Man Without Country, / Bumpkin Island / Gypsy Hill / Kaneel / Compilation Sound Pellegrino vol.4 / Funken / Compilation La Souterraine vol. 5 / Mixerbink / Odessey & Oracle
Man Without Country – Maximum Entropy
Le gros son electro-dream-pop a encore de beaux jours devant lui. Même si c’est un peu le calme en ce moment du côté de M83, d’autres assurent la relève, à commencer par les anglais de Man Without Country qui comprennent notamment dans leurs rangs le chanteur Morgan Kibby qui avait officié sur Saturdays = Youth et Hurry Up, We.’re Dreaming, deux albums signées M83. La boucle est bouclée. Pas complètement car si, le duo Man Without Country montre pas mal de similitudes avec le projet d’Anthony Gonzales, leur musique a suffisamment d’atouts pour ne pas passer pour une pâle copie de celle de M83, à commencer par un sens aiguisé de la mélodie et une certain maestria dans la production de pop songs atmosphériques. Un album plaisant, bien fichu mais pas forcément très original, donc. [3.0] Benoit RICHARD
Lost Balloons/PIAS – 19 janvier 2015
Associé au label rennais Les Disques Normal, Bumpkin Island est un groupe né en 2010 et composé de 6 membres parmi lesquels on retrouve la fluette claviériste du groupe Mermonte, Ellie James. Pas étonnant donc que le style de Bumpkin Island rappelle par moment, celui des auteurs du splendide Audiorama de par son aspect » pop chorale aérienne, rythmée et très orchestrée « . Après un premier album paru en 2013 (Ten Thousand Nights),, le groupe signe là un nouvel Ep parfait dont on espère évidemment une suite en long format. [4.0] Benoit RICHARD
Les Disques normal – décembre 2014
Forcément avec un nom comme ça, il ne fallait pas s’attendre à de la house ou à de l’ambient music. Dans ce premier album, les Gypsy Hill mélange sans la moindre retenue musiques des Balkans, musiques du Maghreb, électro, scratches, rock et surf musique à travers 11 titres, il faut bien l’avouer assez irrésistibles. Si, au premier abord, l’ensemble peut paraître assez indigeste avec ses allures de compilation » Musiques du mondes » un peu fourre-tout, l’écoute prolongée prouvera que, bien au contraire, c’est dans ce côté » patchwork » que la musique ultra-festive des Gypsy Hill tire sa force et rappela à notre bon souvenir les fameuses B.O. des films de Kusturica. A consommer sans modération ! [3.5] Benoit RICHARD
www.batovrecords.com – 2014
Kaneel – What You Hear is What You Deserve
Trois ans que l’on avait plus de nouvelles de notre beatmaker rouennais Kaneel et voilà qu’en toute fin d’année 2014, celui que l’on a associé à Boards Of Canada et à tous ces groupes qui nous ont régalés avec leurs breakbeats lents et leurs sonorités synthétiques froides à l’aube des années 2000 est de retour avec un nouvel album, sans doute le plus sombre de sa discographie.
