LàœGER / STUDIO PARADISE / MARK STEWART / TALL FIRS / APPALOOSA / SLUG / JEF BARBARA / POLLYANNA / GILLES POIZAT / DARIA / INSTITUT / I’M A HALF-DIVINE / BAD LOVE EXPERIENCE / SEBASTIEN TELLIER / GIANT CLAW / AME / EREVAN TUSK / JUNE ET JIM
A l’écoute de Concrete Light, , bien malin celui qui devinera que Lüger est un groupe espagnol. Avec un tel nom et surtout une telle musique, on les imaginerait allemand. Il faut dire que les Madrilènes, adeptes de synthés et d’effets électroniques,, baignent largement dans une tradition krautrock (Can). Mais avec eux, pas question de révasser et, de contempler la lune, Lüger est un groupe qui dégaine et titre à tout va dans une musique hypnotique et rentre-dedans que n’aurait pas renié les rockeurs de, Dead Meadows (Dracula’s chauffeur wants more). La musique des Espagnols est surtout intense comme créée d’un premier jet, dans une énergie live. Or, celle-ci n’est pas composée d’un seul fluide. On ne s’étonnera pas donc de voir ce Krautrock se muer en trip, psychédélique, les synthés sont mis au rencard, place au sitar et aux percussions (Zwischenspiel). Les moyens sont différents, l’hypnose est la même. En prime, le digisleeve est joli,, pas de raison de se priver, (4.0) Denis Zorgniotti
Giradiscos / Mai 2012
STUDIO PARADISE – The Crazy Situation EP
Il n’est guère étonnant que Studio Paradise ait repris, I’m a Walrus sur le projet Beatles mania initié par Beatrice Ardisson. Pas étonnant que la prêtresse de de la compilation branchée les ait repérés, le quintette néo-parisien, ayant tout pour devenir hype. Un peu comme Hushpuppies, ils ont quitté leur Province pour conquérir la Capitale. Fan des Beatles, adepte du refrain catchy qui va droit au but (un« I Want you » répété à l’envie sur Baby Girl), du professionnalisme de composition et de production qui fait mouche,, Studio Paradise a décidemment quelque chose de très anglais dans sa démarche. Y compris dans celle de faire du rock et de vouloir faire danser, sans que l’association des deux pose un quelconque problème. Il y a un côté Simian dans cet EP. Le groupe fait parfois dans le téléphoné, dans le trop évident manquant un peu d’aspérité (Hard dancefloor comme son nom l’indique entre hard rock et disco). Pourtant, il y a des raisons de se réjouir, Studio Paradise choisissant de tourner le dos à une mélodie rentre-dedans pour en proposer une version affinée et plus subtile (Crazy Situation). Et dans une version plus débranchée et mid tempo, Studio Paradise sort de ses manches de guitare (acoustique et électrique), un, The Dream of Queen, faisant cohabiter mélodie suave et solo de guitare effréné. Pas le morceau le plus radiodiffusable de l’EP mais le meilleur sans doute d’un groupe prometteur. (3.0) Denis Zorgniotti
Autoproduction / Mars 2012
MARK STEWART – The Politics of Envy
Mark Stewart est bien le genre de musicien qui se mouille et cela ne date pas d’hier puisqu’il participait à la révolution punk/reggae de la fin des années 70 avec son groupe The Pop Group. , 35 ans plus tard, la rage n’a pas changé et fort d’un passé de touche à tout musical (hip hop, indus, dub entre autres genres abordés), il revient avec un nouveau pavé dans la mare. Stewart tire à boulets rouges sur les médias de masse, la politique libérale ou revient sur les révolutions arabes , dans un disque militant et engagé. Pour cela, il n’est pas seul puisque sont invités dans ce brûlot, Richard Hell, Lee Scratch Perry, Keith Lavene (le premier guitariste des Clash), Gina Birch des Raincoats, Tessa Pollitt des Slits, Douglas Hart de Jesus and Mary Chain, Daddy G de Massive Attack,, tout, Primal Scream,, …Sacré casting pour un album coup de poing qui – face négative de la pièce – ne fait pas toujours dans la finesse. On croirait parfois revenir aux temps de la splendeur d’Asian Dub Foundation, ou de Primal Scream, dans un métissage souvent énergique. Rage against the Machine n’est pas loin sur Autonomia et Baby, , Bourgeois fait dans le disco punk. Encerclée de nappes électroniques et d’échos, la voix tremblante de Stewart reprend Bowie pour un Letter to Hermione fin de siècle. L’album se termine par un magnifique Stereotype, en duo , avec Gina Birch, jolie ballade électro-pop vénéneuse pour guitares insidieusement assassines , ; preuve qu’il y a toujours du bon chez Mark Stewart., (3.0) Denis Zorgniotti
