The Somnambulist – Sophia Verloren

Avec The Somnambulist, on serait tenté de dire »allez-y les yeux fermés ! » Dense, habité, aventureux et aventurier, Sophia Verloren a de quoi remuer le rockeur qui sommeille en nous.

 

 

On avait découvert ce groupe paneuropéen -et même au delà  – avec leur album précédent, Moda Borderline, en 2010 et on avait été scotché par une force et une densité proche de Crime and The City Solution, dEUS ou Tuxedomoon. The Somnambulist est basé à  Berlin, capitale allemande connue pour son effervescence musicale. Cette entité est pourtant composée d’une multitude de particules particulières qui lui donne son hétérogénéité, son originalité et in fine, sa personnalité intrinsèque., Trois Italiens (dont Jacopo Andreani, saxophoniste de l’Enfance Rouge) , trois Allemands mais aussi un violoniste français (Rafael Bord ex Hurlements de Léo), une vibraphoniste belge et un pianiste néo-zélandais. Les membres de The Somnambulist viennent d’horizons différents, géographiques mais aussi musicaux (rock bien sûr mais aussi jazz, klezmer, musique contemporaine).

On ne sera pas étonné dès lors que Sophia Verloren soit un album qui vous emmène très loin et qui sorte des sentiers battus. La musique semble avoir été enregistrée live dans une intensité et une liberté de ton où chaque instrument est susceptible de déraper, , d’embraser la scène ou de créer des bulles hors du temps. Le groupe n’est pas le genre à  toujours créer des mélodies facilement identifiables, – seul bémol de l’album – ; plus, poil à  gratter qu’à  caresser. Mais n’est-ce pas là  l’esprit du rock ? , Les structures explosent le carcan rock song et les ruptures rapprochent The Somnambulist des musiques improvisées voire d’une transe ethnique (Logsailor). Le groupe peut en tout cas compter sur la présence virile de son chanteur, un Marco Biancardi, au charisme digne d’un Josh Homme ou de Peter Murphy de Bauhaus. L’Italien donne son unité à  des morceaux par ailleurs foisonnant et prenant largement la clef des champs., Dans cette effervescence permanente, The somnambulist ne joue pas la surenchère chaotique permanente et des titres viennent apaiser l’atmosphère tout en gardant l’attitude originale propre au groupe. , La ballade And the Snow flies Falls convoque ainsi une scie musicale, insaisissable. , Chanté en duo avec Albertine Sarges, A Daisy Field a des allures Cocteau Twins, entre romantisme gothic et ambiance magique -avec une jolie mélodie en prime. Et sur le, dernier Monday Morning Carnage, la chanteuse prend seul les rennes de la chanson, faisant évoluer la musique dans un univers de, cabaret berlinois, preuve une nouvelle fois de la richesse musicale de The Somnambulist., , 

Mais, le plus intéressant à , venir : mettant à  mal nos repères, le groupe se plait à  alterner dans un même morceau,  douceur harmonieuse et,  fièvre chaotique. Ainsi, le morceau titre, Sophia Verloren commence dans une pénombre impressionniste faite de tintement et de vibration avant de progressivement se densifier. Dried Fireflies Dust commence, dans une quiétude, , prog rock pour évoluer vers un jazz rock échevelé (entre, Ornette Coleman, et dEUS), preuve que la musique de The Somnambulist est un précipité hautement explosif.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 22 novembre 2012
Label / Distributeur : Solaris Empire – Acid Cobra Records / Broken Silence – CD1D

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1 thoughts on “The Somnambulist – Sophia Verloren

  1. Merci bien pour cette chronique. Le groupe n’a pas de tourneur en France, mais grâce à l’accueil de Sophia Verloren, nous espérons bien pouvoir venir de temps en temps jouer en France. Hésitez pas à contacter la page Facebook du groupe (Sophia Verloren) si vous avez des idées, à bientôt entre Berlin, Sienne et Bordeaux. Rafael (Violoniste de The Somnambulist)

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