Une éternité après l’indispensable Neon golden de 2002, les Weilheimois reviennent avec the devil…, tentant de marcher sur les traces de son prédécesseur. Et le pire, c’est qu’ils y arrivent sans problème ni difficulté apparents.
Que de chemin parcouru depuis les heures dispensables de leur vocation metal initiale, que de temps depuis Neon golden, même si on est loin de parler de temps mort puisque l’intermède de 6 ans a vu proliférer les side projects: Lali puna, Console, MS John Soda…
« let’s just imitate the real until we find a better one » lance un Notwist tout en guitares en un début d’album au chant feutré, et c’est effectivement à un exercice cubiste de regard sur le réel que se livre le groupe bavarois. Onze regards, comme ceux de onze groupes parallèle jetant leur interprétation d’ un même objet. Et en rendent la définition tout à la fois malaisée et attrayante.
La peinture en 11 tableaux, du monde par the Notwist, c’est aussi le passage, la glissade perpétuelle entre le rock et l’électronique, tout en subtilités d’un titre à l’autre et au coeur de chacun d’eux. Une écoute au casque fait d’ailleurs ressortir tel loop camouflé derrière une nappe de guitare, toutes cordes au vent, ou telle accumulation de cordes dans l’intro de tel titre. Elle fait aussi ressortir tous les artifices qui enrichissent la mélodie originale sans jamais, et c’est sans doute là le côté génial des Allemands, la boursoufler, la faire virer rococo ou en retirer la moindre pertinence.
Parce qu’au delà de l’analyse des acteurs technologiques ou de l’amplification (ou non) de guitares qui concourent à la réussite de cet excellent the devil(…), ce qui marque c’est le côté infiniment »pop » du résultat de six années de maturation. On en voit tant des albums pourchassant une théorie intello ou un schéma directeur, perdant la majorité sinon tous leurs auditeurs en cours de route. Servi par un chant caressant mais décidé, ainsi que par des mélodies mnémotechniques, the devil (…) se fraie une place jusqu’à notre mémoire sans nul besoin de la caution d’un esprit analytique ou du recours à la dé-construction via l’écoute stéréo vissée sur les oreilles. Même si cette dernière n’est pas interdite à l’amateur.
Avant même d’être bien torché, the devil (…) est surtout bien écrit. L’album installe rapidement un univers »cubiste » calme mais pas apaisé, oú la guitare tour à tour Rock et Folk dispute à l’ordinateur une place prépondérante. Un univers dont émane un chant serein, parfois à la limite de la mélancolie, et des mélodies presque pop qui renferment la formule magique des albums où on revient autant pour juger de la performance, que pour se faire simplement plaisir.
Denis Verloes
Tracklist
01. Good Lies
02. Where In This World
03. Gloomy Planets
04. Alphabet
05. The Devil, You + Me
06. Gravity
07. Sleep
08. On Planet Off
09. Boneless
10. Hands On Us
11. Gone Gone Gone
Label: City Slang / Cooperative Music / Pias
Date de sortie: mai 2008
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La vidéo de Where in this world via Dailymotion
The Notwist – « Where In This World »
envoyé par Cooperative-Music