THE RIPPERS / SELAM / MURCOF, & PHILIPPE PETIT / JOY WELLBOY / DAVID FRANCK KELLER, , / SOSO / MARSEN JULES TRIO / A LIGHT GOES OUT / DAVID DOWNING / MUTAZIONE / NO SHANGSA / JOSH MASON / V.A INFINE / RAUELSSON / WHEN SAINTS GO MACHINE
Au début, ce groupe français s’appelait DDK et il était spécialisé dans des reprises de Dead Kennedys. Le projet a évolué depuis, intégrant une chanteuse anglaise et changeant évidemment de nom. Mais, on imagine qu’avec eux, ça déchire grave. Le côté punk / rock’n roll qui envoie est toujours là mais le quatuor a peaufiné son affaire. Utilisant d’une part,, le talent de sa chanteuse et son interprétation à la Mortitia Adams (ou à la Siouxsie Sioux si l’on veut rester dans la musique) et de l’autre, un farfisa, aux sonorités creepy, la musique tire du côté du film d’horreur. Attention, celui de série B, où on joue à sa faire peur dans un chateau hanté de pacotille. The Rippers est aussi à l’aise dans des climats plus calmes et tout aussi trouble (Beausoleil). Après le reste coule de source, comme une reprise des Doors qui, leur va comme un gant (la folie de Not to touche the eart parfaitement restituée) ou d’avoir fait la première partie de The Eighties Matchbox B-Line Disaster. Un bon groupe. (3.5) Denis Zorgniotti
Gigors Electric – Septembre 2013
Selam – into blisters into bits
Répéré il y a quelques années par un Nowhere produit par Peter Deimel, Selam revient avec un nouvel album qui n’a rien à envier à son prédécesseur. Emmenés par l’ancien guitariste de Expérience (ici aussi chanteur) et le batteur de Psykup, les Toulousains savent battre le fer quand il s’agit de faire dans l’indie rock à guitares tendance 90’s. Into blisters into bits remplit son cahier des charges, hautement abrasif par moments, plus sensible à d’autres, (Cover me up, The Hole, impressionnant de finesse avec ses touches de piano et ses effets millimétrés), et toujours ou presque, traquant la mélodie derrière des contreforts heurtés (wrong is what with me ?, silent tribe). Selam utilise sa virilité en bonne, intelligence, sans avoir besoin d’en rajouter. Ce second album contient son lot de réussite, aussi quand il offre, dans un seul morceau, une palette de sentiment et d’énergie (Closer to you, watch the world, please). Et on n’aurait pas été étonnés que si, le groupe avait été américain, il soit signé chez Touch and Go à Chicago (Don Caballero), ou chez Dischord (Fugazi) à Washington. Il aurait été sans doute plus suivi par la critique et ne sortirait pas en catimini en autoproduction. Rageant., (4.0) Denis Zorgniotti
Autoproduit – Mai 2013 Bandcamp
Murcof & Philippe Petit, – First Chapter
La rencontre entre l’électronicien mexicain Murcof et du Français Philippe Petit, toujours à la limite de la musique contemporraine, ne pouvait qu’aboutir à une oeuvre complexe et abstraite. En revanche, on n’avait pas forcément évalué, l’ambition du projet. Trois longs titres prenant leur sujet d’inspiration dans la mythologie grecque (notamment envoutante de Circé et effrayante du Kraken). Une partie de la musique prend son inspiration avec des sons de cymballum notamment mais plus généralement, le duo reprend à son compte le lyrisme sombre et étrange d’un Gorecki (The Call of Circé a parfois la beauté froide de la célèbre symphonie n°3 du compositeur polonais), ou, la malaise, troublant d’un Ligeti, les voix humaines étant ici remplacées par une combinaison irradiante de claviers et de percussions (The Summoning of Kraken). Pas facile d’accès (on est loin de la pop et d’un format »chanson ») mais une musique mouvante, finalement très expressive. (3.5) Denis Zorgniotti
Aagoo records / Rev Laboritories – Septembre 2013
Joy Wellboy – Yorokobi’ s Mantra
