Nouvel épisode de la formidable série »Les Cités Obscures » »Souvenirs de l’éternel présent » nous ramène à Taxandria et donc au film maudit de Raoul Servais (auquel François Schuiten a collaboré) sorti au cinéma en 1994 mais dont le résultat fut assez loin du projet initial imaginé par cet artiste unique influencé par les surréalistes Magritte et Delvaux.
Comme un hommage rendu à cet auteur, Francois Schuiten et Benoit Peeters puisent dans Taxandria la source de leur histoire avec, au centre Aimé, un enfant au crâne rasé qui déambule dans une ville en ruine, étrangement calme mais complétement chamboulée suite à grand cataclysme qui a eu pour conséquence d’arrêter le temps et de faire régner l’Eternel Présent.
Dans la monotonie de son quotidien qui se répète perpétuellement jour après jour, Aimé découvre un livre inconnu qui va lui révéler l’histoire secrète de Taxandria. l’occasion pour lui de donner enfin des réponse aux mille et une questions qu’il se pose et en premier lieu : pourquoi il est le seul enfant de cette ville où sont passées les femmes ?
Comme dans les précédents tomes des »Cités Obscures » Schuiten et Peeters nous font découvrir de nouveaux territoires, proposent de nouvelles idées architecturales et une nouvelle approche de la notion du temps où l’on y perd une fois encore tous ses repères. Et si ce nouvel épisode n’est pas forcément le meilleur de la série, (je lui préfère »La Fièvre d’Urbicande » »La Tour » ou »L’enfant penchée »), il reste malgré tout assez passionnant car on y retrouve ces éternelles et invariables questions autour de la solitude, la science, le temps et la politique.
Benoît Richard
Souvenirs de l’éternel présent, de Schuiten et Peeters
Les cités obscures
Editeur : casterman
80 pages couleurs – 18€¬
Parution : octobre 2009