Avec pareil titre, on attendait au minimum une satire mordante sur la politique bushienne et les troupes américaines. Sauf qu’au contraire d’une véritable comédie, où le gag est une syncope rythmique sur lequel le film entier repose, il n’est ici qu’une ponctuation. Les séquences (poupées russes de flash-backs incessants) s’accumulent comme des chapitres desquels dépendent entièrement l’humour, et non l’inverse.
« Les chèvres du pentagone » semble pensé initialement dans son décor et sa direction plutôt que dans sa situation ; c’est en partant sans base, d’une simple idée humoristique, que se fait le sel de la comédie, toute son absurdité, non pas dans l’application des codes pour ensuite y ajouter dialogues et grimaces comme une sauce relevant la banalité du plat. L’ennui, c’est que la plupart du temps, même lorsqu’il pourrait fonctionner, l’humour tourne à vide dans une pauvre ringardise et des répliques dépassées. On sent que toute la mise est sur la décontraction et la dérision des acteurs (Clooney et Bridges sont, à ce jeu-là , plutôt divins), voire éventuellement sur le pitch initial, au fort potentiel comique. Mais la seule impression que laisse le film, en plus d’être boiteux dans son énergie et déjà vu cinquante fois, c’est qu’il semble tout droit sorti d’une mauvaise période eighties de la comédie américaine. En 1h30, le film prend 20 ans d’âge et perd toute liaison avec le monde actuel. Car pour une prétendue satire, il n’y a franchement rien d’audacieux et encore moins de courage, puisque finalement le léger piquant abandonne sa cible pour se rétracter sur une position héroîque d’une naîveté agaçante. Le choc des cultures entre deux peuples en guerre est complètement daté et la vision hippie de l’armée américaine un doux délire sans véritable interêt pamphlétaire ni comique.
Chèvres du pentagone ? Il n’y a aucun animal de la ferme dans cette fausse arme de destruction massive, production bon-enfant et angélique sur les méfaits de la guerre et la folie qu’entretiennent les leaders des troupes armées. A la rigueur quelques vigoureux étalons qui font du film un traité pacifiste. << On a plus que jamais besoin de guerriers Jedi >>, nous rappelle-t-on gentiment.
Jean-Baptiste Doulcet
Les Chèvres du Pentagone
Film américain réalisé par Grant Heslov
Avec George Clooney, Ewan McGregor, Jeff Bridges…
Genre Comédie
Durée 1h30 min
Date de sortie cinéma 10 mars 2010
Cette surprenante comédie repose sur des faits similaires qui ont déjà minimisé ou évité des conflits. Réalisations pacifiques estimables qu’il faut considérer aujourd’hui je pense.
Remis dans ce contexte ce gag drôle prend un sens merveilleux grâce l’effet collatéral (non évoqué ici) : la solutions aux conflits, sans affrontements. Voir :
source :
http://www.opednews.com/articles/Taking-The-Men-Who-Stare-a-by-Dr-David-Leffler-091215-967.html
traduction, Ã : 9.03 Ã 10 h 26 , voir :