J.’étais, je crois, tombé sans le savoir amoureux de l’univers du précédent opus de Frida Hyvönen. Ce mélange de folk, de charme et de Stina Nordenstam. Cette capacité à souffler le chaud ou le triste au milieu des frimas.
Du coup, il m’aura fallu plein de temps pour admettre que sa nouvelle galette surpasse sans doute la première. Mais je m’étais tant habitué au caractère intimiste de ma première rencontre musicale, à ce côté beauté glaciale, que j’ai eu d’autant plus de mal à accepter de l’entendre revenir en mode orchestral, voire énergique. Où le piano joue les premiers rôles, et où sa voix sert de meneuse de troupes à un mode orchestral, j’ai eu du mal.
Et j’ai longtemps ostracisé l’album sur l’autel des amours mortes. Oui mais j’y suis revenu. En me forçant à oublier, ou presque sa précédente livraison. Et force est d’avouer que ce nouvel album affirme, et de loin, la place de Frida Hyvönen non plus dans le monde de la folk intimiste et frigorifique, mais bien plutôt dans celle de la pop au sens large du terme. Cette pop qui a rendu Bjork de Human Behavior, célèbre, celle aussi qui a tourné à l’emphase et au charme chez The Divine Comedy, ou à la caricature easy listening chez les Cardigans.
Frida Hyvönen navigue à vue au large des chacune des côtes précitées. Elle sait se faire mutine ou grandiloquente, chorale ou pop. Avec ce petit mélange de je m’en foutisme, de début de légende, de certitude dans la signature vocale (pourtant pas la plus belle voix qui m’ait été donné d’entendre) et dans cette capacité à captiver, par une sorte de magie, son auditoire. Et en ne racontant finalement que des histoires de cabanes au fond du jardin où on s’isole avec un amour adolescent. En fait des thèmes pas si éloignés de ceux de Jarvis Cocker.
Il ne vous reste plus ensuite qu’à vous jeter dans l’univers de Frida Hyvönen. M.’est avis que si vous la découvrez avec cet album, vous allez être surpris et captifs. Et comme vous n’aurez, au contraire des auditeurs qui ont déjà fait sa connaissance préalable, aucun regret à l’entendre changer de registre -ou plutôt ouvrir les portes et les fenêtres de son registre initial pour laisser entrer orchestrations, arrangements et instruments- vous ne pourrez qu’être déstabilisés. Ou conquis. Ou les deux.
Denis Verloes
Tracklist
01. Dirty Dancing 4:06
02. Enemy Within 3:48
03. Highway 2 U 4:09
04. London! 4:03
05. My Cousin 2:57
06. Science 3:32
07. Scandinavian Blonde 2:05
08. December 4:05
09. Birds 2:50
10. Pony 3:05
11. Sic Transit Gloria 4:08
12. Oh Shanghai 5:43
13. Why Do You Love Me So Much 3:13
Date de sortie: 3 novembre 2008
Label: Secretely canadian / Differ-ant
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