Oscar Lehmann n’est plus tout à fait le même depuis quelques temps. Il semble absent. Et pour cause, il vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer et qu’ils n’en a plus pour très longtemps à vivre. Alors, du coup, sa vision des choses et de la vie en général s’en voit modifiée. Homme jusqu’alors raisonnable, voire fermé, Ferdinand décide de profiter des derniers instants qui lui restent à vivre pour se lâcher un peu et surtout régler ses comptes avec sa famille et notamment son père qu’il refuse de voir depuis des années. Celui qui toute sa vie a eu peur de vivre a désormais peur de mourir. Alors pour tuer la peur, il décide de s’offrir un peu de bon temps…
Avec un thème déjà abordé dans la bande dessinée ces deniers temps, à savoir les deniers jours de la vie d’un homme condamné par la maladie (voir »L’accablante apathie des dimanches à rosbif »), »Appelle-moi Ferdinand » propose ici une focalisation interne très intéressante à travers le point de vue d’ Oscar dont on va suivre durant les 64 pages que dure le récit le flot d’émotions, parfois contradictoires, ressenties par ce personnage, entre désirs de vengeance et désir de profiter de ses derniers instants de vie.
Ecrit sans emphase ni pathos par Hervé Bourhis et Christophe Conty et dessiné par Christian Durieux avec un trait à la fois clair et fluide collant parfaitement à la mélancolie de l’histoire, »Appelle-moi Ferdinand » est un livre touchant, dans lequel on se projette sans difficulté et où l’on comprend bien les envies et les frustrations d’un personnage sensible mais au fond banal et qui, pourrait être n’importe qui d’entre nous.
Benoît Richard
Appelle-moi Ferdinand
Scénario : Hervé Bourhis et Christophe Conty
Dessin : Christian Durieux
Editeur : Futuropolis
64 pages – 16€¬
parution : août 2009