La Belgique a toujours, su s’inspirer, le trip hop…pour mieux s’en détacher ensuite. Que l’on se rappelle d’Hooverphonic voire d’ Ozark Henry., Chacun d’eux apportait une touche particulière au son de Bristol, en incorporant à la mixture électronique dowtempo, des effluves de new wave. Joy Wellboy n’échappe pas à la règle et ne joue pas sur un systématisme lent et mélancolique (I can handle). Composé d’un musicien blanc et d’une chanteuse black, le duo évoquera aussi grandement Morcheeba, Joy Adegoke ayant plus qu’une intonation soul en commun avec Skye. Ce qui veut aussi dire que la demoiselle chante fort bien. Pour le reste, on est avec Yorokobi ‘s Mantra en terrain connu mais non moins séduisant. Mélodies élégantes, suavité de chaque instant, la musique suit des courbes pour le moins charmantes et on fond pour Mickey Remedy, caress me sweet, sur un raindrop totalement épuré (piano/voix) et non, moins émouvant, ou sur un On the Beach qui, au contraire, prend aux tripes. (3.5) Denis Zorgniotti
Bpitch Control / La Baleine – Septembre 2013
David Franck Keller – Sick Old World
David Franck Keller a l’âme nomade, quittant la France d’abord pour le Danemark puis pour Atlanta. Le Français s’est ainsi rapproché des racines mêmes de sa musique, la folk, le blues, la country. L’homme fait du songwriting à l’ancienne, avec beaucoup d’humilité d’ailleurs, la moitié de Sick Old World étant composé de traditionnels (Satan your kingdom must come down, Banks of the Ohio ou les, classiques, irlandais, Johnny I hardly knew ye et Whiskey in the Jar). Comme si DFK s’effacait derrière ses ainés et les classiques déjà composés. Il a bien tort d’être si modeste, car ses propres compositions ne font pas pales figures face aux anciennes. Bien au contraire. Ses propres morceaux tiennent la route et le français américanophile, fait preuve aussi de créativité dans ses, reprises, donnant une lecture Dusty Springfield -et donc plus personnelle – du negro spiritual Sinnerman. Les arrangements, rehaussés d’harmonica, de trompette, d’accordéon, sont classiques mais fonctionnent dans ses paysages d’Ouest américain (Maggie Mae). La figure de DFK n’est pas sans évoquer certains disques de Franck Blake en solo, Okkervil River ou les Pogues en moins ivres (Under the Broken Skies). De quoi combler l’amateur d’Americana authentique. (3.0) Denis Zorgniotti
Autoproduction – Février 2013 Bandcamp
Soso – Not For Nothing
Un peu comme celle de, Buck 65, la musque de, Soso, à autant à voir avec le folk, l’electro qu’avec le rap ; et c’est ce qui fait tout son charme et sa particularité. Très habitées, les 11 chansons qui figurent sur Not for Nothing, renvoient à des images de campagne perdue, évocant même par moment des ambiances de film fantastique ou de western, avec ces boucles lancinantes et cette voix étrange et affectée du chanteur, presque triste, mais qui fonctionne parfaitement et qui colle bien aux sonorités et aux musiques mises en place par Soso : beats lents, basse lourde, piano triste, sonorités électroniques, arpèges de guitares fantomatiques. Sorti sur le label auvergnat, Kütu Folk, l’album de ce producteur canadien est une vraie réussite, un disque très beau, très intimiste, très touchant. (4.0) Benoît Richard
Kütü Folk / Differ-ant – Juin 2013
Marsen Jules Trio – Présence Acousmatique
Le titre de l’album peut effrayer au départ, avec l’idée que pourrait se cacher derrière Présence Acousmatique une musique contemporaine un peu expérimentale, un peu acousmatique, et pour tout dire un peu difficile d’accès. Mais en fait, pas du tout., Sur cet album paru sur son propre label, Marsen Jules, que l’on connaît depuis des années pour ses productions ambient chez, City Centre Offices,, 12k, et bien sûr, Kompakt, (il est souvent au générique des compilations »ambient pop« ), se produit cette fois en trio, en compagnie de deux musiciens (jouant piano et violons) pour un album qui lorgne en définitive plus du côté de l’ambient jazz et la musique néo-classique., Avec une, belle présence des cordes, du piano, des percussions légères, et aussi du saxophone (joué par, Roger Döring, du groupe Dictaphone), les compostions du, Marsen Jules Trio, captivent dès les premières notes et s’étirent parfois même sur plus de dix minutes dans des ambiances nocturnes, froides, parfois inquiétantes, avec par moment des allures de musique de film. Quoi qu’il en soit, le résultat se révèle très convaincant avec 6 titres qui s’écoutent avec un plaisir immense, laissant venir à vous des images plus ou moins inspirées par les titres des morceaux (Histoire de la nuit, Maison en vitre, Eclipse« ). Ecoutez, vous verrez. (4.0) Benoît Richard
