Me and Armini voit l’Islandaise Emiliana Torrinin plonger à corps perdu dans des orchestrations plus travaillées que celles de ses disques précédents, avec une basse aux sonorités reggae plutôt présente et une ambiance générale assez sombre.
Début 2005, j’avais eu l’occasion de m’occuper une journée (presque) entière d’Emiliana Torrini alors qu’elle faisait à Paris la promo de son second album, Fisherman’s Woman. J’avais rencontré alors une jeune femme absolument charmante, drôle et au caractère bien trempé qui, avec ses petits yeux rieurs et de son sourire à tomber, m’avait complètement fait fondre.
Je dois avouer que cette rencontre, même si elle n’avait pas été suivie d’effet malgré des clins d’œil appuyés et des sourires ultra-bright de ma part, avait assez influencé mon jugement sur les productions de la miss. Car si j’aimais déjà beaucoup son Fisherman’s Woman, après coup j’en suis tombé complètement amoureux, frissonnant à chaque note que sa jolie voix d’Islandaise voulait bien envoyer.
Il n’est donc pas anodin que j’évoque dans ces pages son dernier album en date, Me and Armini. Non pas parce qu’il est fabuleux, renversant et fera date. Non juste parce qu’il est d’Emiliana Torrini. Et qu’il est à mes yeux réussi. Différents de ses deux premières livraisons, loin du trip-hop du début et – un peu moins loin – du folk épuré de Fisherman’s Woman, ce disque la voit plonger à corps perdu dans des orchestrations plus travaillées, avec une basse aux sonorités reggae plutôt présente et une ambiance générale assez sombre. On se surprend même à lui trouver des similitudes avec Ed Harcourt sur certains titres (Dead Duck notamment).
Seul un morceau, Gun, fait tâche au milieu des treize titres de ce Me and Armini, avec sa production lourdingue et sa rythmique qui ne vont pas un instant avec la voix et la douceur d’Emiliana Torrini. Mais le reste est au diapason, sucré, délicat, beau.
Me and Armini est ce genre de disques qu’on se surprend à écouter plus que de raison, tout en étant conscient qu’ils n’ont rien d’extraordinaire. Bref, un album cohérent, de la part d’une des personnalités les plus attachantes du monde de la musique d’aujourd’hui.
Olivier Combes
Emiliana Torrini – Me and Armini
Label : Rough Trade
Sortie : 9 septembre 2008