Ils sont Ecossais, en sont à leur qatrième album d’égale efficacité, et appartiennent à la lignée twee pop des années 90. Ils sont cités par Stuart Murdoch de Belle and Sebastian, qui va jusqu’à créer God Help the Girl, un side project, avec comme référence majeure: Camera Obscura
Voilà on a tout dit. On sait pourquoi ce regain d’intérêt médiatique soudain pour le groupe qui vit(vote) depuis les 90s sans réellement faire de vague ni arriver à dépasser le cénacle des initiés. C’est dommage, on est à peu près sûr que la donne ne sera pas fondamentalement changée sur ce quatrième opus… pourtant sorte de quintessence de leurs capacités, apogée de leur système, et fleuron du romantisme britannique contemporain.
Parce que Camera Obscura c’est d’abord et avant tout un charme romantique, de ces amours brisées qui se lamentent avec impétuosité, dont on sort avec pour bagage une nouvelle leçon de vie. Mais toujours avec charme, chic, langueurs spleenetiques et orchestrations un brin surenchéries. On songe bien entendu à Belle and Sebastian, pour la composition et le format de ces pop songs un brin dandy, quand elles font apaisées. Oui mais avec un apaisement qui n’arrive jamais vraiment, et avec une ampleur sous-jacente née dès la composition. Une propension à l’élargissement qui s’accomode bien de la vision en noir et gris du petit monde que l’album nous dépeint. Un petit monde où les arbres seraient mystérieusement tordus et les falaises battues par des embruns insoupçonnables. Romantique. Un petit monde proche aussi des Cardigans, mais jamais assez easy listening pour sous-entendre une réelle comparaison
Par moment chorales, pour ne pas dire orchestrales, les mélodies sont servies sur lit de réverbération et d’arrangements qui en accroissent encore la majesté déjà initiée ans la phase d’écriture. Dans ce cas, on songe plus à Phil Spector qu’à Belle and Sebastian, bien entendu, notamment pour le mur d’instrumentation qui empile ses strates jusqu’au creux de nos oreilles. Mais la force de l’album est de savoir varier les ambiances, de la pop song twee, on passe à l’ampleur de Phil Spector, mais pas uniquement.
Emmené par la voix et le lyrisme de Tracy Ann Campbell qui confine à la poésie du quotidien, on est emmené du côté de la simplicité urbaine d’un Saint Etienne par exemple, ou du côté du désespoir façon Sundays. Camera Obscura, s’essaie à toutes les couleurs et toutes les couches de sa palette, peaufinée depuis trois albums.
La réussite est au rendez-vous. Oh pas une de ces réussites tonitruantes: il manque à Camera Obscura encore plus de mélodies accrocheuses ou radiophoniques pour totalement se réserver une place de choix dans le paysage. Pas une réussite à l’esbrouffe non… Une sorte de, grand disque mineur ou l’éclectisme confine au charme,et ou le romantisme frôle le dandysme. Et l’auditeur de s’y ballader avec un réel plaisir (tandis que le chroniqueur déformé se pose la question: dans mon top ou pas dans mon top (?), pour accompagner les soirées d’été, sur la terrasse, entre chien et loup.
Denis Verloes
Tracklist
01. French Navy, , , 3:18
02. The Sweetest Thing, , , 4:22
03. You Told A Lie, , , 3:44
04. Away With Murder, , , 4:08
05. Swans, , , 4:08
06. James, , , 3:49
07. Careless Love, , , 4:35
08. My Maudlin Career, , , 4:19
09. Forests And Sands, , , 4:16
10. Other Towns And Cities, , , 3:59
11. Honey In The Sun, , , 5:46
Date de sortie: 28 avril 2009
Label: 4AD/ beggars/naîve
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