Styrofoam
- I'm what's there to show that something's missing
Morr
Music/La Baleine - 2003
Fort
du succès de l’album de Mrs John soda, le
label Morr Music poursuit l’expérience en
sortant une nouvelle fois un disque d’électro-pop
(genre décidément en plein boum) avec un troisième
album de Styrofoam
I'm
what's there to show that something's missing,
un disque aux accents mélancoliques et aux harmonies
numériques plutôt brillantes.
Arne Van Petegen,
belge de son état et personnage central du projet Styrofoam
(le styrofoam qui n’est autre qu’une
matière utilisée dans le bâtiment)
réussit avec un sens inné de la mélodie à
composer des chansons impeccables sur lesquelles
viennent se poser de douces et délicates mélodies,
rappelant des groupes aussi talentueux que Mùm, Schneider
TM, Lali Puna, März mais surtout Hood.
Mais là où Styrofoam fait preuve d’un certain
talent, c’est que chaque titre semble être un single
à lui tout seul, un peu comme sur le dernier Notwist
Neon Golden. On souhaite d’ailleurs à Arne
Van Petegen de rencontrer le même succès que le
groupe de Martin
Gretschmann
et Micha Acher.
Très agréable à écouter et entêtant pas ses mélodies
légères I'm
what's there to show.. est
un album gracieux. N’usant que parcimonieusement des
sons rugueux et distordus, Styrofoam propose une
musique facile avec des morceaux variés, arrangés
avec goût et un certain sens de l’esthétisme actuel :
echo, reverb, nappes de guitares, gimmick glitch,
synthés vintage... toutes les sonorités actuelles
entendues ici ou là sont bien présentes sur cet album,
et c’est qui en fait sans doute le principal défaut.
C’est-à-dire que même si l’album est imparable du
point de vue de la mélodie, des arrangements
parfaitement ciselés, il ne surprend aucunement et se
laisse un peu vivre au regard de ses confrères cités
plus hauts. Et l’impression de déjà entendu qui
plane au-dessus de cet album se renforce encore plus
lorsque qu’on avance vers les derniers morceaux.
Alors certes, l’objet est séduisant, pas agressif
pour un sou, mais finit malgré tout par lasser quelque
peu à la fin. On aurait aimé un peu plus de folie
douce dans des compostions finalement bien trop sages
pour exciter un temps soit peu le conduit auditif de
l’auditeur. Mais
que l’on se rassure, I'm
what's there to show that something's missing
n’en est pas moins un album de bonne facture,
absolument pas putassier ni racoleur, simplement un peu
trop dans l’ère du temps. Dommage pour un label comme
Morr Music que l’on a connu plus aventureux et
qui, sur ce coup-là, ne prend pas vraiment de risque et
joue plutôt sur l’assurance de tenir un album solide
et efficace mais dont le charme n'agit pas. Dommage
Benoît
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