N’y allons pas par quatre chemins : La Possibilité d’une île est le plus mauvais film qu’il ait été donné de voir depuis au moins cinq ans. Benoît Magimel (qui, après Inju, confirme sa médiocrité), doté d’une coiffure blonde tecktonik, se la joue moues boudeuses et lèvres collées. En voix off, il récite l’abstraction du texte qu’il lui est infligé de lire, sans détacher une phrase de l’autre. La Possibilité d’une île est le bide le plus total que peut donner l’intellectualisme, cette vaste sphère de vide où il est permis de piocher des fragments de n’importe quoi.
Secte, religion, dévastation, re-civilisation, on ne comprend strictement rien à ce que veut dire Michel Houellebecq qui, et c’est une évidence, en sait encore moins que nous. Il n’y a pas plus confus que cette confusion vulgaire, cette ribambelle de sons et d’images hors-sujet (le Boléro de Ravel sorti d’on ne sait où, des galeries futuristes faites avec des bâches!), qui n’aboutissent à rien d’autre qu’au néant final. Ou le film est une improvisation totale qui, à un certain moment, mène au comique culminant, ou son auteur-réalisateur n’a simplement rien d’autre à dire que de prouver par tous les moyens l’existence d’un être supérieur.
On frôle l’indigestion de lieux communs, de dialogues en pâtée, d’acteurs au sommet de la nullité, et même la figuration, pourtant la base même de la réussite, est la pire qu’il soit. Comme des petites saynètes de plusieurs personnages à travers les époques et les lieux, qui n’ont aucun lien mais que Houellebecq a la prétention de nous faire croire l’inverse, que c’est simplement ça la vie. Au final, on en vient carrément à se dire que Houellebecq lui-même est un sectaire pris au piège de ce qu’il dénonce (?) – le film est-il une dénonciation, un contentement, un avertissement, une information ? C’est au-delà de la force des mots que la nullité intemporelle du film fait rage en nous, c’est au-delà même de la perplexité et de l’ennui, les notions de raté deviennent presque l’exemple plein d’un cinéma venu d’un autre monde, dont on ne serait à peu près sûr qu’il soit mauvais puisque nous n’en connaissons ni les bases ni les intentions. Il faut avouer qu’une partie de la salle, vidée à moitié, aura tenu jusqu’au bout, c’est-à -dire pour voir ce que l’auteur des Particules Elèmentaires pense de l’avenir humain et de son possible espoir. Une femme noire, dont on ignore l’identité comme tous les autres personnages d’ailleurs (il serait question d’un Daniel25), se roule dans la caillasse telle une pub Givenchy tournée dans un chantier désaffecté de Melun. Et donc apparemment c’est tout. Les derniers survivants de l’Apocalypse s’enfuient vite de la salle, se regardant entre eux, les yeux écarquillés. On repense à Arielle Dombasle en guest-star, affublée d’un ensemble en latex et poussant des gémissements de bonheur face à des sculptures gore qui sont censées faire le lien entre l’homme et la mort, mais qui, involontairement, se retrouvent être le moteur humoristique de ce qui va suivre. Puis on repense au chien, à la fin, bien plus crédible et mieux dressé que Magimel et sa chevelure en peau de banane, pas très bien collée et d’un jaune définitivement comique…
Jean-Baptiste Doulcet
La Possibilité d’une île
Film français de Michel Houellebecq
Genre : Anticipation et adaptation littéraire
Durée : 1h25
Sortie : 10 Septembre 2008
Avec Benoît Magimel, Ramata Koite, Patrick Bauchau
La bande-annonce :
Ouais je confirme, avec « Truands » !
Ça me tue tout ces gens qui ont du talent et rêvent de cinéma et sont persuadés que faire un film c’est une formalité !
Déjà BHL il y a une dizaine d’année avec son film (rire).
Ouais je confirme, avec « Truands » !
Ça me tue tout ces gens qui ont du talent et rêvent de cinéma et sont persuadés que faire un film c’est une formalité !
Déjà BHL il y a une dizaine d’année avec son film (rire).
Ouais je confirme, avec « Truands » !
Ça me tue tout ces gens qui ont du talent et rêvent de cinéma et sont persuadés que faire un film c’est une formalité !
Déjà BHL il y a une dizaine d’année avec son film (rire).