Nous sommes en 1944 près de Lyon, c’est la fin de la guerre, l’armistice approche. Dans une grande ferme cohabite toute une famille quand vient le temps des règlements de compte, des basses vengeances avec leur lot d’injustices et de haine.
Fille de rien nous ramène à la fin de la guerre 39-45 quand les français se déchiraient et commettent les pires saloperies afin de faire le ménage entre les bons résistants et les traîtres collabos. Ce livre est un nouveau témoignage des exactions peu glorieuses menée à la fin de la guerre.
Passionné par la période d’occupation en France, Sylvain Ricard met en scène une famille la plus hétéroclite qui soit et au sein de laquelle la fin de la guerre va en déclencher une autre guerre, interne celle-là mais aussi destructrice, révélant ainsi la complexité de l’âme humaine et la conscience de chacun au moment où il faut faire les comptes.
Emmené par le trait souple et les couleurs chaudes de Arnü West, le scénario construit par Sylvain Ricard propose une réflexion sur l’engagement des hommes au moments des conflits où les populations se déchirent, comme durant l’occupation allemande en France.
Si le propos est clair et a le mérite de montrer ce que pouvait être la France à ce moment là de l’histoire, le récit manque peut-être un peu de souffle et de profondeur nous captiver totalement.
Malgré tout, le livre vaut tout de même qu’on s’intéresse pour le sujet traité, pas si fréquent en bande dessinée.
[3.5]
Benoît Richard
Futuropolis – 64p, 14€¬
Date de parution : juin 2007