Une sélection de 10 polars pour votre été 2024

Comme chaque année quand arrive l’été, Benzinemag vous propose une sélection de 10 romans noirs, thrillers ou polars parus durant le premier semestre de l’année en cours, dans des genres et des styles très variés.

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Joli mois de mai, d’Alan Parks

Joli-mois-de-mai

Ne surtout pas se fier au titre : Joli mois de mai est probablement l’enquête la plus sombre d’Harry McCoy, le flic d’Alan Parks qui traîne son spleen dans le Glasgow des années 70. Mais Joli mois de mai est sans doute aussi le meilleur des cinq romans de cette série passionnante qui ausculte les plaies d’une ville et d’une époque. Malade, rongé par un passé qui se rappelle à lui en permanence, McCoy mène plusieurs enquêtes de front : il doit notamment retrouver trois jeunes incendiaires qui ont été kidnappés par des individus bien décidés à se faire eux-mêmes justice. Assurément l’un des très bons polars de ce début d’année.
(Rivages / Noir – 432 pages, 22,50 €) chronique complète

Les ombres de Oak Island, de Wiley Cash

Les Ombres de Oak Island

C’est un vrai, un bon roman noir que nous propose là l’auteur américain Wiley Cash dont les deux précèdent livres – Un pays plus vaste que la terre (2013), et Le chemin de la rédemption (2015) – avaient été publiés chez Belfond. C’est donc presque une redécouverte que constitue ce livre, avec ici, une histoire, bien touffue et bien sombre, qui nous replonge dans les années 80, dans une petite ville de Caroline du Nord gangrénée par le racisme, où quelques miliciens bas du front font régner la terreur auprès de la population noire lors de virées nocturnes clandestines.
(Le Seuil / Coll. Cadre noir – 336 pages, 22€) – Chronique complète

Holly, de Stephen King

Holly

On sait que le polar est un genre qui attire régulièrement Stephen King, sans qu’il y ait encore démontré le même talent que dans le fantastique. Bonne nouvelle, Holly est sa plus belle réussite à date en la matière, sans avoir recours à aucun élément fantastique (encore que la nature profondément mauvaise de l’homme est un sujet qui frôle évidemment le fantastique). Holly poursuit évidemment la construction d’un personnage passionnant mais surtout très attachant, débuté il y a 10 ans, avec Mr. Mercedes. Mais ce dernier roman est également notable par l’engagement plus clair que jamais de King contre Trump et contre la pensée réactionnaire qui est de plus en plus forte aux USA, comme chez nous.
(Albin Michel – 528 pages, 24,90 €) Chronique complète

Vine Street, de Dominic Nolan, Vine Street

Vine street

Vine Street est un monumental polar historique qui raconte la traque d’un tueur en série à Londres, du début des années 1930 jusqu’à 2002. On y suit un particulier le parcours de Leon Geats, un flic atypique, qui n’abandonnera jamais son enquête. Tout au long des presque 700 pages de ce polar hors-normes, on assiste aux mutations d’une ville ravagée par les bombardements allemands dans les années 40. Ville meurtrie donc, mais qui ne cesse de palpiter et de vivre alors même que le Mal rôde dans les ruelles sordides de Soho. Monumental, passionnant mais aussi régulièrement bouleversant. Une découverte à ne surtout pas manquer.
(Rivages / Noir – trad. B. Turle – 672 pages – 24,90 €) chronique complète

L’affaire Bramard, de Davide Longo

Laffaire Bramard

Une nouvelle plume dans le polar italien tout à fait à la hauteur de sa réputation transalpine. On aimera cette ambiance du Piémont italien, un pays de montagnards, des gens de peu de mots, des taiseux. Avec tout le soin apporté aux différents personnages, fouillés en épaisseur, chacun avec son passé et ses failles, on fera la connaissance de ce Corso Bramard, un flic qui collectionne les livres dans sa cave comme d’autres les vins. Un flic rangé des voitures de police qui va devoir rouvrir un cold-case… qui peut en cacher un autre. Corso va se laisser guider par son flair affûté et porter par les événements d’une intrigue qui ira piano jusqu’à un très inattendu dénouement. Pour doubler le plaisir, un second épisode a déjà été traduit en français : Les jeunes fauves.
(Editions JC Lattes – Le Masque – 288 pages – 22,50 €)

