Il est des premiers films singuliers qui méritent qu’on s’y attarde et qui révèlent un cinéaste en devenir dont on espère suivre très vite la carrière : Nuage réalisé par Stéphane Betbeder, jusqu’ici auteur de courts-métrages remarqués, fait indubitablement partie de cette catégorie.
Loin des villes, de la technologie moderne et des problèmes existentiels qui inondent de plus en plus le fond de commerce de la production nationale, Nuage propose une histoire à la limite du fantastique, de l’onirique et du poétique qui nous transporte dans une vallée des Pyrénées baignée d’une splendide lumière de fin d’été.
Dans une belle maison sur les hauteurs, un artiste photographe spécialisé dans les portraits en noir et blanc, rejoint par sa fille Clara, attend le retour de Marianne, la mère de celle-ci, soudainement disparue. Parallèlement dans la ville proche, Simon, un jeune employé du musée local, est en proie à un phénomène étrange et angoissant : sa vue se brouille jusqu’à une cécité complète durant quelques instants et sa mémoire semble l’abandonner.
On ne dira pas comment ces deux histoires seront liées car Nuage, qui travaille aussi sur la fragmentation temporelle, doit conserver tout son mystère. C’est la principale qualité de ce film qui flirte avec le conte fantastique et la parabole philosophique. Il est ici question de mémoire, d’amour, de création artistique. Irrigué par la brume et les nuages, que Stéphane Betbeder voit comme porteurs d’une puissance métaphorique le film met en scène des personnages à la fois étranges et familiers, d’une douceur envoûtante et séduisante.
Bien sûr, on sent poindre les références : Simon assiste à une projection de Lancelot du Lac et au milieu de la prairie se pavane un âne, deux clins d’oeil appuyés à Robert Bresson. Et Simon (campé par Adrien Michaux , interprète fétiche de Eugène Green) a des allures de héros rohmérien.
Il n’empêche : le charme opère dans cette ambiance calme et ouatée que Cocteau n’aurait pas reniée. Nimbé de la musique évanescente de Sylvain Chauveau, Nuage nous emporte dans son sillage sensible et délicat de successions d’éclaircies et de passages nuageux et tisse des liens ténus, presque invisibles, entre ses différents protagonistes.
Patrick Braganti
Drame fantastique français de Stéphane Betbeder – 1h21 – Sortie le 19 Septembre 2007
Avec Adrien Michaux, Nathalie Boutefeu, Bruno Sermonne, Aurore Clément
La bande annonce sur wideo.fr
Si ce n’est moi, c’est donc mon frère…
Et en l’occurrence, c’est bien Sébastien Betbeder qui a réalisé Nuage.
Je vous jure, j’y suis pour rien madame le juge.
Greffier, notez.
Merci,
Stéphane Betbeder.
Si ce n’est moi, c’est donc mon frère…
Et en l’occurrence, c’est bien Sébastien Betbeder qui a réalisé Nuage.
Je vous jure, j’y suis pour rien madame le juge.
Greffier, notez.
Merci,
Stéphane Betbeder.
Si ce n’est moi, c’est donc mon frère…
Et en l’occurrence, c’est bien Sébastien Betbeder qui a réalisé Nuage.
Je vous jure, j’y suis pour rien madame le juge.
Greffier, notez.
Merci,
Stéphane Betbeder.