Ayant connu l’an passé une éclosion concomitante avec A darkness du suédois Jasper TX (déjà croisé chez Lampse, Miasmah ou Kning disk), le label Lidar Productions s’assure un décollage tout en douceur. Quatre saisons auront été digérées avant que Lidar ne signe un contrat avec Bersarin Quartett. Mais pourquoi donc s’appeler ainsi quand on est le fait d’un seul homme (un certain Thomas B originaire de Dortmund) qui a l’ambition d’un orchestre symphonique plutôt que d’une section réduite à l’état de quartet ? Seul cet énigmatique personnage connaît la réponse.
Sur près d’une heure, on assiste à un ballet de cordes amples et symphoniques, parfaitement produites (presque trop propres), hautement cinématographiques (on pense pas mal à Angelo Badalamenti), et variant leurs compagnons de route au gré des humeurs.
Ainsi ces cordes se parent-elles d’un écrin dub-trip-hop moderniste en ouverture (Oktober), ou d’esquisses mélodiques tracées au hautbois et au piano Rhodes (Geschichten von interesse qui nous renvoie vers les travaux d’Helios). Plus loin, elles s’accommodent parfaitement d’un piano élégiaque façon Harold Budd (St Petersburg). A moins que ce ne soit celui de The dead texan (ressemblance troublante sur Nachtblind)…
Lorsque les volutes électroniques et étoilées gagnent du terrain, c’est aux rénovateurs d’un certain néo-classcisme que l’on songe, (les âmes de Julien Neto, Ryan Teague ou Marsen Jules occupent les recoins d’Inversion et Es kann nicht ewig winter sein), voire à Stars of the lid quand de délicates nappes synthétiques se croisent et se décroisent à profusion (Und die welt steht still).
Etonnamment, le faux quartet dévie même vers un post-rock jazzy, un peu à la manière du Kammerflimmer Kollektief (Die dinge sind nie so wie sie sind), ou d’un post-rock tout court mais planant, dopé aux guitares réverbérées (Endlich am ziel).
Pour mettre un terme au film sonore, l’allemand nous balance son titre le plus électronica : cyclothymique à souhait, Mehr als alles andere alterne onirisme cristallin et symphonie piquée de glitchs et crunchy beats.
Un bel exercice de name-dropping certes, mais on a connu pire en matière de points de référence.
Sébastien Radiguet
Lidar productions / import
Tracklist
01. Oktober
02. Geschichten von interesse
03. Inversion
04. St Petersburg
05. Und die welt steht still
06. Die dinge sind nie so wie sie sind
07. Nachtblind
08. Es kann nicht ewig winter sein
09. Endlich am ziel
10. Mehr als alles andere
Durée : 58’16
Sortie : 13 février 2008
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