On lira partout, ou presque, qu’on a bien failli ne jamais écouter ce nouvel album du groupe de Hoylake près de Liverpool. Usés jusqu’à la corde et au bord du split. Ils reviennent avec un nouvel album qui remonte en bonne place sur la pente de la consécration.
Parce que c’est vrai la petite histoire qu’on raconte pour la presse et faire pleurer dans les chaumières, est ainsi faite. Nous allons tenter de la résumer rapidement. Peu après la sortie de The invisible invasion en 2005, la consommation de PCP est à son apogée dans le groupe, la motivation en berne. Les concerts s’enchaînent, l’inspiration est aux abonnées absentes. Ce qui risquait d’arriver arrive: Bill Ryder-Jones finit par quitter le groupe. Pendant que le groupe se persuade qu’il n’est pas possible d’envisager un avenir sans lui, Oui Fm en France nous matraque le titre »in the morning » en rotation lourde jusqu’à l’indigestion du seul titre de l’album précédent qui fut réellement radiophonique. Après un long hiatus, le groupe décide de se reposer sur son / ses fondement(s). Ils se replient à Hoylake près de Liverpool. Ils y jouent ensemble, en retirent à noueau un certain plaisir. Bill revient. Ils apprécient aussi le retour à l’anonymat de la vie quotidienne. Ils reprennent goût à la musique. Ils se remettent à composer.The Coral veut un disque enregistré à l’ancienne. Avec du matos d’époque, pour les sept membres. La relation déjà difficile avec leur mentor producteur Ian Broudie, se mue en impossibilité financière. Impossible de financer un enregistrement à un rythme raisonnable dans le studio du sus nommé. C’est Noël Gallagher, fan avéré du groupe, qui propose la solution: prêter son studio Wheeler End à la petite troupe convalescente, pendant la tournée d’Oasis
Enregistré en prise directe, dans des conditions proche d’une jam session, l’album a un côté »à l’ancienne ». Pas désuet, non juste classique sans être classieux. Tout ce qui fait les germes de l’efficacité de The Coral est au rendez-vous de ce nouvel album. Et super en place. Bien dans le ton d’une atmosphère détendue, tout s’agence sans aucune erreur de positionnement. Roots & Echoes n’en fait ni trop, ni trop peu. Les arrangements sont somptueux mais ni exagérés, ni trop démonstratifs. The Coral joue sur les deux tableaux musicaux qu’il maîtrise le mieux, mais sans privilégier l’un à l’autre. La ballade dans l’esprit des La’s d’abord (Jacqueline). Des ballades dans la plus pure tradition de la pop anglaise donc, mais qui n’hésitent pas à aller tâter du crooning et de la hauteur, façon Burt Bacharach. Mais sans arrogance, et sans qu’on puisse ne fut-ce qu’imaginer que ce soit ridicule. Non, on trouve même que James Skelly arrive – mais n’est-ce pas du à la production?- à moduler sa voix d’une façon qui rappelle The Doors, si si promis; même pas on a peur de sortir ce genre de références. La power pop song comme ne l’a jamais écrite Cast est le deuxième moteur de cet album. Une pop échevelée dans la grande tradition anglaise, et dont le groupe a fait son arme à charts. Quelque part au milieu de ce registre, l’introductif Who’s gonna find me ou l’imparable In the rain, devraient assurer une bonne place dans la vente des singles au groupe britannique.
Au vu et à entendre ce disque de retour, on ne peut qu’être satisfait. Parce qu’on se sait fan de la formation on évitera de se laisser aller à l’éloge trop véhément. Mais on pense que ce nouvel opus le mérite largement, tant c’est un vrai bon album de pop anglaise avec ses refrains entêtants et ses guitares parfois badines parfois rageuses. Peut-être pas encore l’album de la consécration définitive pour The Coral. Mais un album qui en prend le chemin, assurément.
Denis Verloes
Deltasonic / SonyBMG
Tracklist
01. Who’S Gonna Find Me
02. Remember Me
03. Put The Sun Back
04. Jacqueline
05. Fireflies
06. In The Rain (Titre en écoute sur notre Deezer Radio)
07. Not So Lonely
08. Cobwebs
09. Rebecca You
10. She’S Got A Reason
11. Music At Night
Date de sortie: 6 août 2007
Durée: 42′,2 »
Plus+
Le site officiel
L’espace Myspace
Les vidéos via Google video
Jacqueline sur Youtube
Comments are closed.