Malgré les années, Kaneel semble ne rien avoir perdu de son savoir-faire en matière d’électronica. Tour à tour sautillante, sombre, rêveuse ou poétique, la musique électronique et abstraite de Kaneel reste fidèle au son des débuts et continuera sans doute de régaler les fans du genre. [3.5] Benoit RICHARD
La musique de Rémi Parson a quelque chose de profondément nostalgique. Avec sa guitare et son Casio, ce français exilé à Londres depuis 8 ans,, déroule une french pop lof-fi qui nous ramène au tout début des années 90, aux premiers Dominique A, au son de Jérôme Minière ou de La Fresto et plus généralement, à tous ces disques du label Lithium mais aussi à d’autres joués et enregistrés avec presque rien. Franchement orienté electro-pop minimaliste, par moment très efficace (Gomina), Précipitations est un album beau et fragile, pas forcément très orignal mais dont le style et la mélancolie renvoient à suffisamment de choses pour qu’on se laisse avoir par tous ses petits gimmicks bien sympathiques. [3.5] Benoit RICHARD
Objet, Disque – décembre 2014
Sound Pellegrino Presents SND.PE, Vol. 4: Melodic Mechanisms
Fondé par Teki Latex et Orgasmic, le label propose pour chaque release un thème différent. Après avoir traité des collaborations et des percussions, c’est la mélodie dans la musique électronique qui est cette fois à l’honneur. Au programme de la sélection concoctée par les deux producteurs, on trouvera des noms comme Nicolas Malinowsky, Sudanim, Friendship, Cyphr, Koyote, Crystal, Joe Howe ou Moleskin, sans doute des pointures de la techno de demain. A noter également , la présence de Chilly Gonzales. [3.5] Benoit RICHARD
Sound Pellegrino – janvier 2015
Bien que sorti en mai 2014, Michel est album qui continue de m’accompagner encore régulièrement 2015 car agissant par moment comme une véritable thérapie contre la morosité. Michel c’est le genre d’album qui va mettre du peps dans une journée sans soleil ou qui va vous mettre les yeux en face des trous. Parce que cet album, malgré son côté un peu bancal, fait à la main sur, un coin de table de la cuisine et 100% lo-fi, a pourtant de quoi séduire amplement. Basé à Tours, Funken a produit cet album avec ses potes de Piano Chat, Boogers, PNEU, Mesparrow, The Finkelkrauts dans une ambiance que l’on imagine très familiale, joyeuse, très bordélique avec des instruments acoustiques et électriques de toutes sortes. [4.0] Benoit RICHARD
Platinum Records – 2014
Compilation La Souterraine vol. 5
Désormais rendez-vous incontournable pour nos oreilles défricheuses en quête de chansons françaises fraiches et pas comme les autres, La Souterraine revient en ce début 2015 avec son volume 5 et avec encore pas mal de découvertes à la clé »A commencer par le groupe en ouverte, Sourdure, qui propose un chant traditionnel passé à la moulinette electronica pour un résultat assez étonnant. On notera la présence d’un inédit de Silvain Vanot, ou encore le très beau bébi signé O. Bref, encore un sans faute pour le duo Laurent Bajon & Benjamin Caschera ! [4.0] Benoit RICHARD
La Souterraine – janvier 2015
Une drôle de pochette 100% DIY pour un drôle d’album, instrumental, assez inclassable. On peut présenter Home Studio comme une sorte d’electro-rock expérimental très singulier,, à la fois sonique et hypnotique, pas post-rock mais presque. Un disque au premier abord assez foutraque, avec pas mal de guitares mais aussi de samples, de boucles électroniques dans un ensemble qui, au fil des écoutes, laisse entrevoir une vraie originalité, une intensité et surtout une cohérence qui nous fait dire que ce musicien basé entre les Vosges et la Franche-Comté mérite que l’on s’intéresse de près à son cas. [3.5] Benoit RICHARD
autoproduit – 2014
Odessey & Oracle and The Casiotone Orchestra
Originaire de Lyon, le trio Odessey & Oracle qui doit son nom au célèbre album des Zombies ne cache pas sa passion pour le son de tous ces groupes des années 60 plus ou moins connus que sont Sunforest, Duncan Browne, The Left Banke ou encore Saggitarius… et qui conjuguaient pop et expérimentation avec un certain talent. Malgré tout, la musique d’Odessey & Oracle est loin d’être une copie des originaux, le groupe préférant s’inspirer plutôt que de copier à la perfection le son psyché pop de l’époque comme le font tant d’autres aujourd’hui avec des moyens considérables. Résultat notre trio propose ici un amour de disque soyeux et raffiné, de la pop de chambre délicate aux sonorités à la fois lo-fi, baroques et médiévales qui lui donne cette originalité et ce côté un peu décalé mais tellement appréciable.[4.0] Benoit RICHARD
Carton Records – 2014