« Quai d’Orsay » sous-titré »Chroniques diplomatiques » met en scène le personnage de Alexandre Taillard de Worms, dans lequel on reconnaît évidemment Dominique de Villepin alors qu’il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères. Alexandre Taillard de Worms est un personnage haut en couleur, hyperactif, dirigiste et féru de citations du philosophe Héraclite. Et si ce personnage, plus vrai que nature, fascine autant qu’il rebute, on le doit en grande partie au sens de l’observation du scénariste Abel Lanzac, qui est en fait le pseudonyme d’un ancien membre de plusieurs cabinets ministériels et représenté dans la bande dessinée par le personnage de Arthur Vlaminck.
Si on savait Christophe Blain doué pour raconter des histoires de pirates ou de cow-boys, en revanche on ne se doutait pas qu’il était aussi capable de mettre en scène des hommes politiques, des conseillers dans des cabinets ministériels austères avec autant de talent. Dans cette bande dessinée, présentée plus comme une succession de scénettes que comme une véritable histoire scénarisée, Blain place au centre de son récit le personnage Alexandre Taillard de Worms dont les gestes, le verbe, le panache, l’esprit éclairé et la folie douce ne semblent laisser que peu de place aux personnes et aux collaborateurs qui gravitent autour de lui.
Plus quand de le dessin, certes remarquable, c’est dans les dialogues criant de vérité que l’on retrouve bien le personnage de Dominique de Villepin, véritable ouragan intellectuel, montrant souvent un total décalage entre sa pensée et la situation politique à laquelle il est confronté. Ce qui a pour effet de provoquer des situations parfois absurdes et surtout de déstabiliser sans cesse son cabinet. Le lecteur, lui, de se régale ce ces situations absurdes et souvent très drôles et dont on ne doute pas un seul instant de la véracité. Bref, »Quai d’Orsay » est une BD que l’on lira d’une traite, emporté que l’on est par le tourbillonnant et imprévisible Alexandre Taillard de Worms.
Benoît Richard
Quai d’Orsay, Chroniques diplomatiques – tome1
Scénario : Abel lanzac
Dessin : Christophe Blain
Editeur : argaud
96 pages couleurs – 15.50€¬
Parution : mai 2010
C’est curieux, à la lecture de ton article, on dirait qu’Abel Lanzac n’a jamais existé, et surtout pas participé à cet album…
non, je pense pas avoir écrit ça, c’est juste que je ne le cite pas alors que finalement la réussite de cette BD lui revient peut-être plus qu’à Blain en fait.
Ok, c’était juste que ça me semblait plus juste, c’est tout.
C’est vrai qu’il a l’air bien cet album.