Future Noise Music / Mars 2012,
TALL FIRS – Out of it and in to it
Protégé de Thurston Moore et influencé par Sonic Youth, Tall Firs revient à sa formation initiale à deux guitares. Le duo américain fait donc dans la folk mais à la manière d’un groupe de rock indé , et cela se traduit par une électricité persistante dans l’album. Album dépouillé, Out of it and in to it est ainsi plus à rapprocher de Windsor for The Derby que de Palace. Tall Firs semble avoir digéré ses aspirations post-rockiennes pour les traduire dans des titres simples, quelque peu arides mais éclairés par les vibrations et les frémissements d’une guitare électrique. Sur certains titres, l’influence de ce vieux briscard de Neil Young se fait plus sentir (Waiting for a friend) et c’est normal le Canadien ayant toujours réussi à avoir un pied dans la folk, un autre dans le rock tout en étant à la fois classique et moderne. Ce qui est un peu le cas de, Out of it and in to it. L’album sort seulement en vinyle, preuve sans doute qu’il restera comme une pause un peu à part dans la discographie de Tall Firs, même celle-ci sera sans doute jugée plus tard comme salutaire., (3.5) Denis Zorgniotti
ATP Recording / Avril 2012
APPALOOSA – The Worst of Saturday Night
L’album est sous-titré : »musique pour les énergumènes du samedi soir »…Tout un programme ! Ces Toscans ont l’esprit pour le moins ouvert : il est ainsi , difficile de mettre Appaloosa dans une case bien définie, le groupe s’affranchissant de quelques carcans. On parlera de prog rock épicé à la sauce krautrock et shaké par le rock balancé et couillu d’un Red Hot Chili Pepper (avec ici pas moins de deux basses mais pas de guitare). Et qu’on se rassure sur leur précédent opus, Savana, Appaloosa était encore plus débridé, rajoutant une bonne couche de funk sur le dessus ; ce qui est moins le cas ici (Western, tout en groove psychotique). Quasiment instrumental (excepté Calibru et son chant pop à la Laetitia Sadier perdu dans une spirale infernale), l’album évoque aussi les compatriotes d’Aucan pour ce même équilibre organique/synthétique et cette énergie puissante et pourtant racée. Appaloosa n’est pas contre quelques samples donnant tout de suite de la hauteur aérienne à une musique par ailleurs terrienne (Tito, incontournable, Yuri entre basses hardcore et samples indian vibes). Dimanche matin, on aura certainement la gueule de bois mais en attendant ce samedi soir inventif et extraverti a une sacrée gueule. (3.5) Denis Zorgniotti
Black Candy Records / Avril 2012
Avec Slug, on est dans du sérieux : deux ex-Magma (Himiko Paganotti + Emmanuel Borghi), plus, le frère et le père d’Himiko qui sont tout sauf des manches, enfin à la guitare John Trap récemment aperçu comme mentor de la Boite à Ooti. Devant tant de professionnalisme, la maîtrise est au rendez-vous, une certaine froideur aussi. Dans un style pop soul/jazz proche de Morcheeba, Slug, , fait parfaitement le job, sachant créer des ambiances ambivalentes et des belles harmonies clair-obscur (parfois Peter Gabriel-iennes). Il n’y a rien à redire vraiment à , Namekuji mais en même temps, rien ne dépasse ici, rien ne surprend aussi. Il faut dire que ce genre d’association claviers trip hop, voix de velours s’apparente désormais à un certain académisme. Quelques idées à la Kate Bush (There are things) amènent un peu de folie à un ensemble trop distingué et trop propret. (3.0) Denis Zorgniotti
Signature / Harmonia Mundi / Mars 2012,
Tiens, encore un qui mérite, bien sa présence sur le label, Tricatel. C.’est, Jef Barbara. Ce nouveau venu que l’on jurerait être un descendant d’Alain Chamfort, a lui aussi cette décontraction, ce côté dandy pop, chic et décalé propre au label parisien. Une attitude incarnée en grande partie par, Bertrand Burgalat, le boss d’une maison de disques que l’on croyait à la dérive et qui ne cesse de nous épater depuis quelques mois ». Comme au bon vieux temps d’April March, et d’Etienne Charry. Avec son look glamour 70.’s, le Québécois décline des pop songs 80.’s synthétiques, légères et malicieuses, sur des airs très mélodieux qui évoquent le Daho, des débuts. Sans donner l†˜impression d’y toucher, Jef Barbara, finit par vous convaincre de l’originalité de sa musique avec des titres pour la plupart très bien écrits et parfois surprenants, pour donner au final une oeuvre aussi singulière que séduisante. Tricatel Forever ! (3.5) Benoît Richard
