C.’était un concert de beaux gosses : le cheveu luisant et les mèches pointues, bien ajustées sur les oreilles ou sur le front, gélifiées et souples dans les mouvements de tête, les pattes velues mais pas trop non plus, des chaussures pointues légèrement arrondies, le pantalon serré et en stretch parce que pour sautiller c’est plus facile. Bref, un look travaillé et amusant va prendre place sur la scène de la cigale pendant deux heures.Poney Taylor un groupe d’Avignon, protégé des Huspuppies (aux origines perpignanaises), a ouvert péniblement le concert. Aux influences bloquées dans les années 70, les compositions de Poney Taylor sont structurées, plutôt bien jouées si on oublie quelques couacs au chant, mais le style au croisement des Beatles, du dandy David Bowie et de groupes plus récents comme Ride ou Oasis laisse le spectateur assoupi et plein d’ennui. Malgré tout, le public applaudit poliment.
Selon le principe » on n’est jamais mieux servi que par soi-même » les Hushpuppies rentrent sur scène sur la diffusion de Silence is golden. Le rideau rouge qui avait été méticuleusement placé par les roadies pendant l’interlude, s’écarte pour révéler le groupe phare et tant attendu sous les cris et sur les mains et les bras qui se tendent. Pendant le changement, un fan s’étonnait d’une barrière de filles devant la scène avec cette réflexion teintée de machisme juvénile » oooh ça va pas bouger alors devant ! » puis » c’est un concert de PD ou quoi ?! » Justement pas, jeune homme, c’est tout le contraire. Durant tout le concert, une vague féminine va onduler en fonction des déplacements du chanteur Olivier Jourdan se fracassant sur le devant de la scène avec l’espoir d’éclabousser de leurs chaudes larmes sa main, son pantalon, sa chemise, sa joue etc. C.’était complètement fou. Et ce, dès les premières notes de Lost orgasm heu »organ. Le public masculin n’était pas en reste en inaugurant rapidement une tournante de slam. l’évidence saute aux yeux et aux oreilles : les Hushpuppies ont changé de standing en passant de salles obscures en disques pour atteindre le convoité titre de Rockstar. Et les membres du groupe en joue allègrement : du guitariste couché sur sa guitare, à l’extase du batteur le sourire béat aux lèvres et le regard pointé sur les spots du plafond. La palme revient au chanteur qui s’amusera régulièrement à s’avancer vers sa horde de fan et qui, d’un geste papal, présentera sa main aux visages congestionnés et aux doigts féminins qui souhaitent s’élancer. Car peu à peu, le slam n’est plus réservé au sexe fort, un véritable concours s’installe avec figures de style étonnantes (en vrilles, scratch, plombée »), et les filles, allez savoir pourquoi, sont portées beaucoup plus loin…
Mais la musique ? Oui c’est vrai quoi la musique. C.’était pas mal. Intéressant même. Avec une tasse de thé ? Non, non merci, seulement le nuage de lait. Le son était fort, très fort pour ainsi dire et a pris toute son ampleur sur l’intro Bad Taste And Gold On The Doors. Le travail de Peter Deimel, le producteur des deux albums, n’a pas été sapé et au contraire,, respecté à la lettre :, léger et aérien sur Love Bandit, funky sur l’incontournable Single, et rock’n’roll sur Hot shot le tout enveloppé dans une ambiance électrique estampillée 70.’s, véritable appel à une transe collective. Et tout le monde l’attendait. Cyrille Sudraud, le guitariste l’avait précédé en plongeant une première fois. Olivier Jourdan se jette et porté par les mains de ses fans effectue un aller/retour de la scène à la régie située à l’autre bout de la salle.
Le concert se terminera sur le merdier (cf. photo de la setlist du groupe) annoncé, après un excellent rappel. Quelques sifflets pour la forme viendront accompagner le retour des lumières car chacun était convaincu, ce soir-là , d’avoir eu son compte.
Texte et photos Cédric Vigneault
Galerie photo
Setlist :
Intro
Lost organ
Yeah
Fiction in the facts
Moloko
1975
Love bandit
Broken
Bassautobahn
Single
Down
Olive discofurt sonner
A Trip
Lunatic
Marthelot
Sorry so
Bad taste
Pale blue eyes
Hot Shot+merdier
Plus+
Espace Myspace
Site du groupe