En 2002, Dntel sort son premier album, « Life is Full of Possibilities ». Au neuvième morceau, (This Is) The Dream of Evan and Chan, il invite Ben Gibbard, de Death Cab for Cutie, à venir chanter sur une de ses compositions. Les deux ne le savent pas encore mais The Postal Service est né. Un an plus tard, leur premier album voit le jour. Grand disque de 2003 (dont on ne dira jamais assez à quel point il est essentiel dans cette première décennie de siècle), « Give Up » aligne les titres electro-pop cheap aux contours de tubes.
Depuis cette date, et mis à part un Ep censé nous faire patienter (« We Will Become Silhouettes Ep » en 2005), rien. Les deux gus ont repris chacun leurs propres chemins. Et la suite se fait attendre.
Vu qu’il semble désormais acquis qu’un second album ne verra jamais le jour, il faut bien se résoudre à trouver un remplaçant. Au moins un palliatif, histoire de se remettre doucement de cette attente qui semble éternelle. Et, sans crier gare, au détour d’un blog, Styrofoam m’a sauté aux yeux. Aux oreilles. Au cou. Au cerveau.
Styrofoam est en fait le projet solo de Arne Van Petegem, Belge de son état, qui a une discographie longue comme le bras et des amis qui parlent à nos esgourdes: entre autres, et rien que cela, Valerie Trebeljahr (Lali Puna), Andrew Kenny (The American Analog Set), Bent Van Looy (Das Pop), Markus Acher (The Notwist, Lali Puna) ou Alias. Remixeur à ses heures (Giardini di Mirà², Tristeza ou Mùm, entre autres), Styrofoam a tout pour remplir le rôle de remplaçant de The Postal Service dans mon (notre) petit coeur.
Dès les premières notes de After Sunset, tout est dit : cette voix, cette ambiance électro-cheap aux relents très pop (de la guitare, de la basse); tout sonne comme le duo de Sub Pop. Et à l’écoute de Microscope, plus de doute possible : la filiation est évidente.
En creusant le sujet, je me suis aperçu qu’en fait, j’avais déjà entendu un morceau de lui : sur « We Will Become Silhouettes Ep » des Postal Service où il remixait leur Nothing Better. Et que la parenté avec le duo Gibbard/Dntel était plus importante que prévu, les deux « groupes » s’étant souvent retrouvé discographiquement parlant depuis six ans (Styrofoam a sorti un « Split Ep » avec Dntel en 2002 et a convié Ben Gibbard sur un de ses disques).
Il serait évidemment réducteur de ne présenter Styrofoam que comme une pâle copie du duo américain. Car lui aussi à son univers. Histoire d’enfoncer le clou, Styrofoam se plait même à inviter quelques voix pour embellir ses morceaux. Un Josh Rouse sur Lil’ White Boy, Erica Driscoll sur No Happy Endings (où sa voix lancinante fait des merveilles) ou Lili de la Mora sur No Deliveries List (le titre le plus electro de l’album).
Bref, en quelques écoutes, on tombe facilement sous le charme de cette musique un brin cheap mais bigrement efficace. Il me tarde d’aller poser quelques oreilles sur ses oeuvres passées.
Olivier Combes
Tracklist:
01. After Sunset
02. Thousand Words
03. My Next Mistake
04. No Happy Endings
05. Microscope
06. Thirty to One
07. Other Side of Town
08. Lil White Boy
09. No Deliveries List
10. Bright Red Helmet
11. Final Offer
Label: Nettwerk
Sortie: 21 avril 2008