans le style que fut celui de Georges Brassens. Projet évidemment en forme de clin d’oeil, basé avant tout sur l’humour, La Pompe Moderne reprend ainsi »Le Mia » de IAM, »Le Bal Masqué » de la Compagnie créole« La Vibe » de Diams et enfin le »Harder, Better, Faster, Stronger » des Daft Punk rebaptisé ici »Plus Dur, Meilleur, Plus Rapide, Plus Fort ». Et alors ? Alors ça marche plutôt bien. Parce que le truc fonctionne d’abord sur le décalage qu’il peut y avoir entre l’image que l’on a du Brassens »pépère tranquille pipe au bec » et les succès de variété française ici réinterprétés, sortis de leur contexte et replacé dans l’univers de Brassens (voix chevrotante, guitare manouche sautillante). Bref, quatre titres franchement drôles… après c’est pas sûr que ça le fasse sur un album en entier.
Les Disques bien – 2007 www.myspace.com/lapompemoderne