Programmation éclectique au Triptyque pour ce mini festival de 2 jours organisé par la Marmite, une initiative de la BIC (Brigade d’Intervention Culturelle) qui sévit dans le Nord-Pas de Calais. Une région qui ne manque pas de talents, émulation de la Belgique oblige ? Bref, du rock, du rap, du noise, de l’electro, mais surtout du Curry fumé et du Coco mortel.
Après un passage (obligé ?) à la soirée top-hype-slim-casquette-branchouille-the-place-to-be de la semaine, j’ai nommé le vernissage de So Me (le graphiste attitré du label Ed Banger, bien sûr) à la librairie le Lazy Dog, l’arrivée au Triptyque pour la soirée Marmite donne une certaine impression de descendre sur terre, parmi les »vrais gens »… Et puis c’est aussi l’occasion de redécouvrir la salle depuis son changement de propriétaire… Rien à signaler à ce sujet, à part les séquelles d’une commande vraisemblablement massive de bombes de peinture noire…
Zut Roken, c’est déjà commencé. Mais on accroche vite sur les 2 jolies voix masculine et féminine et la présence originale et juste d’une clarinette dans cette ambiance pop-folk-rock, le tout chanté dans un anglais qui se défend plutôt bien… A la fin du concert, les galettes nova-esque de DJ Aziz dans les oreilles, je croise Jérôme, le guitariste du groupe, une Ch’ti (bière du cru) à la main et j’entame la discussion. Je fais ma cruche en demandant pourquoi avoir choisi un nom pareil : »Roken is dodelijk » (« Fumer tue » en flamand, pour les non-pratiquants). La réponse me fume : pour avoir de la pub gratuite dans tout le Benelux ! Ben voyons! Ensuite, il me sèche définitivement en me racontant que son autre groupe Jay in Space a été retenu pour être le back-band de Brisa Roché sur toute la tournée de la belle Américaine, contacté par le manager même de Brisa, qui cherchait un groupe entier déjà formé et soudé. (La formation de Jay in Space reprend celle de Roken sans le bassiste avec quelques membres additionnels). Allez, on en reprend juste une taffe et on y va.
Ahah, c’est maintenant : plus sexy que Starsky et Hutch, bientôt plus hypes et plus efficaces que les Daft Punk ET Justice réunis, voici LE duo masculin incontournable : Cuuuuurry and Coco !
Le délicieusement prétentieux They say who’s next? We say us! ouvre le set : Curry, à la batterie, porte un ravissant marcel blanc tandis que Coco, au synthé et au chant porte un petit polo marine… hum, comment ça un polo ? Meuh non, il nous découvre son petit bedon malté dès la 2e chanson, comme à son habitude (et encore, on échappe au mini-short à bandes, réservé aux grosses chaleurs estivales, comme au Klub en avril dernier, cherchez l’erreur). Donc une batterie et un clavier, rien de plus et c’est bien suffisant pour survolter la salle entière en moins de deux.
L’électro-rock-psyché et incontournablement who-esque du duo est sans faille. L’énergie ne faiblit jamais, Coco non plus. Arf. L’orgue hypnotique ne cesse de me rappeler l’obsédant et tubesque Ninety-Six Tears, de Question Mark & the Mysterians – 1966. On nage en plein vintage. Les garçons savent parler aux filles, ils ont compris que Girls just want to have fun allait achever de les rendre encore plus hystériques de leurs petits corps en sueurs. Mais le couple sait aussi briser la routine et se mettre chacun à la place de l’autre : Coco à la batterie et Curry au clavier/chant, ca marche aussi. Curry fait des surprises à son partenaire de jeu (et à son public) : un This is not a love song sorti de nulle part assaisonne la salle, la sauce Curry and Coco est bien plus pimentée que celle de PIL… Miam. Je reste juste sur ma faim, pas de débarquement de l’immense Day of May. Mais je confirme, They say who’s next ? : c’est bien eux.
Et hop, on prend les mêmes et on recommence aux Transmusicales de Rennes…
Delphine Maupuy
Plus+
http://www.myspace.com/lamarmite
http://www.myspace.com/rokenisdodelijk
http://www.myspace.com/jayinspace
http://www.myspace.com/curryandcoco