Certains les appellent déjà les Arcade Fire écossais. D.’autres les traiteront de nouveaux Coldplay. Quelques uns n’hésiteront pas à les pourfendre à cause de la voix de Jamie Sutherland qui à tendance à partir bien haut de temps à autres. Peut-être. Sûrement même.
Et pourtant, Broken Records est bien plus que cela. Une des dernières merveilles nées entre les Midlands et la mer du Nord, à Edinburgh, une ville des plus charmantes, que j’avais eu la chance de découvrir à l’automne dernier, sous un soleil magnifique, à peine gâché par un vent revigorant.
Ma rencontre avec le groupe date d’une après-midi où je furetais à droite et à gauche dans tous les magasins de disques que pouvaient compter la belle capitale écossaise, espérant futilement trouver quelques vieilleries bradées, du genre de celle-ci.
C.’est une simple affiche de leur dernier single (alors) en date, †˜Lies 7.’.’.’, qui avait attiré mon regard, à la sortie pourtant d’un des plus incroyables vinyls shops qu’il m’a été donné de voir (une salle de 20m,² où s’entassaient entre 15 et 20 000 vinyles : je vous laisse imaginer!). Une écoute de la chanson plus tard, je tombais sous le charme.
Depuis cette journée d’octobre 2009, les Broken Records ont passé la deuxième. Après 3 singles (en comptant †˜Lies 7.’.’.’), le groupe a signé – excusez du peu – chez 4AD et vient de sortir, dans un anonymat assez incroyable en France son premier album, †˜Until The Earth Begins To Part.’.
Un disque à l’image de ses premiers singles : pop presque baroque par moments mais surtout romantique, enjoué et enlevé, avec un souci particulier attaché aux mélodies, pour la plupart basées sur une mandoline et des cordes omniprésentes.
Broken Records semblent puiser son inspiration aussi bien chez Arcade Fire (If The News Makes You Sad, Don’t Watch It, Thoughts On A Picture (In A Paper, January 2009)) que chez Coldplay (Nearly Home ou A Promise, une sorte de Lovers In Japan à l’envers), tout en rappelant les français de Jack The Ripper (If Eilert Loevborg Wrote A Song, It Would Sound Like This, A Good Reason notamment).
Mais au-delà de ces références (plus ou moins) évidentes, il n’en reste pas moins une véritable identité musicale, particulièrement dans cette façon qu’ils ont à fréquemment jouer sur la corde raide du rythme endiablé.
Si au final †˜Until The Earth Begins To Part†˜ n’est pas le chef d’oeuvre que j’espérais – mais reste un bel album pop – les Broken Records prouvent quand même qu’il faudra compter avec eux dans les années à venir. Et démontrent qu’ils forment un groupe dont la musique est à l’image de sa ville d’origine : chaleureuse, ample et décomplexée.
Olivier Combes
Tracklisting:
01. Nearly Home
02. If The News Makes You Sad, Don’t Watch It
03. Until The Earth Begins To Part
04. A Promise
05. Thoughts On A Picture (In A Paper, January 2009)
06. If Eilert Loevborg Wrote A Song, It Would Sound Like This
07. Wolves
08. Ghosts
09. A Good Reason
10. Slow Parade
Sortie: 1er juin 2009
Label: 4AD