Il y a des groupes comme ça dont vous n’avez jamais entendu parler, et qui vous sautent aux oreilles au gré d’une bonne critique lue dans votre magazine musical favori. Golden Silvers est de ceux-ci. Une découverte pas forcément super aboutie (encore), mais comme on diraient nos anciennes majors: »un groupe en développement à laisser décanter ».
Golden silvers, et ça s’entend assez rapidement dès le lancement de l’album est, un groupe britannique. Il est formé de Gwylim Gold chanteur claviériste, d’un bassiste nommé Ben Moorhouse, et d’un batteur nommé Alexis Nunez. Après la tournée des bars et petits clubs, avec leur musique qu’ils décrivent autant inspirée par les Beach Boys que par Kraftwerk et autant enfant de David Bowie que des Super Furry Animals; ils gagnent le concours des groupes non signés, à Glastonbury 2008, se font repérer par XL recordings (maison de Radiohead pour le moment, enfin avant qu’ils ne décident d’arrêter les disques) et sortent leur premier album au printemps 2009
Et, qu’en est-il de ce premier album? Et bien il serait mentir que de déclarer qu’on a ici affaire à un chef d’oeuvre. L’album pêche par un mélange de longueur, de schizophrénie muiscale, et par un manque évident de mélodie populaires majeures (celle qu’on voit ici sont bien mais encore mineures), dont le style de musique qu’ils pratiquent raffole pourtant. Si on le compare au premier opus de, mettons, Super Furry Animals par exemple, force est de constater que si tous deux ne semblent pas déroger à la règle du »no-style » qu’ils se sont tous deux imposée, les Gallois arrivaient à trouver – sinon systématiquement au moins très souvent- , la mélodie qui frappe juste. l’introductif Super Furry Animals trouvait cette pop song qui , servie ici par un gimmick de piano, là par un riff de guitare, et se créeait une voie mnémotechnique au beau milieu du planning quotidien de l’auditeur. J’en veux pour preuve d’ailleurs de ce petit jeu de comparaison, qu’il m’est bien difficile de donner au lecteur de cette chronique un quelconque titre phare à l’album des Golden Silvers. A dire vrai on n’a pas vraiment de préférence toutes se valent et font un ensemb plutôt efficace, aucun n’arrive encore à capturer les feux de la rampe.
Alors, cette chronique semble très mal engager le sort des Golden Silvers sur Benzinemag. Et en fait non. Pas du tout. J’aime vraiment bien true romance. Magic citait, pour les évoquer le référent Blur-ien. Je cherche encore, quant à moi où notre gentil confrère a vu du Blur là dedans (ou plutôt je le soupçonne les trouver dans les passage slow tempo) .
On a du mal à s’inscrire dans la lignée. Sauf si… Sauf si derrière cette musique qui emprunte beaucoup aux sixties (derrière le clavier) aux Clash (derrière la manière de poser le chant parfois très Strummerien) et qui pioche à tour de bras dans les éléments auto-référencés de la culture pop britannique, Magic a vu en fait l’effet Leisure. L’effet leisure est ainsi nommé, du sobriquet du premier album de Blur. Voilà un groupe qui arrive à l’époque, en plein milieu de la vague baggy, arrive un mauvais album hacienda. Trop pop, pas assez planant, trop noisy, pas assez dansant. Un album un peu en dessous de ce qu’on aurait aimé en attendre au vu des têtes de cons que semblait déjà être le quatuor. Un disque introductif pour lequel l’auditeur pourtant, et pour une raison qu’il serait bien en peine d’expliquer, éprouvait une gentille sympathie. Un disque où derrière les erreurs formelles, derrière l’évidente immaturité du ton et de l’identité, le chroniqueur repèrait un zeitgeist, une petite flamme en forme de germe, de ferment, d’envie. Oh ce sentiment était de courte durée. Il ne transforme pas leisure en GRAND disque. Mais il le mue en galette qu’on se repasse en quête de compréhension de son effet sympathique, ému parce qu’il procure un diffus plaisir. Un opus qu’on est capable de mettre encore parfois sur la platine, machinalement 10 ans après, pour ce sentiment de plaisir diffus qu’il procure, et avec un brin de nostalgie au vu de l’immense carrière qui a suivi.
Si Magic a lui aussi repéré l’effet leisure, dans true romance; alors on est totalement raccord avec notre magazine indé préféré. Il y a en effet derrière ce True Romance qui ne choisit jamais entre pop et rock, entre rock et punk entre punk et soul un petit quelque chose d’indéfinissable qui le rend sympathique. Est-ce la voix de Gwylim Gold qu’on sent pleine de capacité? Est-ce la facilité du clavier à s’évader de la ligne mélodique initiale? Est-ce la composition pleine d’envie ou le mélange débraillé de Prince, de Grizzly Bear et de Super Furry Animals; ou encore le plaisir avec lequel on se l’écoute depuis sa mise à disposition? Un plaisir qui nous rappelle cet ovni multi directionnel et »so pop » de Vampire Weekend.… Toujours est-il que quelque chose, d’un peu diffus et de difficilement extrapolable, nous rend true romance sympathique.
Et on se plait à rêver, tournant et retournant le digipack psychédélique (qu’on aurait même jamais vu chez Flaming Lips) pour le trio londonien d’une carrière prolifique et indispensable comme celle de Blur et de son introductif album. Parce que nous, l’effet leisure de true romance, on y adhère plutôt.
Denis Verloes
Tracklist
01. Another Universe 4:52
02. True No 9 Blues (True Romance) 3:32
03. Magic Touch 4:05
04. My Love Is A Seed That Doesn’t Grow 4:04
05. Here Comes The King 4:05
06. Shakes 3:51
07. Queen Of The 21st Century (Album) 5:01
08. Please Venus 5:00
09. Arrows Of Eros 5:38
10. Fade To Black 2:51
Date de sortie: 28 avril 2009
Label: XL recordings / Beggars / Naîve
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