Tricatel / Mars 2012
C’est le printemps, voici le retour de Pollyanna. Isabelle Casier n’a pas renoncé à l’indie folk de On Concrete (précédent album en 2008) mais évolue pour ce nouvel EP, étoffant le line up , et choisissant une voie plus complexe et plus grinçante. Autour de la chanteuse-guitariste, se trouve maintenant un nouveau batteur (Jean-Michel Blécon remplaçant David Lopez) et surtout un quatuor à cordes (Contrebasse, violoncelle, alto, violon) amenant une touche particulière à My Favorite Song et Real Life : la musique initialement claire comme de l’eau de roche se voit désormais troublée par quelques remous harmoniques. Pollyanna n’en est que plus passionnante. Sur Old Rockers, exit les cordes mais place à un rock plus dur évoquant le virage électrifié de Kristin Hersh. Que les fans originels de Pollyanna se consolent, sur la deuxième partie de l’EP, Isabelle Casier revient à une formule plus »folkement » naturaliste pour trois titres enregistrés en acoustique pour une Kitchen session. En même temps, même sur ces titres plus immédiats, Blécon, véritable poil à gratter, ne peut s’empêcher de taper sur des morceaux de verre (Take) ou de faire vibrer ce qui semble s’apparenter à une scie circulaire derrière la jolie voix d’Isabelle Casier (Real life dans une nouvelle version). Renseignement pris, point de scie mais un interphone bébé des années 80 en pleine crise de larsens. On aime. Vraiment. (3.5) Denis Zorgniotti
French Toast / Avril 2012
Mais qu’est-ce qui fait courir Gilles Poizat ? L »homme est aussi insaisissable que sa musique. Trompettiste de formation (il en reste des traces sur Lentement ou, Major Quality),, joueur de cora, pour des artistes africains, le songwriter a finalement choisi la guitare pour assoir sa musique dans une position pour le moins bancale. Poizat a des micros vertiges et des flottements et on le comprend. L’homme est un esprit libre, un fran-tireur qui peut dégoupiller une bombe punk noise (parasite) ou improviser une pièce instrumentale à la guitare acoustique (Lit-Cage dans la lignée de l’aventureux L’Ocelle Mare) ou irradier la chanson française par des rayons expérimentaux (Moment de force). Entre ces extrêmes, Poizat écrit de drôles de folk songs, chaotiques et changeantes mais, recomposant des passages, d’une, , beauté fragile, comme, le pourpre rétinien qui se reforme après, avoir été plongé dans l’obscurité., On pourrait citer Daniel Johnston ou Ariel Pink si le Français n’insufflait une dose de folk plus britannique dans ses chansons, éprises de liberté, (Proper dance ou l’étrange Twin Peaks Baby). Débridé, bizarrement taillé mais finalement attachant. (3.5) Denis Zorgniotti
Carton Records / Mars 2012
Depuis les Thugs, on sait que la douceur angevine n’est plus ce qu’elle était. Découvert en concert il y a 12 ans avec Sexypop (tiens que sont-ils devenus ?), je suis heureux de voir que Daria, un autre bon groupe rock du cru, est toujours là et bien là . Le groupe a pour lui sa cohésion et sa force de frappe acquise sur scène. A l’heure du troisième album, Daria est une machine qui maîtrise son sujet sur un credo simple et direct : des guitares et des mélodies. Un principe évident et fédérateur que les Angevins s’approprient non sans un certain panache. Speed et sans fioritures stériles, Daria vaut bien les ténors du genre, des Foo Fighters à Weezer en passant par les Smashing Pumpkins et Fugazi. Si Red Red n’est pas d’une originalité folle, Daria fait là un album jamais ennuyeux et pépère et qui procure, au contraire, une joie saine, et un plaisir rock non feint. Du bel ouvrage, un bon groupe et des titres qui font mouche là où ils touchent. (3.5) Denis Zorgniotti
Yokanta / Differ-ant / Avril 2012,
INSTITUT – Ils étaient tombés amoureux instantanément
