Dans la pléthore de groupes que portent désormais à nos oreilles une certaine mondialisation culturelle, ou la course effrénée entre Myspace et les maisons de disque pour, tenter de rattraper par la quantité ce qu’elles ont perdu en qualité de vente; dificile aujourd’hui d’exister autrement que comme le groupe d’une saison ou d’une frivolité de l’esprit d’un chroniqueur.
Et quand on annonce comme argument » écoute, » que BLK JKS est en quelques sortes le Strokes ou le Bloc Party africain, tu te dis toi lecteur averti »Oui voilà c’est ça la petite touche, l’exotisme qui a retenu l’attention de ce con de chroniqueur de Benzine. Allez avoue que tu sens le coup foireux pour te pousser à l’écoute d’un groupe de seconde zone, . Moi aussi au début j’ai eu la même impression.
Pourtant, la provenance sud Africaine de BLK JKS est plus que seulement une coquetterie mentionnée par un chroniqueur. Et c’est très bien comme ça. On songe globalement à une formation garage à l’ouverture de cet album énergique. Puis on sent poindre des sonorités, des roulements de batterie et des choeurs que la musique du monde nous a appris à géolocaliser.
Ensuite seulement on repère, comme chez la plupart des formations contemporaines nourries à l’internet, le mélange de références et d’influences en provenance de l’histoire de la pop. Ce voyage de découvertes s’accompagne d’ailleurs d’un ralentissement du rythme , de l’album vers un mid tempo, ou un milieu absolu en terme d’intensité vers le premier tiers du disque, rythme qu’il ne quittera plus par la suite. Pas forcément d’ailleurs du fait du tempo imprimé lui même, mais plutôt dus aux choix de production.
Il y a la caresse de la pop façon Suede, les reverbérations sur la voix comme un album de Cure, quelques envolées presque psyché qui n’eussent pas déplu à Pink Floyd, et , les additions par strates d’instruments de soutien, accroissant le sentiment de maelström holiste – comme chez la plupart des Vampire Weekend, Battles et autres Gang gang dance contemporains
l’album se révèle une bonne surprise. La voix du, chanteur est envoûtante, comme jadis celle de Brett Anderson, et androgyne comme les premiers essais de Placebo. Les BLK JKS s’accommodent bien du rythme en demi teinte de leur disque, qui leur permet de jouer avec la tension des titres. l’énergie réfrénée est palpable, l’envie d’en découdre, contenue, perceptible. Le Leben Lust de cet album, se cache aussi beaucoup dans le roulement imprimé par la batterie, en sacades perpétuelles, comme un train lancé à vitesse régulière, ., On songe bien sûr au silent alarm de Bloc Party , si Bloc Party avait ajouté du territoire à sa pop d’obédience New Wave. En choisissant de placer les voix en retrait dans le mix, en faisant le pari de monter la batterie bien en évidence, quitte à reléguer les guitares rageuses en une nappe phréatique souterraine, BLK JKS privilégie le ronronnement du rythme et le caractère métronomique de la batterie au shoegaze qui aurait pu faire le lit de sa renommée.
Du coup, on en retient que mieux les mélodies et contre mélodies qui naissent au sein d’un titre. Du coup on privilégie les entités sonores que sont les différentes pistes au flot sonique qu’aurait pu être l’album s’il avait pris le parti de se cacher derrière ses guitares.
Une fois posée l’analyse, reste le plaisir d’écoute. Réel. Qui vient titiller ce qui reste de fan de new wave en votre serviteur. Et l’album de revenir souvent sur le PC du bureau. Avec l’envie. l’envie d’aller voir la formation sur scène. Parce que m’est avis que le torrent souterrain doit se libérer face à un public et les guitares débridées tenter de venir perturber l’apparente connaissance qu’on peut se faire des morceaux sur album.
Denis Verloes
Tracklist
01. Molalatladi
02. Banna Ba Modimo
03. Standby
04. Lakeside
05. Taxidermy
06. Kwa Nqingetje
07. Skeleton
08. Cursor
09. Tselane
Date de sortie: 8 septembre 2009
Label: Secretely canadian / cooperative music
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