Après la volupté, Blutch dessine la beauté, selon un point de vue et une méthode très précise, à savoir la construction d’un un livre muet ou se succèdent, pleine page, des dessins mettant en scène, pour la plupart, des corps, dans diverses tenues, dans diverses positions.
En guise d’introduction, Bltuch propose au lecteur une indication, une piste de lecture, qui dit que l’on pourrait lire ce livre comme on feuilletterait un album photo de famille chez des gens, discrètement.
On parcourt alors le livre pour entrevoir, non pas un album de famille au sens où on l’entend habituellement, mais une suite de dessins, parfois étranges, parfois surréalistes, parfois à caractère sexuel, où les corps de femmes souvent dénudées sont représentés dans des situations parfois troublantes..
Aux frontières de la bande dessinées et de l’oeuvre picturale, ce livre interroge, amène des impressions, des ressentis et laisse au fond, au lecteur bien seul face à ces dessins, un peu voyeur face à ce trait, à ce coup de crayon, à ces couleurs que l’on dissèque, que l’on observe presque autant finalement que la chose qu’ils représentent.
« La beauté » est un livre déroutant, intéressant autant par sa forme que par le fond et qui confère à Blutch un statut de plus en plus à part ans la bande dessiné actuelle.
Benoît Richard
La beauté
dessins : Blutch
Editeur : Futuropolis
120 pages couleurs – 25 €¬
format 22 x 31,5
Parution : 31 janvier 2008