Après Igor s’affranchissant de la tutelle d’un père magouilleur (La Promesse – 1996), Rosetta (1999) menant sans relâche un combat pour trouver et conserver un emploi, Olivier sur le chemin semé d’embûches du pardon (Le Fils – 2002) et enfin Bruno apprenant à devenir père et à assumer ses erreurs (L’Enfant – 2005), Lorna vient aujourd’hui enrichir la liste des héros et héroînes – qui hantent pour longtemps l’esprit des spectateurs – créés par Jean-Pierre et Luc Dardenne, devenus en quelques longs-métrages les chouchous du festival de Cannes, ceux de la critique tout en parvenant à rencontrer un public de plus en plus large et conquis.
Même si le cinéma des Dardenne est balisé et aisément identifiable – ancré dans le réel, dépouillé jusqu’à l’épure, jamais à charge – il s’opère ici une différence à propos des moyens mis en oeuvre. Abandonnant le super 16mm, ils optent pour le 35mm avec le parti pris d’une caméra moins mobile, sans pour autant renoncer à tourner en décors naturels, intérieurs comme extérieurs, avec toujours la même présence des bruits de la ville, tapis sonore sur lequel tous les personnages des frères transitent. Cette volonté s’appuie sur le désir d’enregistrer davantage l’histoire de Lorna, de la regarder avec une certaine distance.
Lorna, d’origine albanaise, s’est installée à Liège. Pour qu’elle obtienne la nationalité belge, Fabio, un malfrat du milieu, organise un mariage blanc avec Claudy, un jeune drogué à la dérive, puis monte dans la foulée une affaire plus juteuse avec un mafieux russe prêt à payer une forte somme pour devenir belge. Pour cela, plutôt qu’un divorce à la procédure lente, Fabio envisage de faire disparaître Claudy et de provoquer ainsi le veuvage de Lorna. Comment la jeune immigrée, qui elle-même ambitionne de devenir propriétaire d’un snack avec son amoureux Sokol grâce à l’argent récolté, va t-elle affronter la machination ourdie par Fabio ?
Si la forme évolue légèrement par rapport aux oeuvres précédentes, le fond reste inchangé : les Dardenne nous saisissent à la gorge et nous tiennent en haleine dès les premières scènes où les échanges d’argent sont légion. Le Silence de Lorna se construit devant nos yeux sans jamais être prévisible et sans jamais installer plus que nécessaire une scène dans la durée. Les frères ne renient donc en rien leur cinéma dégraissé, toujours extrêmement physique : Lorna déambule, court, se cogne et est rivée à son téléphone portable. Mais toujours ils ouvrent la voie à un possible rachat, un espoir de rédemption pour leurs personnages d’abord prisonniers de leur destin, puis libérés par leur prise de conscience. Cette évolution s’accompagne ici, comme ce le fut dans Le Fils, d’un glissement de la ville vers la forêt, dans le souci de la part des cinéastes de remettre l’Homme au centre de la nature, comme une sorte de retour aux sources. Le Silence de Lorna bascule dès lors vers une allégorie prenant les aspects d’un conte féerique.
Il faut aussi reconnaître aux Dardenne leur talent, leur flair à dénicher des comédiens. Venue du théâtre et du Kosovo, Arta Dobroshi crève l’écran qu’elle occupe en permanence : fermée, boule d’énergie et de résolution, elle donne l’impression d’une forteresse prête à tout pour s’en sortir. Ce n’est d’ailleurs pas une des moindres finesses des deux réalisateurs d’envisager que Lorna puisse occulter les conséquences de ses actes, une mise sous silence en effet bien arrangeante qui lui permettrait de poursuivre son projet.
En cela aussi, les frères restent fidèles à leur ligne de conduite en refusant l’amalgame entre la représentation sociale et les bons sentiments. Pas de manichéisme et encore moins de personnages simplistes qui, à l’inverse, se construisent en confrontation avec leur environnement et les événements qui s’y produisent. Encore moins l’idée de faire un film à thèses : pas de réquisitoire contre les faux mariages, la drogue, l’avortement, les combines des immigrés pour l’obtention de papiers.
Plus que jamais, les Dardenne maintiennent le cap en ne cédant pas un iota sur leur rigueur et leur exigence formelle. Mieux, ils paraissent s’améliorer film après film pour atteindre une sérénité et une plénitude dans l’exercice de leur art. Avec Le Silence de Lorna, ils continuent à traquer les dérèglements brutaux de la réalité contemporaine et à sauver leurs personnages de l’inhumanité et de la barbarie. Un cinéma devenu indispensable.
Patrick Braganti
Le Silence de Lorna
Film belge, français de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Genre : Drame
Sortie : 27 Août 2008
Durée : 1h45
Avec Arta Dobroshi, Jérémie Rénier, Fabrizio Rongione, Alban Ukaj
La bande-annonce :
Le silence de lorna montre aussi que les albanais sont des battants !
Il ne faut pas oublier que Arta Dobroshi a appris le français en seulement 2 mois ! Alors que certaines personnes ne savent toujours pas parler cette langue après 2 ou 3 ans !
Le fait de savoir qu’en 2mois son français était acquis, fait le charme du film, en tout cas c’est ce que je pense, et je pense aussi que cela n’a pas du être facile, mais au final, le film était génial!
voilà une bonne critique d’une jeune adolescente de 16 ans donc moi.
Et j’espère voir Arta Doboshi dans d’autres film qui j’espère seront aussi bien peut-être mieux que celui du silence de Lorna.
Le silence de lorna montre aussi que les albanais sont des battants !
Il ne faut pas oublier que Arta Dobroshi a appris le français en seulement 2 mois ! Alors que certaines personnes ne savent toujours pas parler cette langue après 2 ou 3 ans !
Le fait de savoir qu’en 2mois son français était acquis, fait le charme du film, en tout cas c’est ce que je pense, et je pense aussi que cela n’a pas du être facile, mais au final, le film était génial!
voilà une bonne critique d’une jeune adolescente de 16 ans donc moi.
Et j’espère voir Arta Doboshi dans d’autres film qui j’espère seront aussi bien peut-être mieux que celui du silence de Lorna.
Le silence de lorna montre aussi que les albanais sont des battants !
Il ne faut pas oublier que Arta Dobroshi a appris le français en seulement 2 mois ! Alors que certaines personnes ne savent toujours pas parler cette langue après 2 ou 3 ans !
Le fait de savoir qu’en 2mois son français était acquis, fait le charme du film, en tout cas c’est ce que je pense, et je pense aussi que cela n’a pas du être facile, mais au final, le film était génial!
voilà une bonne critique d’une jeune adolescente de 16 ans donc moi.
Et j’espère voir Arta Doboshi dans d’autres film qui j’espère seront aussi bien peut-être mieux que celui du silence de Lorna.