On s’en souvient : quand l’excellent disque »Imbécile » est tombé dans nos mains au printemps dernier, l’initiateur du projet Olivier Libaux avait annoncé son envie de poursuivre l’aventure sur scène. Défi relevé ces 5 et 6 novembre derniers au Café de la Danse.
Petit rappel : Imbécile, c’est l’histoire découpée en treize saynètes chantées de quatre amis qui se retrouvent au cours d’un repas bien arrosé et qui dissertent sur leurs vies de quarantenaires mal assumés. Sur le disque, participait le couple Philippe Katerine/Helena Noguerra qui, pour des raisons certainement légitimes, a du être remplacé.
Sur qui faire peser le poids de Fernand si bien interprété par notre VIP déjanté ? Olivier Libaux a choisi le dandy Bertrand Belin auteur de deux albums pop folk qui dans ses textes distillent un humour »so british » pas très éloigné de Katerine. Et il est revenu à Armelle Pioline membre du groupe pop planant Holden de remplacer Helena Noguerra. On se demande d’ailleurs si ces deux choix n’ont pas été le fait de JP Nataf (ex-Innocent) qui a participé au dernier album d’Holden, Chevrotine, et qui avait joué aux côtés du p.’tit Belin dans le collectif » Quatre espèces de chanteur « . Hum hum »
Dans un café de la Danse archicomble (le »archi » se justifie par la présence de fesses sur les marches), Imbécile s’est ouvert sur le thème générique de l’album qui accompagnera les transitions de la mise en scène. A gauche les acteurs-chanteurs installés autour d’une table et d’un mobilier sixties dans une lumière chaude orangée et à droite les musiciens dont Olivier Libaux himself à la guitare. La mise en scène est dans l’ensemble assez sage avec quand même quelques pas de danse exécutes avec nonchalance par Belin, Pioline ou Carlotti et avec hystérie et élasticité par JP Nataf vêtu d’un jogging moulant magnifique qui est assurément l’attraction du spectacle (Nataf pas le jogging). Quelques instants loufoques viendront surprendre les spectateurs comme la scène d’horreur surprise et le chant hommage à Nouvelle vague (l’autre projet de Libaux) après que les protagonistes se soient entendus pour dire que cette manie de reprendre les standards New Wave à la sauce Bossa était navrante. Il y a aussi cette amie anglaise disparue qui relance les discussions pour éviter que les anges passent comme d’autres parleraient de la météo, et les invités blablatent, on les écoute, on sourit sur Mon idéal, on s’émeut sur J.’en ai marre de la mort, l’émotion passe et séduit.
Quelques couacs techniques (niveau sonore), une certaine maladresse dans le jeu des acteurs, et quelques fausses notes dans les chants n’entament en rien la joie d’assister à ce concert-théâtre (puisqu’il y a eu rappel), et de partager cette éphémère aventure avec toute la troupe qui tout au long du spectacle n’a cessé de démontrer son plaisir.
Cédric Vigneault
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Photos d’Imbécile au Café de la Danse
ITW vidéo de JP Nataf sur le projet Imbécile
Site de Bertrand Belin