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Deus - Pocket revolution

V2 music 

[4.0]

 

 

    Aux commandes Tom Barman toujours, patron hégémonique à la voix si caractéristique et au phrasé si typé. Au violon Klaas Janzoons et c’est à peu près tout ce qui reste du navire spatial initial. Un astronef qui s’enrichit de la guitare de Mauro (Pawlowski) membre de Evil superstars et soliste émérite, carrière où il faut aller dénicher le son rock de la guitare maîtrisée qui abonde au fil de l’album. Une navette qui prend aussi comme machiniste Stefane Misseghers, à la batterie, débauché pour un temps de chez Soulwax.

 

    Paré d’un échantillon de ce que la Belgique qui s’exporte fait de mieux en matière musicale, le Deus nouveau aborde l’histoire du rock avec la maturité due à l’âge du capitaine et à une discographie déjà riche de 4 albums. Le Deus de 2005 s’inscrit dans une démarche beaucoup plus réfléchie et diamétralement moins "pop instantanée".

 

    Les mélodies s’étirent et se construisent en hélicoïde, comme si on était parti d’une matrice de in a bar under the sea et qu’on en avait retravaillé chaque plage pour y accrocher un pont qui fait dévier le titre vers les étoiles ou vers un long voyage galactique semé de bornes chaleureuses qui évitent de se perdre. Le popeux qui sommeille en certains de nous regrettera amèrement qu’il n’y aie pas ici de single simple et efficace, de la trempe du suds and soda des débuts ou de l’instant street de l’album passé. Il louera par contre le son moins frigorifique et clinique que le précédent opus. Et il ne pourra par contre que s’incliner devant la démarche musicale d’ensemble qui envoie Deus lorgner du côté des atmosphères façon Mercury Rev, sans romance outrancière, ou Flaming lips sans bidouille. L’album est construit comme une variation autour d’un même thème, et différentes colorations d’une même idée. Cela s’entend, se démontre progressivement au fil des titres, et le résultat est plutôt esthétique, réussi. Même si il faut avouer que la surprise ne résiste pas au delà du quatrième titre et s’auto nourrit un peu en roue libre au delà.

 

    Album esthète, pocket revolution n’est pas à proprement parler le meilleur album de la discographie du groupe belge. En même temps, la paire de galettes du début avait placé la barre très haut. Deus perd ici une certaine immédiateté jubilatoire qu’on ne retrouve guère que sur l’inaugural bad timing et sur l’éponyme pocket revolution. Pourtant, ce que la formation perd en pop elle semble vouloir le gagner en rock et en lettres de noblesse musicale. Pocket revolution est une œuvre entière, non tronçonnable, qui se déroule comme un film autonome, comme un petit monde autarcique, intime. Le disque touche la réussite souvent, la grande classe, épisodiquement. Et ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant, à ce jour, en 2005. Pas du grand Deus non. Juste du bon.

 

Denis Verloes

 

Tracklist

01. Bad Timing
02. 7 days, 7 weeks
03. Stop-Start Nature
04. If you don’t get what you want
05. What we talk about (when we talk about love)
06. Include me out
07. Pocket Revolution
08. Nightshopping
09. Cold Sun of Circumstance
10. The Real Sugar
11. Sun Ra
12. Nothing Really Ends

 

durée: 61’ 17’’

date de sortie: 12 septembre 2005

 

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