Richard Walters / Coming Soon / Buika / Atone / Blockhead / Danton Eeprom / Sheraf / Benjamin Fincher / The Green Kingdom / Fm Belfast / Psychonauts / Fred Yaddaden /
Richard Walters – The Animal
A contrario de ce que laisserait imaginer son titre, le premier album de ce jeune Anglais vivant en France n’a rien de bestial. C’est même la fragilité, la douceur et la délicatesse qui se dégagent les premières dans les sentiments que procure l’écoute de The Animal. On est pourtant en terrain bien balisé : le folk versant romantique, où cordes, piano et voix douce se conjuguent au gré d’une trentaine de minutes belles et paisibles, à défaut de totalement envoûter. Richard Walters, aussi talentueux soit-il, n’arrive pas à se démarquer de la pléthore d’artistes dans ce créneau, dont certains ont pu se dégager en vainqueurs à l’arraché (Andrew Bird, Damien Rice, Tom Mc Rae). De jolies fêlures et des envolées lyriques n’évitent pas un certain ennui chez l’auditeur qui commence à fatiguer de tous ces folkeux dépressifs…A découvrir si ce genre musical vous enchante encore, car Walters a du savoir-faire, et le prouve de belle manière. (3.0) Jean-François Lahorgue
Kartel _, 2009 – Titres en écoute sur sa page Myspace
Coming Soon – Ghost train tragedy
On aura pas mal entendu parler de la bande de joyeux drilles d’Annecy qui forme les Coming Soon, déjà responsables d’un entraînant New Grids en 2008. Les concerts à foison, les rencontres décisives, comme avec les Dionysos, leur auront de surcroît permis de se faire un nom et d’aller de l’avant. Car c’est avec la mine frondeuse, le sourire aux lèvres et la banane permanente qu’ils ont enregistré en même pas trois semaines ce skeud dynamique et pétaradant. Blues-rock, anti-folk, ballades et power-pop se télescopent joyeusement et on ne s’ennuie guère à l’écoute de ces pétillants morceaux. Mais cet album est-il réussi, est-il apte à devenir un classique, appelé à rester dans les annales du rock français ? Là , je serai moins affirmé, et les nombreuses écoutes de cet album ne m’ont pas encore permis de l’être. Souvent brouillon, faiblard sur pas mal de titres, Ghost Train Tragedy n’est pas encore le chef-d’oeuvre pop-rock qu’on pourrait attendre sur l’Hexagone. Comme chez la bande de Mathias Malzieu, avec qui le chanteur partage de grands points communs, notamment la voix traînante, il manque toujours ce petit supplément qui en ferait un groupe remarquable. Pour l’instant, on se contentera d’un album rempli de chouettes mélodies, de singles imparables, comme ce School Trip Bus Crash énorme, et on attendra sagement que les Coming Soon nous épate davantage dans l’avenir. A mon humble avis, ce n’est qu’une question de temps…( 3.0) Jean-François Lahorgue
EMI – 2009
Buika – El Ultimo Trago
Attention : frissons garantis. Nouvel album de l’espagnole d’origine Guinnéenne, dont la voix rauque et chaude apporte un supplément »noir » au chant flamenco classique. Et nouvelle splendeur. Concha Buika s’est cette fois-ci acoquinée avec le pianiste cubain Chucho Valdes, le fils du célèbre Bebo Valdes, et reprend le répertoire de Chavela Vargas, chanteuse atypique et rebelle du Mexique des années 50. Rebelle, Buika l’est aussi : son chant de pur flamenco à la base s’est toujours mélangé à la soul, au funk, au jazz, de sorte qu’elle semble interpréter du flamenco bâtardisé, un flamenco futuriste, ouvert mais aussi puissant que l’originel. Et sur cet impeccable Ultimo Trago, le mariage fait des étincelles, le désespoir de ce chant ancestral se mêlant à la relative douceur des arrangements du pianiste de Cuba. Et le résultat est magnifique, sensuel et beau à fondre en larmes. Un régal, même pour ceux qui se prétendaient allergiques aux musiques espagnoles ! (4.5) Jean-François Lahorgue
Warner Music – 2009
Atone – cet après-midi là
