En quatre albums, le groupe new yorkais a réussi à rallier autour de lui une critique de plus en plus dithyrambique, et un peloton de fans avertis qui attendent chacun des nouveaux essais avec une impatience de plus en plus grande. Une impatience chaque fois nourrie par la qualité, discrète mais essentielle, des albums qui germent du côté de Big Apple. Boxer était attendu. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les auditeurs ne sont, une fois de plus, pas déçus.
C’est que Matt Berninger et sa bande frappent encore très fort, et ceux qui comme votre serviteur ont été conquis par Alligator, troisième opus du groupe, risquent fort de trouver ici de quoi vouer un respect renouvelé à The National. Notre mauvaise langue nous faisait résumer précédemment les essais de la formation comme suit: »du Tindersticks plus rock et moins dandy, avec un ciel si bas qu’il fait pourtant l’humilité, comme disait l’autre ». Ce qui ne nous empêchait pas pourtant d’y prêter allégeance.
De Tindersticks ne subsiste ici qu’une certaine similitude vocale entre Berninger et Stuart Staples. Sans ajouter de pièces supplémentaires à une maison qu’ils ont construit de leur propres mains et dans laquelle on se plait à se retrouver, The National décide pourtant d’en ravaler la façade, accentuant son côté rock mélodique et une maturité musicale déjà préalablement présente. Si une référence devait être cherchée, mais vraiment pour se prêter au jeu des similitudes dont raffolent les chroniqueurs, c’est du côté de Midlake et de son Trials of Van occupanther qu’on irait chercher quelque ressemblance dans la façon de penser la musique plus que dans le résultat.
L’album navigue entre intensité rock adulte et apaisement jamais mièvre. Touchant toujours juste, chaque élément y est adéquatement inséré; et enlever la seconde voix ici, ou l’arrangement là (la guitare en écho, les cuivres, les cordes, l’ accordéon, le piano) tiendrait du crime de lèse majesté dans un échafaudage où chaque pièce à une utilité de mécanisme d’horlogerie. Quand The National se lance dans les travaux de peinture de sa demeure, il sait exactement comment en sublimer chaque angle, comment faire pour que le jeu d’ombre et lumière renvoie au visiteur une sensation de majesté et une once de tristesse, une impression de force simple, un poil austère.
Boxer est idéal pour le dimanche matin, tout comme pour les longues ballades solitaires quand le ciel est un peu gris et que le martèlement de la batterie, froide et presque new wave, se plait à nous ramener à de mélancoliques pensées. L’album est idéal. On aurait du s’arrêter là . Et on l’envoie directement jouer avec notre panthéon des disques qui comptent en 2007
Denis Verloes
Beggars / Naîve
Tracklist
01. Fake Empire
02. Mistaken for Strangers
03. Brainy
04. Squalor Victoria
05. Green Gloves
06. Slow Show
07. Apartment Story
08. Start a War
09. Guest Room
10. Racing Like a Pro
11. Ada
12. Gospel
Durée: 43′ 00 »
Date de sortie: 22/05/
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