On
relira nos chroniques de 2000 /2010 dans quinze ans. Et
on verra, dans un monde musical qui court plein de lièvres
à la fois, s’il y a une typologie des groupes de
cette décennie passés à
la postérité. Seront-ce
les récupérateurs malins façon Bloc
Party, Babyshambles
et autres Franz
Ferdinand ayant assis leur renommée sur la
relecture et la mise à jour du rock des années
70’
puis ’80. Ou au contraire… des groupes « synthèses »
qui auront enrichi le discours musical global ; ces
groupes qui, à date donnée, auront su se faire somme
de différentes histoires de la musique, différents
courants, et en sortir des albums d’autant plus
personnels qu’ils ne sont pas évidemment rattachables
à une vogue. Mogwai
fut un temps ce genre de groupes, Tv
on the radio en 2004, Stars
ou Arcade Fire
en 2005… Clap your
hands and say
yeah en 2006 ? Alec
Ounsworth (guitare,
voix), Sean
Greenhalgh (batterie et
percussions), Tyler
Sargent (basse et chœurs), Lee
Sargent et Robbie
Guertin (guitare,
clavier et chœurs) : voilà pour les présentations.
Dire aussi qu’ils viennent de New York et ont l’air
de nos voisins de palier pour compléter le tableau.
Musique ?
Il
y a d’abord cette voix carte de visite, de presque
fausset, dont joue Ounsworth.
Un timbre qui hésite entre le Velvet
underground avec Nico
et le Bob Dylan
d’après son accident de moto. Hésitant, fragile,
nasillard… attachant. Il y a aussi cette capacité à
aller chercher des sonorités piano, orgue, harmonica,
pour enrichir le jeu de la guitare omniprésente et
grasse. Des bidouillages d’instruments, même pas des
arrangements, qu’on a plutôt l’habitude
d’entendre dans la folk ou dans les Arcade
Fire sus cités.
Il
y a définitivement un « son » CYHaSY
–une gageure sur un premier album-. Plein, généreux,
et d’esprit Lo-Fi. Maelström
sonique: de ce « son » émerge une idée
directrice bien torchée, différente pour chaque piste.
On hésite à parler de My
bloody valentines ou de post rock pour les plages
enlevées et bruitistes ou à évoquer les Pixies
pour les titres qui font ressortir le côté
guitares grunge et mélodies hyper catchy.
On y trouve aussi, passé à la moulinette de
la relecture CYHaSY
, l’une ou l’autre référence aux Beatles,
ou encore aux racines des chansons acoustiques américaines.
Références habilement placées avec humour et un
certain second degré osé,
fendard et un poil irrévérencieux.
Il
y a enfin, et c’est sans doute ce qui ressort le plus
de cet album, une volonté de vivre, de jouer, de se
confronter au monde. Un plaisir de groupe à l’arrache
qui fait de CYHaSY
le type même de formation qui met de bonne humeur,
qui émerveille en concert et qu’on a forcément envie
de faire partager à ses potes. On y revient encore et
encore, pour son côté auberge espagnole passée au
coup de patte sonore du groupe. Patte qui semble le seul
élément immuable du groupe taillé à coup de bricole
et de non prise de tête. Le reste, des paroles au style
musical abordé en passant par le plan de carrière,
semble beaucoup plus à l’avenant… Et augmente
d’autant plus notre plaisir d’auditeur. Une réussite.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Clap Your Hands!
02.
Let the Cool Goddess Rust Away
03.
Over and Over Again (Lost and Found)
04.
Sunshine and Clouds (And Everything Proud)
05.
Details of the War
06.
Skin of My Yellow Country Teeth
07.
Is This Love?
08.
Heavy Metal
09.
Blue Turning Gray
10. In
This Home of Ice
11.
Gimmie Some Salt
12.
Upon This Tidal Wave of Young
Blood
Durée
:
38’
06’
Date
de sortie : janvier 2006
Plus+
Le
site officiel
Sur
myspace (extraits)
MP3
- Télécharger :
In
This Home On Ice
upon
this tidal wave of young blood
Over
And Over Again (Lost & Found)
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