Non, n’en déplaise aux nostalgiques des cols moumoutés et des cheveux bouclés qui tombent sur les épaules, Nicolas Repac n’est pas le come back déguisé de l’illustre chanteur des années 80.’s Nicolas Peyrac.
La grande roue, joli catalogue de chansonnettes vivantes, tourne et les oreilles applaudissent de leurs deux tympans. Nicolas Repac n’est pourtant pas un inconnu. Après un premier opus passé inaperçu, il accompagne en tant que guitariste Arthur H avec qui il partage un goût prononcé pour les jeux des mots et un timbre de voix éraillé. On pourrait aussi citer Bashung (†œooooh que ça monte haut, La grande roue†), ou l’incontournable – dès qu’il s’agit de la chanson française intimiste – Gainsbourg. Les textes sont naifs ou incisifs, parfois amusants et assez bien construits (†œla vie c’est beau c’est beau c’est beau bosser bosser†)même si la répétition de formules euphoniques (†œau mille hasards, au mille azur†) peut, quand l’accompagnement se fait plus faible, lasser (Éperdu en mer et Rave).
Mais Nicolas Repac a le sens de la mélodie, de la petite note ajustée à un son de guitare acoustique omniprésent. Je marche ou Lovni soufflent sur les sphères cérébrales et aere les neurones de leurs notes en suspension. Au bout du monde berce les oreilles de son jeu groove africain. Le plus beau titre de l’album est sans nul doute Louise qui avec ses samples de trompettes et sa rythmique enlevée nous emmène à la frontière du jazz et du charleston. Repac sait accommoder ses compositions d’arrangements fins et doux, de clochettes, des rondeurs d’un xylophone ou des plaintes d’une scie musicale et développer une idée de la musique intimiste et élaborée.
Cédric Vignault
Disques Deluxe/Discograph,
Date de sortie: juin 2007