Au fond des âges, sur une Terre où les montagnes disparaissent dans les cimes, One-Eye, guerrier barbare, muet et borgne, règne dans le froid grisonnant aux confins du Monde.
« Valhalla Rising » faux-film de vikings mais vrai film sur la drogue, est une expérience unique du cinéaste Nicolas Winding Refn. Loin des attentes, son film déjoue les codes de n’importe quel genre pour s’immiscer dans un mysticisme déroutant, voire incompréhensible. D’après les confessions du cinéaste, »Valhalla Rising » est l’un des effets de l’acide. A rien ne sert de se laisser tenter, ni dans la substance ni dans le film, qui justement n’en contient guère, voyage maléfique d’un ennui nuageux. La beauté naturelle des décors est enlaidie par le refus de profondeur de champ, associée à une étrange volonté de huis-clos montagneux alignant des gros plans de visage au mauvais grain dans les extrêmités du cadre. Cette épopée sans queue ni tête donne surtout l’impression que Winding Refn s’est amusé à transposer vingt fois les mêmes plans sur une heure et demie de bobine dans une ambiance crade et malsaine faisant l’apologie des corps maltraités, brutalisés dans une odeur de sang séché et de viande humaine »Valhalla Rising » n’est même pas défendable sous le signe d’une expérimentation ; il n’y a là qu’une vacuité sans nom, dénuée d’interêt esthétique comme narratif, mélangeant sans règles le déroulement d’un os de récit. Les mouvements brinquebalants de la caméra »Pusher » semblent en totale opposition avec le style très ténébreux de la mythologie germano-scandinave. La carcasse est à ce point vide que l’alignement purement gratuit de la violence et de la transcendance corporelle est le seul élément défini de cette fumisterie intello indigne du réalisateur de »Bronson ». Aucune puissance, aucune tension viscérale, juste un puzzle abstrait de séquences âpres et faussement photographiques qui viennent contredire la promesse d’un film au-delà du cinéma.
Cette abomination d’une insupportable prétention et d’une longueur hypnotique reste une énigme artistique puisant son envoûtement d’une forme absolue de non-sens. Etripements à la main, démembrements à la chaîne, filtres rouges sur un fleuve renversé, brumes épaisses qui noie la caméra, dialogues dépouillés, symboles christiques lourdement appuyés, acteurs muets, musique électronique, montagnes imposantes, cadrage systématique dans les angles… Du »Soulèvement du Walhalla » si beau titre insaisissable, ne ressort qu’une ridicule tentative d’ars nova post-dogmatique emmêlé dans d’impalpables considérations métaphysiques de pacotille. Même le silence qui plombe le film sonne bruyamment faux.
Jean-Baptiste Doulcet
Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising
Film de Nicolas Winding Refn
Avec Mads Mikkelsen, Maarten Steven, Jamie Sives, plus
Genre Aventure
Durée 1h30 min
Date de sortie cinéma 10 mars 2010
jamais lu un tel déferlement de bétise aveugle chez un critique de cinoche qui se croit un bon critique…De la haine aggressive venant d’un simplet qui n’a absolument pas saisi le message du film qui est l’expression métaphorique de la fin de notre civilisation.
Pauvre gars. Tu gagnes combien pour débiter autant de conneries? Pas croyable!
euh ben il gagne rien hein… c’est un webzine bénévole…
Valhalla rising est plus un film expérience et pas vraiment d’expérimentation. En le visionnant on se retrouve devant le dilemme qu’apporte ce genre de cinéma: est-ce que j’accepte l’expérience que le cinéaste me propose, oui ou non. Après on interprète¨te comme on veut, on sélectionne, on se focalise sur un élément ou on prend le tout dans sa globalité mais on est dans le trip là  et on baigne dans la liberté, ce qui est pratiquement inattaquable (dans la démarche). Alors vous qui avez quitté la salle pendant sa projection ou qui le dénigrez outrageusement sur internet, je vous comprend et je jubile de ne pas être vous.