Bumcello – Lychee queen

lychee_queen.jpg« Dans une musique ouverte, tout se crée et se transforme à  la fois ». On reprend à  notre compte une phrase du dossier de presse de Bumcello pour évoquer ce nouvel album Lychee Queen. Un nouvel album que le batteur Cyril Atef et le violoncelliste Vincent Segal ont voulu plus maîtrisé, plus  » album studio  » que ses prédécesseurs.

Parce que jusque là  et même sur le précédent et cinquième album, animal sophistiqué, d’ailleurs encensé dans ces colonnes; le duo s’était surtout efforcé de retranscrire sur galette l’énergie, la force et l’explosion de leurs live où ils s’amusent à  tenter de retourner l’audience à  coups de ce mélange particulier de rock, de jazz, de trip hop, d’électro, de funk, et d’un bon paquet d’éléments world piochés en Afrique, en Inde ou quelque part sur les côtes brésiliennes. Funk, rock, jazz, hip hop, électisation, chanson française , tout pouvait passer par la tête de ces deux gaillards là  si tant est qu’ils faisaient bouger l’instant. Un instant que l’album venait chapeauter comme le témoin d’une des versions possible de l’animal en scène. Et non une version définitivement figée.

Pour Lychee queen, le duo a changé la donne. Plus sage que précédemment, l’album semble néanmoins répondre à  des règles de structure beaucoup plus précises, plus écrites, globalement plus produites. Lychee queen est le premier album studio en tant que tel, pour Bumcello, qui s’arrête, fait le bilan, et convoque par la même occasion autant de souvenirs musicaux que de potes de passages, à  venir faire partie de la photo de famille qu’est ce nouvel opus. Le psychédélisme y croise le rap, les plages sablonneuses de Californie y percutent le hip hop de la bay Area issu de Quannum.

Sans la surcharge qui aurait pu être le corollaire d’un album plus posé et plus réfléchi, Atef et Segal nous déroulent tout leur talent de multi-instrumentistes, qu’il s’agisse de se lever et d’aller réveiller les percussions pour Cyril ou de se mettre à  jouer de toutes les guitares, de la basse du synthé et du glockenspiel pour le second. Imaginé en deux jours de studio (parce que quand même on ne se refait pas) les deux se sont donné le change dans l’improvisation, les joutes musicales: mélangeant P funk, glam, jazz, rock song épique, ou opéra rock . Autant de styles qui plus tard pourront être qualifiés de base de l’album.

Une base d’album qui s’est ensuite enrichie des apports progressifs des amis de passage, et collaborateurs de toujours. La trompette d’Ibrahim Maalouf, la flûte de Magik Malik sont de la partie également. Chocolate Genius (aka Mark Antony Thompson) ou Mama Ohandja, firgure des musiques africaines et professeur de basse pour Vincent Segal – qui lui prendra aussi la connaissance du bikutsi camerounais- sont aussi de la partie . Plusieurs membres de Quannum puis de Tower of power viennent poser, plus tard, au gré des titres que le duo leur a attribué dans les deux jours de construction.

Tommy Jordan membre de Geggy Tah donne de la langueur sur le morceau éponyme, et se charge par ailleurs de mixer Lychee Queen, album qui mélange dans un grand bain le Brésil, l’Afrique, la musique de chambre, le rap, le hip hop, la variété égyptienne, les mythes psyché West coast, et quelques syncopes de Samba.

Le résultat est efficace. On leur a dit  » plus produit  » dans l’interview que nous leur avons consacré, à  écouter plus loin sur le site , sans qu’ils acquiescent totalement. Et pourtant c’est vraiment ce qu’on ressent à  l’écoute de l’album qui ne sort jamais de sa ligne directrice. A la fois force et faiblesse de l’ensemble. Efficace, on se plait de l’univers joyeux et maîtrisé qui se dégage de l’ensemble. Le résultat est néanmoins aussi plus maîtrisé… Tellement plus maîtrisé qu’on aura hésité jusqu’à  la deuxième ou troisième écoute avant d’en repérer la richesse sous la bride, et de se mettre à  l’apprécier. A ce titre, on ne peut que conseiller ce même type d’écoute à  notre lectorat, sous peine de regretter, presque, la folie électronique du précédent opus.

Et de finir par admettre, que même si on le préférait plus grandement indomptable,l’animal sophistiqué nommé Bumcello, il y a de biens jolis titres sur Lychee Queen, mélange de soul et d’éclectro, de Jazz et de variété. Et ces jolis moments finissent par presque compenser ceux pendant lesquels on regrette l’animal d’avant. Vivement la scène pour qu’on se rende compte de ce que donnent ces titres plus  » écrit  » une fois confrontés à  l’expérience scénique totale fournie par le groupe.

Denis Verloes

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Tracklist
01. Lychee Queen (Love Inside)
02. Bakin’ In The Sun
03. Salvador
04. No Enemies
05. House Fire Bird
06. Assiko Mintanan
07. Ardi Built Half Of L.A
08. One Two Three
09. Mandragore
10. Eurostar
11. Hey Hey Hey Hey Hey
12. Lychee Queen ( Instrumental)

Date de sortie:
9 juin 2008
Label: Tôt ou tard / Warner

Plus+
Le site officiel
L’espace myspace
La chronique d’animal sophistiqué
Les vidéos via Google

Le phonecast réalisé avec Bumcello à  l’occasion de la sortie de Lychee Queen