Dimanche 24 février 2008, un soleil radieux investit la capitale, masochiste et concert-addict que je suis, je file me cloîtrer dans le Théâtre 13 de mon enfance pour 3h de musique electro-aléatoire.
En effet, le centre culturel du 13e arrondissement accueillait en ce mois de février un festival exceptionnel de concerts de musiques électroniques, »conçus et adaptés pour l’endroit ». L’occasion d’y (re)découvrir des artistes comme Charlie O ou Saycet mais surtout d’y voir et ouîr probablement une des dernières apparitions du collectif de musicopathes appelé »Section Amour« .
Deux rangées de tables en V, huit ordinateurs portables, une douzaine d’instruments de musiques (claviers, guitares, petites percus…), des micros, des câbles en pagaille et un immense écran en toile de fond. Les huit protagonistes que sont Davide Balula (Davide Balula), F.P. Clavel (François Pier), Bertrand Groussard (King Q4), Mehdi Hercberg (Minifer), Olivier Lamm (O.Lamm), Stéphane Laporte (Domotic), Damien Mingus (My Jazzy Child), Aurélien Potier (Relpot) et Raphael Seguin (Erich Zahn) investissent les lieux sans un mot. L’écran matérialise le plateau de jeu des deux semblants d’équipes qui viennent de rejoindre leur place. Le match d’impro peut commencer.
Chaque nouvelle vidéo qui sera projetée sera la »couleur » (comprendre »la partition » l’élément qui donne le ton et l’ambiance). Les obscures règles du jeu bien connues des concurrents laissent perplexes l’auditoire. Des bribes d’explication des autistes artistes finissent par arriver au public par l’affichage d’une sorte de chat’ digne d’une interface de minitel où chacun des huit musiciens est libre de s’exprimer pendant toute la performance. En vert pour approuver, en rouge pour signifier son mécontentement. My Jazzy Child se fait comme bien souvent la »voix » le porte-parole et médiateur de sa tribu. La similitude avec une bande de prépubères affairés sur leur WOW dans une salle de jeu en réseau affleure l’esprit. Mais dans Section Amour, l’ordinateur joue contre l’humain et les humains font se qu’ils veulent entre eux. Ici c’est le logiciel le chef d’orchestre. Il s’appelle EventLive et a été créé par le collectif et développé par Aurélien Potier.
On annonce la couleur : il y aura quarante. Soit quarante morceaux uniques, de durée, de style, d’intensité variable selon l’inspiration de chacun. On passe d’ambiances bruitistes à de jolies litanies chantées, de morceaux ratés (car ça peut arriver) à des rythmes electro- pop entêtants. Chacun des protagonistes est libre d’entrer dans la ronde ou de se retirer à tout moment ou d’être forfait, mais toujours en argumentant à coup de clavier ses choix ou ses humeurs. Cela donne des cocasseries de messages du type »RelPot est bof » »François Pier trouve ça nul » »C’est la joie les couleurs là ! » »Ouais, c’est bien sombre, envoie ton booty ».
Le public se prend au jeu, rigole, dort, opine de la tête, vaque, revient… A 18h30, soit 3h et 25 morceaux plus tard, l’écran de »Section Amour » nous libère : RelPot dit »STOOOOP » »Olamm dit : Merci d’avoir tenu » »Domotic dit : FIN ». L’audience, pourtant amaigrie par la longueur, est ravie. D’autres sont perplexes ou déçus de pas avoir eu, comme à Mains d’Oeuvre la fois précédente, un petit boîtier providentiel, summum de l’interactivité du 21e siècle, qui donnait les pleins pouvoirs à l’auditoire sur la partition…
2008, l’odyssée de la musique ?
Plus+
L’espace Myspace de Section Amour
Le site de Section Amour
Plus++
Les oeuvres de »Section Amour » sont improvisées mais pas éphémères, les MP3 de chacune de ses apparitions sont disponible ici
Retrouvez RelPot, My Jazzy Child et Domotic dans leur projet commun du moment appelé Centenaire.
Ils seront en concert à l’OPA le 26 mars en compagnie de MO.
Extrait Video
Cette fois je l’ai lu, mais je t’avouerais, initialement, j’étais passé au travers. Tu aurais peut-être dû en profiter pour conférer à ta peau un joli tannage naturel.
Cette fois je l’ai lu, mais je t’avouerais, initialement, j’étais passé au travers. Tu aurais peut-être dû en profiter pour conférer à ta peau un joli tannage naturel.
Cette fois je l’ai lu, mais je t’avouerais, initialement, j’étais passé au travers. Tu aurais peut-être dû en profiter pour conférer à ta peau un joli tannage naturel.