Découvert à travers un premier EP puis ensuite sur un album remarquable en 2006″Un an » Antoine Monzonis-Calvet aka Atone revient trois ans après avec cette fois un disque qui laisse une plus grande place aux instruments acoustiques (piano, melodica, orgue, batterie) pour un ensemble de titres éminemment cinématographique, aux ambiances nocturnes assez saisissantes. Sans effet, avec une grâce évidente, les morceaux s’enchaînent comme des chapitres d’une histoire, d’un conte merveilleux. Un beau disque d’eletronica, ouvert et très personnel à la fois qui termine l’année AD in music aussi bien qu’elle avait commencé avec l’album de Color Cassette. (4.0) Benoît Richard
Autres directions in music – 2009
Blockhead – The Music Scene
A l’écoute de ce nouvel album du producteur hip hop Blockhead, on a envie de dire que le new yorkais reprend les choses là où les avait laissées DJ Shadow après le désormais inatteignable »Endtroducing » en 1996. Armé d’une banque de samples énorme,, ne se contente pas de faire tourner les boucles faciles, mais construit ses morceaux comme un véritable sculpteur sonore, découpant et assemblant des bribes de musiques venues de toute part et de toutes les époques dans des constructions passionnantes qui sortent véritablement du lot commun de tous ces pousse-boutons armés d’un sampler Akai qui balancent à longueur d’années leurs compos lounge/easy tempo plus fadasses les unes que les autres… Dans la plus pur tradition Ninja Tune, Blockhead confirme avec cet album évocateur et chaleureux qu’il est un des tout meilleurs dans son genre depuis que DJ Shadow a perdu l’inspiration il y a bien longtemps. (4.0) Benoît Richard
Autres directions in music – 2009
Danton Eeprom – Yes Is More
On attendait avec beaucoup d’impatience le »Yes is More » du français Danton Eeprom sur Infiné (le label d’Agoria : Rone, Apparat, Aufgang…). Précédé par un petit buzz, l’album laissait augurer une formule (magique ?) entre rock et minimal techno. Sur la patine ça donne surtout un album entre pop et techno minimale, assez inconstant et qui se révèle avant tout sur quelques titres chantés (« Thanks for nothing » »Give me pain » »Desire no more »). Quelques titres qui constituent sans doute la partie la plus intéressante de l’album. Pour le reste, on navigue entre deux eaux avec des instrumentaux aux influences funk, disco, house, 70.’s mais qui souvent manque de force et ont du mal à donner une réelle cohérence à l’ensemble. Bref, un album sympa, facile à écouter mais loin d’être inoubliable. (2.5) Benoît Richard
Infiné – nov. 2009
Sheraf – No Gatecrasher
J.’avais bien apprécié le précédent Sheraf, »Just A Boy ». Après un long moment de silence, le havrais est de retour avec un chouette album pop, electronica, downtempo, par moment assez proche de Air, mais en mieux. Sur »No Gatecrasher » on découvre des compos pop, trip hop soyeuses et confortables à souhait, travaillées et arrangées en compagnie de membres de Tokyo / Overtones, Côme, Maarten, Radiosofa« par étonnant donc que l’on trouve le son de Sheraf plus étoffé, plus ample que par le passé avec des influences diverses, parfois mêmes exotiques, qui donnent à l’album des couleurs et des ambiances constatées vraiment très agréables. Vous l’aurez compris, Sheraf passe le cap du second album sans problème en affirmant à peu plus sa personnalité et son goût des belles choses. (3.5) Benoît Richard
porc-épic – oct. 2009
Benjamin Fincher – Where The River Goes
Le précédent album de Benjamin Fincher, »Ellis Island » sorti début 2008, m’avait particulièrement réjoui. On y découvrait un groupe pop sans complexe doté d’un certain sens de la mélodie et capable de torcher une quinzaine de pop/folk songs vraiment très agréables et bien fichues. Un album qui laissaient augurer plutôt un bel avenir à ce groupe. Un peu moins de deux ans après, les promesses sont tenues et Benjamin Fincher confirme les belles impressions ressenties après ce premier album. Toujours très porté vers une pop simple et directe mais finalement assez sophistiquée, le groupe lyonnais nous délivre 9 pépites qui rappelleront autant Grandaddy, Radiohead que tous ces petits groupes français que l’on a adoré tout au long de l’année 2009 : Toy Fight, Orouni, Mina Tindle, The Limes et tous ceux que j’oublie ! (4.5) Benoît Richard
Benjamin Fincher – nov. 2009
The Green Kingdom – Twig And Twine
