Après une longue et intense réflexion, la rédaction de Benzine désigne les dix albums suivants comme les meilleurs de l’année 2007. Pour retrouver les top 10 de chacun des participants rendez-vous sur le Benzine Blog.
Le choix de la rédaction :
01) Panda Bear : Person pitch (Paw tracks)
S.’échappant furtivement de son combo déjanté, Noah Lennox donne enfin suite à son lumineux album d’acid-folk introspectif de 2002 et convie à la table des festivités les fantômes de Brian Wilson et de Syd Barrett, qui auraient sérieusement abusés de pastilles qui font halluciner. Un disque de pop déglinguée, psychédélique et pastorale, assez barge et totalement essentiel en cette année fournie. Et accessoirement, la pochette de la décennie.
02) The National : Boxer (Beggars)
Boxer est l’album idéal pour le dimanche matin, tout comme pour les longues ballades solitaires quand le ciel est un peu gris et que le martèlement de la batterie, froide et presque new wave, se plait à nous ramener à de mélancoliques pensées. l’album est idéal. On aurait du s’arrêter là .
03) Blonde Redhead : twenty-three (4AD)
Avec »23″ le groupe new-yorkais réussit un album en tout point parfait. Envoûtant du début à la fin, »23″ tutoie les sommets sur plus de la moitié des titres avec un son et une façon de faire qui rappellent autant Radiohead que les pointures de période Shoegaze. Un réussite due notamment à une production immense, des harmonies et des mélodies splendides. Bref, un album qui s’est révèlé très vite indispensable.
04) Beirut : the flying club cup (4AD)
Plus harmonieuse, plus arrangée que par le passé et plus seulement cantonnée à de la chambrette de Zach Condon, la musique de Beirut bénéficie aujourd’hui d’une orchestration à sa mesure, une musique que l’imagine bien jouée par une fanfare exaltée, poétique en diable, inarrêtable, prête à déverser sa mélancolie flamboyante tout au long de treize titres plus beaux les uns que les autres.
05) Radical Face : Ghost (Morr Music)
Une pop planante, atmosphérique et romantique, un folk serein et céleste, accordéon en bandoulière, piano délicat, rythmiques et clappings endiablés et embruns en fond sonore. Un peu comme si Why? (hip-popeur de chez Anticon) avait enregistré son ‘Elephant Eyelash’ de 2005 chez Morr Music avec Page France en charge des choeurs.
06) Animal Collective : Strawberry Jam (Domino)
Sorte de point d’orgue d’une trilogie de pop foutraque débutée avec ‘Sung Tongs’, ‘Strawberry Jam’ est un disque indispensable (comme tous) d’Animal Collective. Du psychédélisme, des nappes, des tubes en pagaille, surmonté par cette rythmique entêtante et hypnotique. Plus accessible que les précédents, plus mélodique mais toujours très exigeant, ce nouvel opus reste empreint de la même folie douce qui les caractérise. Groupe fondamental des années 2000, peut-être à son apogée.
07) Florent Marchet : Rio baril (Barclay)
Rio Baril raconte l’histoire d’une bourgade de province comme les autres, entre solitude, désoeuvrement de sa jeunesse, stade de foot le dimanche et bal du 14 juillet. Les textes, très beaux, sont co-écrits avec Arnaud Cathrine. La musique superbe, elle aussi, »moriconnienne » très orchestrée, donne à l’ensemble un aspect lumineux indéniable. Du folk, de la pop, des cuivres et des cordes, des histoires d’amour qui finissent mal, des déceptions dont on ne guérit pas vraiment. Une histoire qu’on ne se lasse pas d’écouter, même si l’on connaît la fin.
08) Thee stranded horse : churning strides (Talitres)
On savait Yann Tambour (Encre) affranchi de toute contrainte de genre et de style, capable de nous surprendre à chaque nouveau disque et de nous emmener sur les sentiers les plus aventureux qui soient. Il le prouve, et de quelle manière (!), avec son projet Thee, Stranded Horse avec lequel il nous convie à une session acoustique durant laquelle, seul avec sa voix cabossée et sa kora, il nous offre un moment d’une grande beauté.
Après une introduction qui exhume l’odyssée spatiale des frères Bogdanoff, Turzi enclenche les turbines de l’hyper espace avec une basse et des tomes en attaque, des cymbales en embuscade et une voix d’outre tombe inquiétante. La suite sera à l’avenant: cadenses hypnotiques et arrangements electro se coulent dans un long mix ininterrompu de sons intergalactiques.
10) Olivier Libaux présente Imbécile (discograph)
On trouve à l’intérieur de cet album des personnages créés par Olivier Libaux (Nouvelle Vague) et interprétés par Philippe Katerine, Helena Noguerra, Barbara Carlotti, et JP Nataf. A tous les quatre, ils forment un groupe d’amis réunis autour d’une table pour se dire les choses. Et c’est un vrai régal ! ,Les chansons sont drôles, pleines de légèreté de finesse, facile à retenir, et on a envie de les chanter toute la journée. Ca rappelle les vieux Gainsbourg des années 60, mais aussi les deux premiers disques de Philippe Katerine et par extensions les chansons de Michel Legrand.