Oktaf – Juillet 2013
A Light goes out – Finally, we were to meant to crash ourselves (EP)
On n’aurait presque oublié de vous parler de A light Goes Out et on aurait eu tort. Sorti, fin 2012,, ce deuxième EP ne manque pas d’allant en effet. Voix hyper sensible (proche de Simon d’Exsonvaldes), mélodies délicates, ambiances douce-amères. A tous ces points positifs, s’ajoute une utilisation de cordes, qui comme tout le reste, fait dans la nuance et dans la mesure (même sur un Over the Mess, plus ample). Tout ceci participe à faire de Finally, we were to meant to crash ourselves, un joli EP d’une folk, qui n’exclut pas quelques passages plus soutenus (I will destroy in the end, Fill the Blank)., Le disque devient même indie rock avec Mad Mad, titre pour le moins entrainant mais toujours aussi sensible. Une petite lumière de nuit, bien charmante. (3.5) Denis Zorgniotti
Autoproduction / Décembre 2012 Bandcamp
David Downing – Cosmic Conspiracy
Il convient parfois d’être patient et à l’instar du nom du label de ce musicien américain, Cosmic Conspiracy peut être aussi rude et monochrome qu’un hiver russe. David Downing est un violoncelliste mais s’il est nourri de musique classique (The Storm commence comme une suite pour violoncelle seul de Bach pour finalement en devenir la stylisation et l’épure), il arpente les chemins plus difficiles de la musique expérimentale, parfois noise, souvent répétitive. D’où la patience que le disque requiert à son auditeur. Et si The Whale song n’en finit pas de soutenir une radiation menaçante, Downing installe petit à petit un thème de violoncelle touchant et mélancolique. Un petit moment de miracle que l’Américain réitère par moments (les accents romantiques de Sarah’s song). Entre Bach et le label Constellation, David Downing trace sa voie. (3.5) Denis Zorgniotti
Russian Winter records – Juillet 2013 Bandcamp
Mutazione – Italian Electronic & New Wave underground
Un bon moyen de briller en société et d’annoncer fièrement : »Moi, j’écoute de la New wave et de la musique électronique, underground italienne des années 80« . Ce qui n’est pas le cas de tout le monde…, cette compilation le, permet dorénavant. Mutazione est à placer aux côtés de So Young and so cold, l’équivalente compilation française proposée par Tigersushi records, il y a quelques années, avec en commun, cette même, volonté d’exhumation de patrimoine oublié. L’heure est alors à la fièvre froide, à l’incantation glacée et au minimalisme synthétique. Certains groupes ne sont pas sans rappeler notre Kas Product national (Neon, Rats). Si tout n’est pas essentiel (26 titres au total, cela fait beaucoup), quelques uns émergent sensiblement du lot., Winter Light, nous fait danser dans une lumière étrange de, fin de siècle, Giovanotti Mondani Mecanici restitue le même trouble que Wolfgang Press et The Stranglers. Victrola pourrait bien être l’ancêtre de Poni Hoax, dandy, dansant, décadent. Suicide Dada propose une version latine de la new wave pour le moins intéressante. Ou encore la Bambola del Dr Caligari qui porte vraiment bien son nom. Une dernière question : que vient faire Die Form, bel et, bien français,, au milieu de tous ces artistes italiens ? Mystère et boule de gomme.(3.0) Denis Zorgniotti
Strut / !K7 / Septembre 2013