Institut est à ajouter la liste, pas si longue que ça, des groupes de pop française dont on se souvient au final presque plus des textes que de la musique. Institut raconte des histoires d’aujourd’hui, pratique le name-dropping, affiche des idées… Une démarche, un style d’écriture qui rappelle par certains aspects la noirceur, le réalisme et le côté parfois désespéré des textes de gens comme Françoiz Breut, Diabologum, Mendelson, Superflu, Florent Marchet ou plus récemment Arnaud Fleurent Didier., Jamais dénué d’humour (« Les pensions de retraite« ), l’album mérite une vraie reconnaissance grâce à des musiques subtiles, des textes ciselés et accrocheurs, parfois touchants, chantés par un duo de voix (Arnaud Dumatin + Emmanuelle Ferron) qui fonctionne bien. (3.5) Benoît Richard
Institut & Rouge déclic / 2011
I’M HALF-DIVINE – Trumpets & Helicons
Le nom peut évoquer Divine Comedy (pas que le nom d’ailleurs), et la musique The Smiths, voilà le résumé hatif de ce groupe de Français basé à New York et qui existe depuis 1996. Avec eux, en tout cas, pas de réflexions, d’intellectualisation de la musique, de volonté d’être branché ou d’être novateur à tout prix, mais juste de bonnes pop songs. En cela,, I’m a Half-Divine semble parfois venir d’une époque pas si lointaine où une bonne mélodie jouée avec entrain (les meilleurs titres sont ici les plus enlevés) suffisait au bonheur de ceux qui la jouent et de ceux qui l’écoutent. Outre les groupes citées, on pense facilement à Gene ou à , Strangelove (Close to the bone, excellent titre diablement accrocheur). Les arrangements sont suffisamment riches pour sortir d’un simple guitare-basse-batterie (avec orgue, melodica, banjo, bouzouki, lap steel…) et les chansons suffisamment bonnes pour vous donner la patate. Petit plaisir régressif vers une pop joliment mélodique et bien troussée. (3.5) Denis Zorgniotti
Onival Music / Février 2012
BAD LOVE EXPERIENCE – Pacifico
Si tout était raté sur Pacifico, la chose serait plus simple. Mais seulement voilà , les Italiens, originaires de Livourne, savent sortir quelques titres renvoyant aux meilleures heures d’un rock, 70’s tendance psyché. On pourrait penser à Sleepy Sun avec orgue fantomatique et guitares lourdes (l’offensif Rotten Roots, l’atmosphérique Dawn Ode). Dans un registre plus calme et plus folk, The Princess and the Stable boy ne manque pas de charme. Sur The Kids have lost the war pt 2, on peut regretter le chant à la Oasis (le groupe, pas la boisson) mais louer l’ampleur qu’y met Bad Love Experience. Avec tout ça, vous allez me dire où est le problème ? Eh bien les Italiens, à l’aise dans leur registre, s’essayent à autre chose,, ici une samba lambada (old oak wood avec, last but not least,, un refrain insupportable), et là une fanfare rock un grassouillette, (dream eater, cotton candy). Que voulez-vous, c’est là la liberté de l’artiste mais cela fait quand même un peu tache dans un album qui nous avait séduit certes mais sans excès non plus., (2.5) Denis Zorgniotti
Black Candy Records / Mai 2012
SEBASTIEN TELLIER – My God is Blue
Premier gros ratage pour Sébastien Tellier. Si le premier single Pepito bleu n’annonçait rien de bon, la suite confirme nos craintes avec cette enfilade de titres plus poussifs les uns que les autres pour un album assez indigeste sur la longueur, qui se prend terriblement au sérieux et duquel il ne ressort en fin de compte pas grand-chose de réjouissant. Pas la moindre petite mélodie addictive, pas une once de légèreté et de dandysme pop »deux qualités qui faisaient jusqu’alors la force du chanteur/pianiste barbu et décalé. Avec My God Is Blue,« l’entertainer pop » s’est transformé en un gourou grassouillet à la tête d’une cathédrale sonore finalement bien peu imposante. Il évoque le pire de Polnareff., Et si l’on réécoute tout de suite, les »sessions » de 2006 (en gros, un mix en version acoustique assez splendide de ses trois premiers albums) on pourra se rendre compte de l’écart qui sépare ce Sébastien Tellier bleuté à celui d’avant. (1.5) Benoît Richard
Record Makers / Avril 2012
Amoureux des sonorités électroniques vintages, des vieux claviers 70, allez donc faire un petit tour dans l’univers musical de Keith Rankin alias Giant Claw, un artiste peintre et multi-instrumentaliste qui a notamment sorti deux albums ur le label Orange Milk Records.
