Dix ans que le nom de Black Strobe est susurré de ci de là dans le landerneau. Dix ans qu’on entend au même endroit qu’Ivan Smagghe et Arnaud Rebotini sont des remixeurs de génie. Dix ans qu’il en est qui attendent un premier opus. C’est sous la houlette de Paul Epworth (Bloc Party, Maximo Park, The Rakes…) qu’est enregistré ce premier opus, à Londres
Premier album où une frange des Black Strobophiles plaçaient de grands espoirs technos, dancefloor suffisamment indé pour se la jouer hype. Ceux là serontforcément déçus. D’abord parce que le duo n’en est plus vraiment un. Smagghe a jeté le gant peu engagé par la scène… et par le virage à 180,° qu’était en train de prendre le groupe. Parce qu’il s’agit bien d’une sacrée évolution. Les guitares prennent la place, pas loopées ou accessoires, non, éléments essentiels de la nouvelle formation. Le mariage est consommé, le Black Strobe nouveau est arrivé. Les bleeps et boîtes à rythme semblent faire place à la post production des guitares bien grasses, bien métal.
Parce que derrière la production un peu »pataude » qui semble être la marque de fabrique de Epworth ces derniers temps, c’est bien un vrai groupe »metal moderne » qui offre son visage au public. Mais un métal façon Trent Reznor, mettons, qui bidouille les guitares, en sortie, pour inventer une forme cybernétique de rage métallique dont à l’extrême Marilyn Manson en est la caricature, et LCD soundsystem la version purement technoîde. La voix de Rebotini un peu atone, se prète bien à l’exercice. Le groupe sait exactement ce qu’il envoie comme dose de boost, même quand la combat machine/guitare tourne en faveur de la machine et qu’on dirait alors que Black Strobe se met à lorgner du côté du Depeche Mode de construction time again et alii. D’ailleurs parfois, las d’exercer sa rage noire, Black Strobe réduit le tempo et tâte de la ballade blues, comme pour (se) prouver que le groupe est capable de rompre avec une noire unité de ton.
Le résultat surprend, et on aime bien être surpris. L’album, pour peu qu’on ait un vieux fond corbac bien camouflé à l’intérieur de soi, plait par son évidente noirceur et sa rage sombre (Helmet?) qui s’égraine au fil des titres. Reste qu’il manque par delà l’énergie, un peu de charisme à la partie vocale pour qu’on ait envie de vraiment s’attacher à la formation, et pour vraiment se dire que c’est un groupe qui se présente à l’oreille et non un travail clinique de producteurs
Denis Verloes
Beggars / Naîve
Tracklist
01. Brenn Di Ega Kjerke
02. Shining Bright Star
03. Girl Next Door
04. Blond Shot Eyes
05. Not What You Need
06. I’M A Man
07. Lady 13
08. You Should Be
09. Buzz Buzz Buzz
10. Last Club On Earth
11. Crave For Speed
Date de sortie: 19 juin 2007
Durée: 55′, 5 »
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