Amateurs de musiques calmes, passez votre chemin. No Shangsa qualifie sa musique de Dance-Math. , Traduction rapide : des rythmiques enlevées voire alambiquées (le côté math) et à la différence des tenants du math-rock, féru de guitares, notre trio est aussi friand de clavier (le côté dance). Au final, cela donne un album pour le moins nerveux et agressif qui se situe à la croisée des chemins d’un 65daysofstatic et, d’un Young Gods (Lethal tov, morceau le plus indus du disque)., , Entre force brute et chemin de traverse, le trio cherche toujours, la voie de la puissance. En bon groupe de rock instrumental, les guitares restent quand même déterminantes dans ces assauts musicaux. De bons moments (carré russe) mais aussi un album un peu lassant dans cette perpétuelle envie de tout défoncer, bille en tête. Mi-climatique mi explosif, le plus post-rock , Hooker with a cigar se différencie un peu du reste. Ou sinon, , solution clef en main : écouter , Blind-driving par bouts, comme autant d’injections d’adrénalines dans votre journée. (2.5) Denis Zorgniotti
Gigors Electric records / Septembre 2013
Josh Mason – Dark Thread & Other Colors
Tout le contraire de l’album précédent…même si l’Américain a mis, lui aussi, , les guitares au centre de sa musique. Mais tout l’art de Josh Mason est de s’inscrire dans une atmosphère ambient, tout en faisant ressortir dans ces mouvements lents, toute une palette de nuances émotionnelles. Des thèmes de guitares esquissés surnageant un amalgame de drônes, de cordes et d’électronique. La musique semble d’abord monochrome avant de laisser vibrer d’autres couleurs (l’explication du titre, peut-être) et de faire naître des climats cinématographiques irradiants, parfois »post-slowcore » (Amulet). Un vrai exercice sensible et personnel. (3.5) Denis Zorgniotti
SEM – Août 2013
V.A Infiné – If We Pop
Le label, Infiné records, profitait de l’accalmie estivale pour sortir une très jolie compilation de titres inédits mais surtout de remixes de première bourre, soit au total 9 titres pour avoir un petit aperçu de ce qui se fait de bon ces temps-ci sur le label parisien., Et on est gâté car c’est un véritable défilé d’élégance que nous offre là les gens d’Infiné, avec donc une sélection de 9 titre de haute volée parmi lesquelles on citera en premier lieu cette cover de »Machins Choses » de Gainsbourg, aperçue sur le dernier album de Bachar Mar Khalife, et remixé ici par Almeeva, mais aussi ce titre de Francesco Tristano, revisité de main de maitre par l’allemand Apparat. Et que dire de cette reprise puissante du »Licence to Confuse » de, Sebadoh, par, Outerfall. Bref, rien à jeter dans cette collection estivale qui prouve encore une fois toute la pertinence et la diversité du label, Infiné. A noter qu’ Infiné a sorti également au cours de l’été des inédits de l’album de, Rone, Tohu Bohu, soit six nouveaux titres qui viennent compléter les dix déjà présents sur l’album paru en octobre 2012.(4.0) Benoît Richard
Infiné – Août 2013
Rauelsson – Vora
Mais qui donc se cache derrière cette musique si belle, si calme, si douce et si mélancolique ? Comme son nom ne l’indique pas c’est l’espagnol, Raúl Pastor Medall., Auteur de l’album »Rèplica » avec Peter Broderick, en 2011, Rauelsson, revient en solo ou presque (puisqu’on note tout de même la présence de Nils Frahm, parmi les 8 musiciens qui ont accompagné l’espagnol sur cet album) avec 9 pièces absolument magnifiques, composées à partir d’instruments divers : piano, harpe, alto, violon… et de l’ordinateur duquel s’échappent des sonorités diverses qui viennent s’arranger subtilement autour des cordes. L’ensemble donne un album accompli de bout en bout, laissant échapper des ambiances cinématographies très intenses et offrira à l’auditeur un panel d’émotions très variées. Album, ambient et crépusculaire, »Vora » est une des plus belles choses entendues dans le genre au cours de cette année 2013. (4.5) Benoît Richard
Sonic Pieces – Août 2013,
!K7 / La Baleine – Mai 2013,