On
se souvient que l’an passé, tout le monde avait joué
au jeu de celui qui en ferait le plus sur le nouvel
album de Sparklehorse. Un disque pourtant d’une
insignifiance rare et d’un irrespect total envers son
auditoire. Mais les médias traditionnels suivent
parfois des raisonnements qui nous échappent.
Quelques
mois avant ce Dreamt For Light Years In The Belly of
a Mountain, un groupe au nom anodin et qui ne paye
pas forcément de mine avait sorti son second opus, Winterset,
dans une indifférence quasi-générale. Et pourtant, il
aurait fallu s’y arrêter. Et plutôt deux fois
qu’une.
Groupe
mondialisé par excellence, Templo Diez n’a pas
vraiment de port d’attache. Un peu de Venezuela (Gloribel
Hernàndez aux
claviers et à la basse voire au chant, avec une voix
d’une beauté transcendante), un brin d’Italie (Paolo
Panza, en charge notamment de la batterie et du
xylophone), un soupçon de Pays-Bas (Leejon Verhaeg
à la guitare) et même un poil d’hexagone avec Pascal
Hallibert, présent à la guitare, au chant et aux
claviers. Et l’ouverture musicale du groupe se ressent
tout au long du disque, avec des chants en anglais, en
espagnols voire même en arabe, mais surtout par une
atmosphère qui confère au voyage plus qu’à
l’isolement.
Ce
disque, assez long (et c’est peut-être là l’unique
petit bémol que l’on pourrait émettre), aux
ambiances rêveuses, est en fait le disque que l’on
aurait aimé que Mark Linkous, au lieu de
s’assoupir sur ses derniers succès, sorte. Qu’il
ose sortir un disque aussi beau. Qu’il ait la classe
et l’envie de pondre de si beaux titres, très
lancinants et très noirs mais d’une qualité certaine
(l’excellent Sparkle), tous quasiment « habités ».
Car
oui, c’est une évidence, il y a du Sparklehorse
dans ce disque. Mais du bon Sparklehorse. Celui
d’il y a quelques années, avec ses morceaux torturés,
cette production pleine de reverbs, cette voix dissimulée
derrière quelques effets plein de crachins et de
distorsion.
Il
n’en reste pas moins que l’on est heureux comme tout
que ce disque là, ce soit Templo Diez qui
l’ait sorti. Un groupe attachant et talentueux qui,
avec Winterset, compose ni plus ni moins, comme
ils le disent eux-mêmes, "a soundtrack for your
daydreams".
Olivier
Combes
Tracklist :
01.
Wildorado
02.
Sparkle
03.
No matter what
04.
Calavera #2
05.
Southbound
06.
Sal
07.
View from the tea house
08.
Halogene
09.
Westbound
10.
1854
11.
Barrow
12.
What a girl gotta do
13.
Left bank
14.
Sonora 6am
Date de sortie : 27
février 2006
Plus+
www.myspace.com/templodiez
www.templodiez.com
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