Le duo Ducoudray & Ravard est de retour avec une comédie policière bien poilante en hommage aux classiques du genre.
Quoi de plus judicieux après un braquage réussi que de se mettre au vert pour se faire oublier quelques temps avant de pouvoir filer au soleil et profiter gentiment de son oseille. C’est en tout cas ce que se sont dit Ferrand « le costaud » (aux faux airs de Lino Ventura), la plantureuse et incendiaire Cassidy ainsi que le couple José et Romuald au moment de se poser après avoir bien enfumé la Police.
Plein aux as, le quatuor s’installe donc dans la ferme du cousin à Ferrand, un dénommé Jacky, agriculteur de métier, un type peu rustre et au sang chaud qui ne voit pas l’arrivée de cette bande de malfrats mal assortis d’un très bon œil.
Est-ce l’oisiveté, le manque d’expérience en matière de vie campagnarde, les relations familiales tendues ou la difficile cohabitation avec les autochtones ? Une chose est sûre, les vacances au grand air ne se déroulent pas vraiment comme prévu et tout va très vite partir en sucette… évidemment pour le plus grand bonheur du lecteur.
Après le formidable La Faute aux Chinois (une des meilleures BD de 2011), le duo Aurélien Ducoudray / François Ravard est de retour avec une comédie policière enlevée, remplie de références au cinéma des années 60/70, celui d’Audiard et de Lautner évidemment, mais qui rappelle également les romans de la « Série Noire » chère à Marcel Duhamel ou encore ceux de Jean Vautrin (Canicule) ou de Pierre Pelot… renvoyant immédiatement aux adaptations cinématographiques qui en ont été faites dans les années 80.
Des références qui placent tout de suite ce livre à un certain niveau avec des situations et les dialogues qui fourmillent de clins d’œil, volontaires ou non, à toutes ces œuvres, certes d’un autre temps, mais toujours aussi cultes.
Résultat, on lira cette bande dessinée d’une traite, en se délectant de ces situations souvent cocasses et de ces dialogues ciselés imaginés par Aurélien Ducoudray. On profitera tout autant des dessins tout en nuances de gris et de ces grandes gueules dessinées avec soin et sans doute beaucoup de plaisir par François Ravard… avec en plus un final digne de Mélodie en sous-sol !
Benoît Richard
Mort aux vaches !
Scénario : Aurélien Ducoudray
Dessin : François Ravard
Editions Futuropolis
112 pages N&B – 19€
Parution : 15 septembre 2016