Experience
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Hémisphère gauche
1/2
Labels
- 2004
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Tandis qu’Arnaud Michniak, son ex-compère de Diabologum,
s’embarque dans les expérimentations rock électronique
de Programme, Michel Cloup reprend l’étendard
rock, seconde constituante du groupe splitté.
Une constituante rock qu’il avait déjà pérennisée
avec un premier album aujourd’hui maintenant.
Et étonnement, c’est avec une certaine déception
qu’on accueille le nouvel album d’Expérience.
Comment
expliquer cette demi désillusion ? Pas du côté
de la musique en tous cas… Non. Le rock énergique et
bien construit serait même
de nature à accroître la sympathie pour cette
nouvelle sortie. Le premier opus semblait un instantané
musical de la vie de Michel Cloup (réelle ou
onirique), enrichi à la vitamine électrique d’un
groupe qui mettait de la chair sur les os du squelette
imaginé par le seul Michel Cloup. On sent ici
plutôt une démarche de groupe en action, amplis et
guitares en avant, démontrant l’étendue d’un
savoir faire bruitiste aux confins du rock & roll
binaire et animal. Efficaces, les décibels rageurs nous
réconcilient avec le rock. En plein phénomène
d’usure du garage sous les coups de butoir de la mode
et de la pléthore de groupes, le son massif en forme de
mur ‘90s, fait du bien aux oreilles qu’il débouche.
Avec
hémisphère gauche, Michel Cloup décide
aussi de passer à une revendication sociale plus énergique.
Cloup refuse de s’inscrire dans
l’engrenage infernal du monde moderne tel qu’il est,
et il tient à le faire savoir. Adieu donc les histoires
d’étudiants en galère, les voisins qui
s’entraident pour rompre l’ennui…. Expérience donne
dans la sentence : pauvres petits occidentaux ,
la critique sociale : hémisphère gauche,
ou les affres des artistes indés modernes :
somebody else but me. Le ton est revendicateur,
direct et sans fioriture. Inquisiteur tout en
restant poétique. L’homme utilise toujours les
mots simples et banals du quotidien pour en faire des
chansons à portée générale. Tellement générales,
peut-être, qu’elles peinent à nous toucher vraiment.
Surtout, en cette époque d’élections régionales
françaises, où les médias ne manquent pas
d’afficher leur couleur politique à coup de
reportages ciblés ou de débats politiques redondants,
on regrette qu’ Expérience apporte sa pierre
à l’édifice, de manière si frontale, si globale, si
manichéenne. Quelque part
aux frontières des mouvements politiques, le
regard de Michel Cloup passe du désabusé au
revendicatif voire au vindicatif… Et à la parodie ?
Comme si la suggestion initiée avec Diabologum
et amplifiée avec le premier album ne suffisaient plus
à son désir d’action. Et nous, pauvre auditeur, de
penser avec regret à l’évocation du spleen et du mal
être d’essayer, plage du premier album, qui ne
trouve guère d’écho sur le présent LP que dans un Bienvenue
de haut vol, nous prouvant un instant que l’évocation
de la mélancolie et de la vacuité du monde moderne
valent tous les discours politisés.
Energique à souhait, servi par un jeu de guitare électrique
en assaut, et néanmoins englué dans une critique
sociale un peu; hémisphère gauche peine à nous
émouvoir et autant à convaincre réellement.
Denis
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