Né de père inconnu, Basile est un artiste solitaire qui vit avec sa vieille mère à Laon. Il ne cesse de peindre les Etats-Unis, sans doute parce que ce père, qu’il ne connaît pas, serait un Américain. Il s’appellerait en fait Henry et aurait été, autrefois, soldat à la grande base militaire U.S. toute proche.
Employé à l’état civil à la mairie, Basile, partage son temps libre entre son atelier de peinture, ses tentatives (infructueuses) pour trouver une compagne via une agence matrimoniale et, surtout, la méditation sur ses origines.
Librement inspiré de faits réels, »Les Enfants de l’envie » est avant tout une histoire extrêmement touchante, dans laquelle il est question notamment des suites de la seconde guerre mondiale avec ces fameuses bases militaires implantées en France et qui ont vu débarquer pour quelques années, ou plus, des milliers de soldats américains dont la culture, « yankee » a fini par se mélanger à la culture locale. Des bases qui constituaient une émulation dans les petites villes et dont le démantèlement après la guerre froide a laissé un grand vide à certains endroits. De la grande histoire, Gabrielle Piquet titre une petite histoire, simple et bouleversante, celle d’une mère célibataire et de son enfant. Bien des années après,, Basile espére enfin retrouver son père lors d’une soirée des vétérans organisée par le maire de la ville.
Avec son graphisme si particulier, son trait si fin, tout en rondeur, sa narration plein de mélancolie et de douceur, Gabrielle Piquet signe là un roman graphique très beau, un récit plein de poésie et d’humanisme à découvrir sans tarder.
Benoît Richard
Les Enfants de l’envie
scénario & dessin : Gabrielle Piquet
Editeur : Casterman/coll. Ecritures
192 pages N&B – 14€¬
Parution : avril 2010