Après la bonne surprise que constitua en 2006 la sortie de »entre deux averses » et par extension la découverte du couple Marion Laurent & Arnaud Le Roux, ces deux jeunes auteurs, toujours chez Futuropolis, sortent un second livre où il est question cette fois de souvenirs d’enfance, de théâtre, de solitude et d’ours en peluche »
l’histoire met en scène Samuel Rives, un écrivain célèbre, qui nous raconte en flash-back ce que fut son enfance, lorsqu’il était alors le fils d’un metteur en scène de théâtre.Enfant seul dans un milieu d’adulte, Samuel se confie à son ours en peluche, Roudoudou, qui a la particularité de parler au garçon sans que personne ne l’entende… sauf Samuel bien sûr. Mais cette complicité est quelque peu perturbée par l’arrivée de la gamine d’une nouvelle comédienne dans la troupe, Estelle, qui devient rapidement jalouse de l’ours »
On retrouve bien ici toutes les qualités que l’on avait appréciées avec entre deux averses, à savoir un graphisme très réussi, avec des tons bruns/orangés, un récit très doux, très humain, très poétique, avec un plus ici une impression encore plus forte sur les personnages qui semblent plus travaillés, avec une force intérieure qui contraste presque avec le caractère figé des visages. Des visages qui les font parfois ressembler à des poupées de cire ou à des marionnettes, avec des traits peu expressifs, dégageant une grande impression de mélancolie, au fond bien à l’image du récit de l’enfance de Samuel.
Si l’on ajoute à cela, la part de fantastique que revêt le récit, on pourra sans problème dire que ce livre est une réussite, avec un final sans fausse note et surtout cette infinie délicatesse qui court tout au long de l’histoire.
Benoît Richard
Futuropolis – 80 pages, 15€¬