Matthew Thomas Dillon a commence son petit manège quelque part en 2007, sur un bon vieux quatre pistes. La rumeur enfle et il ouvre plusieurs concerts pour des pairs pas bidon style The National, Patrick Watson, The Smashing Pumpkins, Vampire Weekend. Excusez du peu. Après une remise en question totale, le londonien met à la poubelle tout ce qu’il a enregistré après son premier album. Il passe 2008 à peaufiner son opéra humain, humaniste et un poil grandiloquent dans le thème (il faut bien l’avouer).
Alors qu’est-ce qu’il a pour lui cet album qui sent la resucée de concept déjà bien bien récupéré côté opéra par Bowie et les Who et côté musique par des artistes comme Grandaddy, Flaming lips, Arcade fire, Midlake et même Matt Elliott par exemple. A vrai dire »Rien.
Ecoutez Epcot starfields et trouvez-lui un » ouais c’est sympa, c’est du rock pastoral américanisant avec une voix qui passe de l’enfantin aux envolées à la Anthony Hegarty ». Promis, je comprendrais. D.’ailleurs, je me suis apprêté à faire de même. Mais par un hasard étrange des coîncidences, je me suis retrouvé dans le trajet de retour en train quotidien, plusieurs fois à écouter Windmill. Et me surprendre à anticiper les mélodies, à être capable de les muser. Mieux encore, à savoir exactement quels titres de l’album élèvent le débat général, quand ils trouvent le gimmick, la caresse, l’ampleur ou les paroles qui percutent, et qu’on a envie d’écouter. Airsuit, Big boom, ou Ellen save our energy en sont trois beaux exemples.
Parce que oui en plus d’une certaine duplication de genre, se détache une forte impression de déjà entendu psyché même chez Mercury Rev, faisant au mieux de cet album une agréable série B pour un grand nombre d’auditeurs dont je ne fais plus partie, il y a aussi quelques morceaux sur l’album qui tendent vers un post rock trainant et un peu lassant si on ne se fait pas avoir comme votre serviteur.
Mais comme je l’ai dit,, je me suis fait avoir; et au final Epcot starfield revient souvent hanter mes enceintes. Pourquoi ? Pour la douce mélancolie de l’ensemble qui sied bien à mon humeur du moment. Pour ces arrangements essentiellement guitarisés, dont émergent régulièrement là une batterie, là une corde ou un cuivre. Pour cette voix haut perchée un peu irritante qui parvient à se camoufler dans le doublement de voix ou les choeurs chantant à l’unisson. Pour le piano lugubre et récurrent, Pour l’énergie latente, mais bien présente qui n’émerge jamais vraiment sur l’album et qui me correspond bien. Pour la rapidité de sa tracklist, alors que ce genre d’albums s’accommode souvent de la longueur. Parce que j’ai toujours rêvé d’être cosmonaute, je suis un garçon. Pour ce que Epcot starfields est un excellent compagnon de rêverie.
Et voilà comment un album moyen, que je reconnais bien volontiers tel, perturbe mes certitudes analytiques. Et se glisse dans mes bonnes surprises de début d’année 2010
Denis Verloes
Tracklist
01., Airsuit, , , 3:14
02., Big Boom, , , 3:10
03., Imax Raceway, , , 3:09
04., Ellen Save Our Energy, , , 4:41
05., Epcot Slow, , , 3:57
06., Epcotman, , , 5:55
07., Photo Hemispheres, , , 3:47
08., Shuttle, , , 3:56
09., Sony Metropolis Stars, , , 5:11
10., Spaceship Earth, 3:58
label: Melodic / la baleine
Date de sortie: 17 Août 2009
Plus+
L’espace Myspace
Le site officiel
La vidéo de Big Boom via Youtube