Nouvelle signature pour le label luxembourgeois Own record (Squares On Both Sides, Trouble Books, Firekites…) avec The Green Kingdom, en transfuge d’un autre petit label SEM, et nouvel album pour cet américain basé à Detroit où il est encore une fois question de guitares préparées, de sonorités numériques, de textures crépitantes extrêmement douces pour 9 titres placés sous le signe de la tranquillité et de la contemplation. Car quoi de mieux que ces motifs de guitares, ces samples discrets, ces sonorités cristallines pour terminer une journée et une retrouver une certaine forme d’apaisement ? Comme pour le précédent, on ne peut s’empêcher d’évoquer les labels références en la matière que sont Plop ou 12k. Plus qu’une suite de morceaux bien distincts, »Twig And Twine » est un ensemble musical assez compact, où les mélodies et les constructions se confondent, où l’ambiance prime souvent sur le reste, ce qui peut paraître déroutant, voire même un peu lassant sur la longueur. (3.0) Benoît Richard
Own records – nov. 2009
FM Belfast – How To Make Friends
l’Islande est certes une petite île, mais il n’empêche qu’elle continue à nous fournir régulièrement des formation pop dignes d’intérêt à l’image de FM Belfast, un collectif plus ou moins identifiable, regroupé autour de àrni Rúnar Hlöðversson, Lóa Hlàn Hjálmtà½sdóttir et àrni Vilhjálmsson (à vos souhaits !). Dans un style qui rappelle un peu GusGus par moment, FM Belfast enchaîne les pop songs festives et dansantes, aux sonorités 8bit, décalées et bariolées pour un plaisir immédiat et sans doute sans lendemain. Mais peu importe car FM Belfast ne calcule rien, et nous offre des chansons vraiment très agréables, plein de petit refrains facile, à chanter à tue-tête sous la douche. Moi ça me va. (3.0) Benoît Richard
World champions records/la baleine – déc. 2009
Psychonauts – Songs For Creatures
En 2003 sortait »Songs For Creatures » le premier album des Psychonauts, un duo composé des anglais Paul Mogg et Pablo Clements, reconnus notamment pour leur participation à l’aventure Mo.’Wax (Dr Octagon, DJ Shadow, Attica Blues, Blackalicious…) le formidable label et laboratoire experimental hip hop/trip hop de James Lavelle du milieu des années 90. 7 ans donc après sa sortie, Gigolo records ressort l’album, l’occasion de se rendre compte que ce dernier n’a pas pris une ride et que le mélange rock electro, techno, hip hop hypnotique fonctionne toujours aussi bien. Un re-découverte indispensable ! (4.5) Benoît Richard
Gigolo/La baleine – janv. 2010
Fred Yaddaden – The shadow of a rose
A l’époque où Dj Cam sortit chef-d’oeuvre on disait de lui que c’était l’homme qui fait pleurer les platines. Et bien 14 ans après, on pourrait à nouveau utiliser cette métaphore au sujet de Fred Yaddaden lorsque l’on écoute son premier album solo »The shadow of a rose ». Composé comme tous les grands albums d’abstract hip hop de l’époque (signés DJ Shadow, Dj Krush Dan the Automator) à base de samples, l’album a été enregistré entre 2003 et 2005 et a mis quatre ans à sortir. Mais l’attente est à la hauteur du résultat avec 15 titres charnels, mélancoliques, cinématographiques, où les violons côtoient le piano et les guitares dans un grand orchestre imaginaire au service de l’émotion, rien que de l’émotion. (4.5) Benoît Richard
LZo records – 2009
Kasper Bjà¸rke – Standing on top of utopia
« Standing on top of utopia » est le second album de Kasper Bjà¸rke après »In Gumbo » paru en 2007 sur le label Plant Music. De retour dans son Danemark natal après une escapade à New-York, Kasper Bjà¸rke propose un album mêlant house, electro et pop à travers 10 titres élégants et dansants qui délivrent au fil des écoute une douce mélancolie qui s’exprime notamment bien à travers le single le single »Young Again » dont le clip vaut le détour. Et si cet album ne constitue pas une »réelle nouveauté » en soi et sonne comme bien des chsoes déjà entendues par le passé, il confirme malgré tout le talent de producteur du bonhomme , capable de trousser des pop songs synthétiques bien fichues et facile à écouter. (3.0) Benoît Richard
HFN Music/la baleine – févr. 2010