Le sauveteur, de Jiro Taniguchi

Shiga est gardien de refuge dans les Alpes Japonaises. Il y a treize ans, son ami Sakamoto lui a demandé, avant de mourir, de veiller sur sa femme et sa fille. Une tâche dont Shiga n’a pas eu à  s’acquitter, jusqu’au jour où l’épouse de Sakamoto vient solliciter son aide pour retrouver sa fille disparue. Shiga quitte alors sa montagne et se retrouve rapidement à  Shibuya, l’un des quartiers chauds de Tôkyô. Là  se dévoilent le vrai visage de la jeune Megumi, et un monde de la nuit aussi dangereux que sordide »
Pour qui aime la Bande dessinée, qui plus est nipponne et tranquille, la sortie d’un nouveau livre de Jiro Taniguchi est toujours un petit évènement. Donc Le sauveteur ne fera pas exception à  la règle. Bien que ce ne soit pas une oeuvre majeure de l’auteur du journal de mon père, Le sauveteur se lit malgré tout avec grand plaisir. On y retrouve les grand thèmes de son oeuvre (la montagne, le dépassement de soit, l’entraide, l’amitié..) dans une histoire qui se déroule comme une enquête, minutieuse, menée par un homme déterminé à  retrouver l’enfant perdue.
Avec toujours cette parfaite maîtrise de narration et de graphisme, Jiro Taniguchi nous offre une fois encore un récit est bien construit, en abordant ici la société japonaise sous un jour peu glorieux où l’on découvre que les collégiennes n’hésitent pas à  vendre leurs charmes à  des adultes sans que les parents ne sachent rien.
Le sauveteur est un livre haletant qui se dévore comme un polar, avec un final digne des meilleurs thrillers du cinéma américain »c’est dire !
[4.0]
Benoît Richard

Casterman/sakka – 336p, 11.95€¬ – avril 2007