Brancaccio, de Stassi & Di Gregorio

brancaccio.jpgBienvenue à  Brancaccio, un quartier de Palerme en Sicile où la Mafia fait régner sa loi depuis bien longtemps. C.’est là  que vit le petit Nino en compagnie de ses parents et qui va bien malgré lui va se retrouver au centre d’un drame bouleversant.

En prenant comme point d’encrage le quartier de Brancaccio, les deux auteurs ont voulu raconter la vie que mène les petites gens en Sicile. Ils mettent ainsi en scène le quotidien d’un gamin de dix-douze ans, issu d’une famille défavorisée mais qui veut tout mettre en oeuvre pour s’en sortir et notamment obtenir son certificat d’études au plus vite pour quitter le quartier décidément trop dangereux pour lui.

Le récit de Di Gregorio montre combien le poids de la mafia, insidieux, fait de non-dits, régit la vie de ces pauvres gens condamnés à  accepter tout et n’importe quoi pour rester en bon terme avec ses dirigeants locaux. C.’est ainsi que le père de Nino se voit contraint d’accepter un course, une commande du docteur (petit représentant local de la mafia) qui va malheureusement avoir des conséquences tragiques.

Tous deux nés à  Palerme, les deux auteurs parviennent plutôt bien à  restituer l’atmosphère de malaise qui règne dans leur pays d’origine avec un dessin noir et blanc assez sombre qui rappelle par certains aspects celui de Gippi, et avec un récit direct, qui va à  l’essentiel et qui lui aussi à  sa manière renvoie bien cette sensation de lourdeur que l’on sent très présente là -bas.

A noter qu’à  la suite de la bande dessinée, on pourra lire un texte très intéressant sur la Mafia, sur ses pratiques, sur ceux qui luttent sans cesse contre elle et notamment ceux qui y ont laissé leur vie comme le Père Pugliesi, un religieux à  qui est dédié ce livre.

Benoît Richard

4.gif

Brancaccio, Chronique d’une mafia ordinaire
Scénario : Di Gregorio
dessin : Stassi
Editeur : Casterman
Collection : Ecritures
96 pages noir & blanc – 12,95€¬
Parution : avril 2008