Comme chaque année à la même époque, la rédaction vous présente ses albums favoris pour les 12 mois écoulés. Comme toujours, il est difficile de dire si 2015 aura été un grand cru tant les sorties auront été nombreuses et diverses. Donc, pour savoir quels sont les chefs-d’œuvre de 2015, rendez-vous dans 20 ans.
Jessica Pratt – On Your Own Love
Un disque que l’on jurerait tout droit sorti du Green Village, avec des chansons qui s’écoutent avec un plaisir immense, laissant à la fin l’auditeur dans une sorte de béatitude presque euphorisante. Un sommet de finesse et de mélancolie.
Blur – The Magic Whip
Blur est reparti aux sources, a rejoué ensemble, en studio, à l’ancienne. L’ensemble est précieux parce qu’il résume la carrière du groupe, et se présente comme la somme des parcours de ceux qui y participent. Un grand et bel album pop mûr mais pas blette.
Odawas – Black Harmony
Véritable voyage en terres lointaines, Black Harmony vous baladera sans effort dans les vastes paysages de L’Indiana ou du Montana, entre rivières et forêts, pour un moment de musique assurément aussi intense qu’inoubliable.
Lou Barlow – Brace The Wave
C’est le retour en grâce et en toute simplicité du leader de Sebadoh. Avec cet album à la tonalité folk, il nous rappelle qu’il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il touche la corde sensible. Du Sentridoh en mode majeur.
Perio – 30 minutes with Perio
Un petit peu de putain de douceur ici-bas. Parfaite alchimie de belles compositions, de bidouille et de production. Bijou pop.
Cheatahs – Mythologies
Les mythologies et moi = longue histoire d’amour. Au-delà de ça, énorme groupe à suivre. Shoegaze certes, mais pas que… plein les oreilles, plein le coeur… très beau. Le « trois étoiles » de cette fin d’année merdique !
Superpoze – Opening
L’échappée libre offerte par le jeune prodige électro français Superpoze, méditation ambient introspective autant qu’irrésistible appel à la transe hédoniste, s’impose comme une des éclatantes réussites de l’année. Un trip superbe et sensuel.
Orso Jesenska – Effacer La Mer
Orso Jesenska ose la poésie, courtise la beauté, invente l’espoir. Balade libre élaborée avec des musiciens de haute volée, Effacer La Mer est un voyage, joueur et grave, irrigué de littérature, de nature et d’amour. Et LE disque de l’année de la scène française.
Hoboken Division – Arts & Crafts
Le duo nancéien frappe très fort pour un premier album et nous offre sa propre vision du blues. Il s’approprie la musique du diable en ne gardant que le fond et en rejetant la forme. Hoboken Division est passé directement à la case Arts sans passer par la case Crafts. Bravo.
Sun Kil Moon – Universal Themes
Plus écorché et sincère que jamais, le dernier album de Mark Kozelek. Mais derrière l’aridité et la radicalité, il y a aussi la magie de moments de beauté volée à la noirceur. Bouleversant.
Manyfingers – The Spectacular Nowhere
Néo-classique et avant-gardiste à la fois, entre BO de films et pop moderne raffinée, Chris Cole a effectivement de nombreux doigts et sans doute plusieurs cerveaux pour arriver à rêver une musique aussi riche.
Ropoporose – Elephant Love
Vivifiant, jouissif, insoumis mais aussi brillant rythmiquement. Avec Ropoporose, la valeur du rock indé n’attend le nombre des années.
Rival Consoles – Howl
Troisième album de Rival Consoles, Howl est un monument personnel et vivant à la musique électronique. Un disque propice à l’écoute et à l’égarement.
Jaakko Eino Kalevi – s/t
Comme touché par la grâce, le finlandais livre un album qui fricote avec le kitsch sans jamais franchir la ligne, parsemant sa musique de gimmicks synthétiques empruntés au disco et aux bandes originales de films des 70’s.
Sufjan Stevens – Carrie & Lowell
Retour aux sources folk et familiales pour le surdoué Sufjan Stevens toujours aussi passionnant et bouleversant.
Jeffrey Lewis – Manhattan
Lou Reed s’est déjà réincarné dans les chansons de l’un des meilleurs songwriters du moment, Jeffrey Lewis, apôtre du DIY et des pop-songs bancales.
Deerhunter – Fading Frontier
Devenu une icône du rock presque malgré lui, Bradford Cox prouve avec Fading Frontier que son magnétisme animal est resté intact malgré ses déboires récents, tout comme sa musique étrangement plus sereine, comme si l’heure de la rédemption avait sonné.
House Of Wolves – Daughter Of The Sea
Intense plongée folk au plus profond des émotions, le deuxième album de House Of Wolves est une splendeur entre ombre et lumière. Une célébration de la vie, aussi tragique que lumineuse.
Astrïd – The West Lighthouse Is Not So Far
Une partition absolument parfaite, comme la B.O. d’un western imaginaire déclinée en 8 longs mouvements entre jazz contemporain, ambient-guitar et musique improvisée.
Low – Ones And Sixes
Avec cet album de feu et de glace, somptueux écrin sonore teinté de zébrures synthétiques et de rock industriel, les vétérans de Low redéploient en majesté leur slowcore minimaliste, âpre et magnétique.