Quoi de plus frustrant qu’entendre monter une mélodie, la voir exploser un à un les étages des émotions avant de s’écraser telle une crêpe, comme en panne d’idée et d’envie alors qu’elle était en train de tutoyer les sommets? Surtout quand nous, simples auditeurs, lui avons imaginé une suite et une chute ? Rien, à bien y réfléchir, non ?
Signé chez Elefant Records (pourvoyeur de douceurs pop et maison mère de Camera Obscura), Speedmarket Avenue, groupe suédois de son état, a sorti l’an passé son deuxième album, passé assez inaperçu ici (mais aussi ailleurs), †˜Way Better Now.’ et qui est la réponse à cette frustration. Un disque qui ne s’embarrasse pas de détours ni de circonvolutions et va droit au but. Dix titres, 37 minutes au compteur, ce qui nous fait une moyenne de 3.’40 par chanson: bref, du franc du collier, du direct, du sans fioritures inutiles.
Speedmarket Avenue est un groupe a deux faces : une pop débridée conviant guitares électriques, batteries lourdes et trompettes, le tout dans un style très Belle and Sebastian/Camera Obscura version doigts-dans-la-prise d’un coté, pop éloquente et évocatrice, pleine de générosité et de retenue (splendide The State of Harmony avec le mariage des deux voix), un peu à l’image des Weepies, de l’autre. Et, comme dit plus haut, ce qui est fou c’est que leurs ébauches de mélodies se terminent à chaque fois admirablement, comme dans un rêve.
Un joli disque donc, qui ne renversera pas les codes établis et qu’on aura peut-être/sûrement oublié dans quelques années. Il n’empêche, en ce mois de janvier bizarre, c’est un partenaire de rentrée assez idéal.
Olivier Combes
Tracklist:
01. Sirens
02. Accident
03. Way better now
04. Don’t fall in love
05. Tell me no
06. The state of harmony
07. Enlightened & left-wing indeed
08. Less than ok
09. No drama
10. Final wall
Durée: 37’21
Sortie : 5 mai 2008
Label: Elefant
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Ca fait sacrément plaisir de voir ce groupe mis en avant. Il m’a fallu 4 commandes successives pour mettre la main sur le disque mais ça valait la peine d’attendre, il ne quitte plus ma platine. « Don’t fall in love » restera dans mon top 10 de l’année.