Son style électro régressif teinté de krautrock, plutôt séduisant d’ailleurs, rappela autant les facéties électroniques de Jean-Jacques Perrey (sur Dream Love) que les productions électro plus sombres et minimalistes de Dopplereffekt, Drexciya ou encore celles des français Turzi et Etienne Jaumet. (3.5) Benoît Richard
Wool Recordings / Mars 2012
AME – Live
Depuis 10 ans, le célèbre duo allemand Ame, composé de Frank Wiedemann et Kristian Beyer, parcourt la planète avec leurs musiques house sous influences jazz, et musique africaine diffusées lors de DJ sets ravageurs. ¨Pour fêter cette décennie en musique, le duo a décider de sortir un album live sur Innervisions, le fameux label de Dixon. Puisqu’après avoir fait ses débuts sur Sonar Kollektiv, a sorti la plupart de ses maxis sur Innervisions, sous la houlette de Henrik Schwarz & Dixon. Avec ce disque live, Ame, groupe aussi discret qu’efficace, dresse un bilan en forme de compilation Live, reprenant des titres inédits ainsi que des remixes pour des titres de Underworld, Gui Boratto ou Roy Ayers pour un résultat plus que concluant. (3.5) Benoît Richard
Innervisions/la baleine – mai 2012
EREVAN TUSK – Fortify Your Innocence
A peine remis de la gentille claque ressentie à l’écoute du concluant »Sheen EP » paru fin 2011, Erevan Tusk revient avec un album, »Fortify Your Innocence » dans lequel on retrouve les titres que l’on connaissait et plus encore, histoire de prendre le groupe définitivement au sérieux. Mixé par Antoine Gaillet, (M83, Yeti Lane »), ce premier album vient confirmer la plus belle des manières le talent et la facilité du groupe quand il s’agit de composer des chansons pop rock très classiques »au sens le plus noble du terme., Mélodies, harmonies, refrains, choeurs, tout ici semble couler de source dans des titres qui s†˜enchaînent avec une évidence et une facilité incroyable. Et ceux qui pensaient que les parisiens avaient peut-être tous dit dans leur 4 titres inaugural devront se rendre à l’évidence : les Erevan Tusk, avaient encore quelques armes secrètes dans leur botte, en tout cas suffisamment pour rendre ce »Fortify Your Innocence » indispensable. (4.0) Benoît Richard
Underdog Label / Avril 2012,
JUNE ET JIM – Les Forts
Il est impossible de dessiner aujourd’hui une carte de la chanson française. Dans le cas de June et Jim, la difficulté ne vient même pas dans la nationalité d’un des deux protagonistes (Marion Cousin est française mais Borja Flames est espagnol et ils se sont d’ailleurs rencontrés à Barcelone) mais dans la musique même de duo. Bien que chantés essentiellement en français, d’une voix élégante proche de Barbara Carlotti, les titres s’inscrivent dans une filiation américaine. Une guitare électrique western, un banjo, une scie musicale, une trompette (bien venue d’ailleurs) et June et Jim devient une possible version française de Giant Sand ou de Calexico. Le même genre de métissage franco-américain écouté chez Marianne Dissard. En dépit d’une rythmique souvent similaire (peaux et balais dans une ambiance très roots) qui donne l’impression, que, June et Jim, fait du surplace, le groupe a pour lui de faire monter ça et là des effluves d’un fantomatisme troublant rappelant Holden (Les beaux Jours, La maison des cerfs) ou de faire venir d’ailleurs (d’une Espagne médiévale ?) quelques sonorités étranges (le solo de clarinette sur la Brume). Intéressant. (3.0) Denis Zorgniotti
Le Saule / Avril 2012