Entre guitares et machines, le bruxellois aMute poursuit son aventure musicale avec un sixième album remarquable d’intensité.
J’ai découvert aMute, le projet du Bruxellois Jérôme Deuson, il y a une bonne dizaine d’années, durant le festival de musiques électroniques cellula indietronica qui avait eu lieu en 2004 à Esch-sur-Alzette au Luxembourg. Depuis, le garçon a sorti régulièrement des albums toujours forts intéressants dont le splendide Black Diamond Blues en 2011.
Avec sensiblement la même formule qu’à accoutumée, mais avec toujours quelques variations notables, ce producteur musicien belge construit des musiques abstraites, faites de nappes de guitares sourdes, de drones aériens, de textures granuleuses et de sonorités électroniques aussi rugueuses que vaporeuses.
Mais dernière l’aspect foncière chaotiques de ses musiques post-rock, on découvrira une forme de tranquillité, un aspect apaisé, dans les voix notamment, et aussi dans les fields recordings qui apportent une touche ambient très appréciable qui et contraste bien avec l’épaisseur et la dureté de certaines sonorités de guitares. Tout ça donne un disque évidemment très dense, très sonique, qui fonctionne par vagues.
Avec une belle intensité qui se dégage tout au long de ces 8 titres, où les mélodies peuvent parfois se cacher entre deux strates de guitare, avec quelques surprises aussi, quelques détours inattendus, Bending Time in Waves est disques aux longs cours, aux reliefs changeants et souvent abrupts, duquel on ressortira un peu étourdi mais bluffé par les sensations ressenties durant près de 50 minutes.
Benoit RICHARD
aMute – Bending Time in Waves
Label Humpty Dumpty Records
Sortie : 6 novembre 2015