Passage de l’avenir, 1934 de Alexandre Courban

Passage De L'Avenir 1934

On aimera cette petite histoire policière toute au service de la découverte d’une période mal connue (l’entre-deux guerres et la III° république) et qui sert de prétexte à une immersion très réussie dans le Paris social et ouvrier des années 30 : c’était la France d’en-bas avant l’avènement du Front Populaire et ses conquêtes sociales. Tout commence avec « la noyée du pont National« , une jeune inconnue dont le corps a été retrouvé flottant sur la Seine. Entre le commissaire Bornec, le flic chargé de l’enquête et Gabriel Funel, un journaliste à l’Huma, le lecteur avisé se dira que finalement, on n’est pas certain que tant de choses aient réellement changé depuis cette époque. Inflation, montée de l’extrême droite, violences faites aux femmes, répression policière, spéculation financière… tiens donc ?
(Editions Agullo Noir – 240 pages – 19,90 €) chronique complète

Retour de flamme, de Liam McIlvaney

Retour de flamme

A l’instar de son compatriote Alan Parks, Liam McIvaney a choisi le Glasgow des années 70 comme toile de fond de ses polars. Et comme dans le dernier roman d’Alan Parks, tout commence avec un incendie. Après Le Quaker, on retrouve l’énigmatique inspecteur McCormack qui enquête ici sur ce terrible incendie dans lequel ont péri une mère et sa fille, mais aussi sur le meurtre d’un inconnu dont le cadavre a été retrouvé sur un tas d’ordures. Retour de flamme confirme le talent d’un romancier qui maîtrise parfaitement les codes du genre et qui nous offre ici un polar qui ne faiblit jamais et qui nous tient en haleine jusqu’à la toute dernière page. Magistral !
(Métailié – 592 pages, 23 €)  chronique complète

Des promesses sous les balles, de Adrian McKinty

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Après quelques thrillers à succès, Adrian McKinty revient au roman noir avec Des promesses sous les balles, nouvelle enquête de Sean Duffy. Comme les autres romans de la série, l’intrigue se déroule du côté de Belfast dans les années 80. Le conflit nord-irlandais connaît un regain de violence et c’est dans ce contexte de très fortes tensions que Duffy doit enquêter sur un double meurtre. Du polar comme on les aime : un arrière-plan historique riche et complexe, une intrigue parfaitement maîtrisée et l’un des personnages les plus attachants du polar contemporain. Bref, on attend déjà la suite avec impatience.
(Fayard noir – 448 pages, 22 €)

Rouge comme la mer, Lilja Sigurdardóttir

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Second volume d’une nouvelle série de Lilja Sigurdardóttir entamée avec Froid comme l’enfer, Rouge comme la mer se lit d’un coup, sans prendre le temps d’ouvrir la bouche. Il faut dire que l’histoire commence immédiatement et nous tient en haleine jusqu’à la fin, sans guère de temps morts. Trahisons dans tous les sens. Amours déçus et trompés. Détournement de fonds. Maffia russe. Et tout ça dans ce petit pays qu’est l’Islande, cette île idyllique aux grandes plaines superbes, aux glaciers grandioses, aux maisons en couleur et qui apparaît en fait comme une plaque tournante de trafics internationaux. Il y a bien quelques invraisemblances, mais on les oublie vite pour se laisser prendre par le rythme rapide du roman. Rien de mieux pour oublier les ennuis du quotidien que de se plonger dans ceux des autres !
(Métailié – 288 pages, 21,50 €) chronique complète

Au nom du père, de Ulf Kvensler

Au Nom du Père

On guettait avec inquiétude le second roman d’Ulf Kvensler, après son incroyable Sarek, qui reste l’un des polars psychologiques les plus forts et les plus originaux que nous ayons lus ces dernières années. Nous voilà rassurés : Sarek ne restera pas un unique coup de maitre, et même si Au nom du père est moins impressionnant, il demeure un drame familial particulièrement anxiogène, débouchant sur un joli bouquet de surprises finales. Un livre glaçant, et donc une lecture parfaite pour l’été, mais en courant le risque de se gâcher un peu le farniente !
(La Martinière – 464 pages, 22,50 €) – Chronique complète

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